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vendredi 21 janvier 2011

Le débat entre militants politiques tunisiens se poursuit en France

LEMONDE pour Le Monde.fr | 21.01.11 | 19h06 • Mis à jour le 21.01.11 | 21h04


Manifestation devant le consulat de Tunisie à Marseille, le 20 janvier.

Manifestation devant le consulat de Tunisie à Marseille, le 20 janvier.AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT


L'association se veut apolitique, mais plusieurs de ses cadres sont affiliés au mouvement Ettajdid, ex-communistes. Sous Ben Ali, ce parti d'opposition avait obtenu deux sièges aux législatives de 2009.A Paris, le local de l'association des Tunisiens de France (ATF) est un des lieux où s'organisent des discussions autour de la reconstruction de la vie politique en Tunisie. "Désormais, entre trente et cinquante personnes se réunissent ici tous les soirs", constate Mohamed Smida, qui s'occupe de la permanence juridique à l'ATF.

La question qui taraude en ce moment les Tunisiens, en France comme en Tunisie, est celle de la participation ou non au gouvernement provisoire, que certains jugent illégitime en raison de la présence de nombreux cadres issus de l'ancien régime. Les manifestations réclamant la démission du gouvernement se poursuivent en Tunisie, malgré le début vendredi d'une période de trois jours de deuil.

"NOUS SOMMES CONTRE LA POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE"

Des membres du mouvement Ettajdid participent au gouvernement d'union nationale. Dans cette situation inédite, la formation se veut pragmatique. "Nous sommes contre la politique de la chaise vide", affirme Rabeh Arfaoui, coordinateur d'Ettajdid en France. "Nous faisons confiance à l'intégrité du gouvernement actuel, qui saura réagir en cas de danger pour la démocratie. Sa mission est de préparer les élections dans six ou sept mois. Alors, qu'on avance !"

Toujours dans les locaux de l'ATF, Jamel Boussoflara, qui se définit comme un ancien maoïste aujourd'hui indépendant, rejoint cette position. "Mieux vaut participer au gouvernement que d'ouvrir un boulevard au retour de Ben-Ali, à l'armée ou aux islamistes".

"Nous sommes obligés de collaborer avec le RCD. L'objectif est que des forces progressistes et démocratiques émergent, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Nous vivons une période de transition, tous les membres du RCD ne sont pas corrompus. Les partis d'opposition n'ont pas l'expérience du pouvoir", se justifie-t-il.

"LE NOUVEAU GOUVERNEMENT EST CELUI DE L'EXCLUSION"

Jamel Boussoflara ne s'est pas rendu au rassemblement de soutien organisé jeudi 20 janvier au soir. Il estime que "l'heure n'est plus aux gesticulations mais à la construction". A Paris, environ 200 personnes se sont réunies pour demander la dissolution du RCD, le parti de Ben Ali. "Le nouveau gouvernement est celui de l'exclusion, nous n'avons pas été consulté", affirme Houcine Jaziri, porte-parole du mouvement Ennahda.

Il refuse l'appellation de parti islamiste : "un mot mal compris en France". "Nous sommes un mouvement moderne, social et démocratique. On ne parle pas au nom de l'Islam." Il assure être décomplexé et assure que son parti aura sa place comme les autres.

"Les revendications de la rue sont claires et radicales", analyse Ghassem Amami, un ancien du syndicat tunisien UGTT. Il est maintenant membre du comité du Front de libération du peuple tunisien (FLPT). "Il faut coordonner les comités populaires qui s'organisent en Tunisie et synthétiser les revendications." Il fustige également les partis qui participent au gouvernement : "une mascarade", juge-t-il.

Cette position tranche avec celle de Rabeh Arfaoui, le représentant d'Ettajdid, qui espère un retour rapide au calme. "Ce discours sur les comités autogérés et la mise en place d'une assemblée constituante font rêver mais c'est infaisable. Nous ne sommes pas dans le cadre d'une révolution bolchévique."

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