Les classes moyennes ne sont pas une classe, le salariat oui !
Finalement, cette incapacité à traiter correctement des perspectives pour ces "classes moyennes" est somme toute logique : elle résulte de l’impasse que constitue cette notion même de "classes moyennes". Il y a là une erreur fondamentale : les "classes moyennes" ne sont pas une classe. L. Chauvel rappelle un sondage qui indique que 75 % des Français ont le sentiment d’appartenir aux classes moyennes (sondage TNS-SOFRES réalisé en décembre 2005) mais il considère en même temps que les classes moyennes ont une base sociale beaucoup plus faible. Nous considérons au contraire que ces 75 % sont le noyau du salariat qui, par son travail, ne vit pas dans la pauvreté. La "moyennisation" dont parle L. Chauvel est en réalité, à notre avis, le processus de développement d’un salariat qui a profité des Trente Glorieuses pour voir son niveau de vie s’améliorer.
Une classe sociale se définit d’abord par son positionnement dans le système de production : le salarié est celui qui vend sa force de travail. Le salariat est cette classe en pleine expansion depuis le milieu du XIXème siècle, qui rassemble aujourd’hui la très grande majorité de la population : 90 % des personnes qui travaillent sont salariées, 90 % des salaires sont compris entre 1000 et 3000 €, le salaire médian est de 1500 €, le chômage de masse précarise l’ensemble de cette classe sociale (à divers degrés certes). La réalité économique et sociale forge l’unité objective de cette classe qu’est le salariat.
Nous pensons donc qu’il y a une cohérence forte et profonde dans ce salariat : la tâche des socialistes est de travailler à son unification subjective, pratique, organisationnelle pour préparer son émancipation.
Ernest Simon
Fin d’un article sur http://www.democratie-socialisme.org/article.php3?id_article=1154&titre=Les-classes-moyennes-a-la-derive
Hum, reste que stricto sensu Forgeard était un salarié non ?
2 commentaires:
Oui mais un salarié très privilégié et exploiteur de surcroit. alain
Merci pour le "hum" ... je suis attristé de voir une partie de la gauche chercher une refondation dans cette impasse.
Parmi les "défavorisés" d'aujourd'hui, il y a tous ceux qui montent leur petit business parce qu'il faut bien vivre, qui n'ont pas accès au salariat en raison de leur adresse, de leur prénom, de leur photo, ...
Les salariés maltraités des centres d'appel dont parle Ron l'infirmier, qui y restent parce que c'est ça ou rien.
Bref. D'accord avec Gérard Filoche sur plein de choses, mais pas avec Ernest Simon sur "l'unité objective de cette classe" !
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