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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

mercredi 30 mai 2007

Quelles priorités pour l’Etat social ?
Un passage d’une analyse de Patrick Savidan dans Alternatives économiques d’avril, que me rappelle l’Observatoire des inégalités
Quatre compromis
« Un premier compromis devrait contribuer à mieux répartir la sécurité. Les tendances les plus fortement inégalitaires sont en effet liées au développement et à la concentration sociale de ce que Robert Castel a appelé le « précariat ». Alors que dans les années 80, sur 100 personnes en situation de précarité, 80 d’entre elles s’en étaient sorties un an plus tard, seules 70 % Y parviennent aujourd’hui. Quant à la proportion des personnes qui se révèlent incapables d’y échapper sur trois ans, elle ne cesse d’augmenter. Elle était de 4 % en 1982 et de 10 % en 2002. Et tout indique que la situation a continué de se dégrader sur ce plan.
Un deuxième compromis devra être établi entre les générations. Les inégalités se sont nettement creusées à ce niveau. Il y aura bien sûr le problème des retraites, mais d’ores et déjà les inégalités sont flagrantes au niveau des revenus, de la progression salariale ou en matière de patrimoine. Les personnes de plus de 50 ans avaient ainsi un patrimoine brut plus important en termes relatifs en 2004 qu’en 1992, alors que les moins de 30 ans en avaient un plus faible. Or cette question des patrimoines n’est pas du tout anodine, surtout dans un contexte économique marqué par une fragilisation des relations d’emploi et par un renforcement du risque de chômage.
Troisième compromis : celui qui doit permettre de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. L’état de friche dans lequel se trouve aujourd’hui cet important chantier est au cœur des inégalités dont souffrent les femmes et, à travers elles, les enfants. Il est urgent, comme nous y invitent la sociologue Dominique Méda et l’économiste Hélène Périvier, que l’on se mobilise collectivement pour faire émerger ce nécessaire « deuxième âge de l’émancipation » des femmes..
Le quatrième compromis englobe les trois autres en interrogeant les conditions de diffusion de ce patrimoine qu’est la formation initiale et la façon dont le bien-être se trouve corrélé à sa répartition. Il s’agit d’instaurer une nouvelle donne au niveau national entre ceux qui peuvent bénéficier, en raison de leur formation et de leurs qualifications, de la mondialisation économique et ceux qui en subissent de plein fouet les conséquences. Entre une politique de libéralisation intégrale et la tentation du protectionnisme, il existe une voie qui passe, à la faveur d’une réorientation et d’un renforcement des dispositifs de protection sociale financés par une fiscalité progressive, par la sécurisation et l’amélioration des conditions de vie de ceux qui subissent le plus négativement les effets de la mondialisation, soit les milieux situés au bas de l’échelle sociale. Relever globalement le niveau des qualifications de la main-d’œuvre s’inscrit dans le double projet d’un renforcement des dispositifs de requalification et par le développement d’une stratégie sociale axée sur les enfants et l’éducation, dont on sait qu’elle est la plus efficace en termes de justice sociale. »

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