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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

lundi 29 décembre 2008


Dépêche de Washington, 28 décembre 2008
http://www.peacenow.org
Mettez fin au bain de sang
Communiqué des Américains pour la Paix Maintenant (APN)(Traduction : Tal pour La Paix Maintenant)
Aujourd'hui, les Américains pour la Paix Maintenant (APN) ont une fois encore appelé le gouvernement Bush à s'engager d'urgence aux côtés d'Israël, des parties au conflit dans cette région du monde et de la communauté internationale pour parvenir à l'arrêt immédiat des hostilités, dont l'escalade est rapide, dans la bande de Gaza et le sud d'Israël.
Les Américains pour la Paix Maintenant déplorent la perte de vies humaines et les souffrances des deux côtés. APN soutient son organisation sœur en Israël, Shalom Arshav, en appelant le gouvernement israélien à cesser ses opérations militaires dans la bande de Gaza et à agir en vue de la conclusion d'un cessez-le-feu. APN dénonce les tirs de roquettes et les attaques mortelles en Israël à partir de Gaza, et exprime sa solidarité avec les habitants des aglomérations du sud d'Israël, qui ont été soumis à l'inacceptable terreur des tirs en provenance de la bande de Gaza. APN exprime aussi sa vive préoccupation concernant la détérioration des conditions de vie à Gaza.
“Le 17 novembre, à l'issue de six mois d'un cessez-le-feu erratique entre Israël et le Hamas, APN a appelé l'administration Bush à montrer ses capacités à gouverner en s'engageant d'urgence afin d'éviter toute escalade de la violence et d'obtenir la reconduite du cessez-le-feu. Il y a neuf jours, quand celui-ci arriva à son terme, APN a de nouveau pressé le gouvernement d'agir, le prévenant qu'une escalade ne servirait que les extrémistes, tandis que le danger irait croissant pour les soldats comme pour les civils, et risquerait de précipiter Israël dans une intervention de durée indéterminée à Gaza. Malheureusement, telle est exactement la situation présente”, a commenté la présidente exécutive d'APN, Debra DeLee.“
Cela fait neuf mois, ajouta-t-elle, qu'APN a supplié l’administration Bush, Israël et la communauté internationale de travailler à empêcher l'escalade militaire à Gaza et d'œuvrer à la mise en place d'un cessez-le-feu. Nous avons alors averti qu'un cessez-le-feu ne saurait être une fin en soi, et doit s'accompagner de véritables progrès en matière humanitaire sur le terrain et du lancement d'un processus politique. En l'absence de ces deux facteurs, avons-nous mis en garde, il est probable qu'un cessez-le-feu marquerait à peine plus qu'une pause dans les combats. Les événements actuels sont une tragique démonstration de la vérité de cette analyse.
“C'est le cœur lourd que nous nous voyons aujourd'hui conduits à reformuler ce même appel à une politique rationnelle, responsable, et par-dessus tout sensée, pour éviter la poursuite de l’escalade et une possible catastrophe”, dit DeLee.
“Nous avons également signifié qu'il ne faudrait pas que les leçons de la guerre du Liban, en 2006, restent vaines. Toute authentique résolution de la crise suppose qu'Israël et le Hamas s'engagent, directement ou indirectement, à conclure un cessez-le-feu, puis à le faire suivre par un processus politique”, a-t-elle ajouté.“
Si nous soutenons – comme nous l'avons toujours fait – qu'Israël a le droit et le devoir de protéger ses citoyens contre toute agression et menace, nous sommes conscients que la force armée ne pourra à elle seule procurer à long terme de véritable réponse à la menace que la bande de Gaza sous la férule du Hamas fait peser sur Israël. Israël a besoin de stabilité à sa frontière avec Gaza. Pareille stabilité ne saurait venir que d'un processus politique”, conclut Debra DeLee.
et un point de vue israëlien (minoritaire mais pas tant que ça ?)
Ha'aretz, 29 décembre 2008
Gaza : de quelques fausses hypothèses
Tom Segev - Trad : Gérard pour La Paix Maintenant
La 1e chaîne (israélienne) de télévision a diffusé samedi matin un mélange intéressant : les correspondants parlaient depuis Sderot et Ashkelon, mais les images venaient de la bande de Gaza. Ainsi, le reportage émettait, involontairement, le message adéquat : un enfant de Sderot est comme un enfant de Gaza, et quiconque fait du mal à l'un ou à l'autre incarne le mal.
Mais l'assaut sur Gaza exige moins une condamnation morale que quelques rappels historiques. La justification qui en a été donnée, aussi bien que les cibles choisies, constituent une reprise des mêmes hypothèses fondamentales qui se sont révélées fausses, de tout temps. Ce qui n'empêche pas Israël de les sortir du chapeau, encore et toujours, guerre après guerre. Israël frappe les Palestiniens pour leur "donner une leçon".
Il s'agit là d'une conception qui accompagne l'entreprise sioniste depuis ses origines : nous sommes les représentants du progrès et des Lumières, de la rationalité et de la morale, alors que les Arabes ne sont que des foules primitives et violentes, des enfants ignorants qu'il faut éduquer et à qui il faut enseigner la sagesse, par la méthode de la carotte et du bâton, bien sûr, comme le conducteur de bestiaux le fait avec son âne.
Le bombardement de Gaza est aussi censé « liquider le régime du Hamas », ce qui correspond à une autre des hypothèses de base du mouvement sioniste : il est possible d'imposer aux Palestiniens un leadership "modéré" prêt à renoncer à leurs aspirations nationales. Corollaire : Israël a toujours cru que les souffrances infligées aux civils palestiniens les retourneraient contre leurs dirigeants. Cette hypothèse s"est révélée fausse, à chaque fois.
Toutes les guerres d'Israël ont eu pour fondement une autre hypothèse encore : nous ne faisons que nous défendre. "Un demi million d'Israéliens sous le feu", hurlait le titre qui barrait la une du Yediot Aharonot de dimanche. Comme si la bande de Gaza n'avait pas été soumise à un siège de longue durée qui a détruit les chances d'une génération tout entière de vivre une vie qui vaille la peine d'être vécue. Bien entendu, il est impossible vivre sous des tirs quotidiens de missiles.
Mais le Hamas n'est pas une organisation terroriste qui retient les Gazaouis en otages. C'est un mouvement religieux nationaliste, et une majorité d'habitants croit en la voie qu'il a choisie (1). On peut certainement l'attaquer, et les élections pour la Knesset à l'horizon, cette attaque pourrait même avoir pour effet un cessez-le-feu, d'une manière ou d'une autre. Mais il existe une autre vérité historique qui vaut la peine d'être rappelée dans ces circonstances : depuis l'aube de la présence sioniste sur la terre d'Israël, aucune opération militaire n'a jamais fait avancer le dialogue avec les Palestiniens.
Le cliché le plus dangereux de tous est qu'il n'y a personne à qui parler. Cela n'a jamais été vrai. Il existe même des manières de parler avec le Hamas, et Israël a quelque chose à lui offrir. Mettre fin au siège et permettre la liberté de circulation entre Gaza et la Cisjordanie pourrait remettre sur pied la vie dans la bande de Gaza. Dans le même temps, il serait bon de dépoussiérer les vieux plans préparés après la guerre des Six Jours, qui prévoyaient le déplacement de plusieurs milliers de familles de Gaza vers la Cisjordanie. Ces plans n'ont jamais été mis en oeuvre parce que la Cisjordanie était destinée à la colonisation juive. Ce qui fut l'hypothèse la plus nuisible de toutes.
(1) Ceci reste à démontrer, les différents sondages indiquant plutôt le contraire, mais encore faudrait-il que les Gazaouis aient l'occasion de voter, et il semble que, compte tenu du régime en vigueur à Gaza, ce ne soit pas demain la veille (ndt).

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