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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

mardi 12 février 2008

Une centaine de travailleurs étrangers interpelés dans un foyer (le Monde 12 2 08)

"vous n'habitez pas le quartier, vous ne pouvez pas passer." Mardi matin 12 février, des dizaines de voitures de CRS et des centaines de policiers bouclent le secteur situé entre la porte d'Ivry et la station de métro Olympiades, dans le 13e arrondissement de Paris. Le dispositif est impressionnant : les services de la préfecture de police procèdent depuis l'aube à un contrôle inopiné et à des centaines d'interpellations dans un foyer situé à l'angle de la rue Albert et de la rue des Terres-au-Curé. Ici, vivent environ trois cents travailleurs étrangers, tous des hommes, dont la plupart viennent du Mali et du Sénégal.
"NE NOUS BOUSCULEZ PAS"
Makam Tounkara est le délégué du foyer. Il raconte comment les forces de l'ordre l'ont surpris en pleine nuit :
A l'intérieur du foyer, les portes ont été défoncées, le bureau du gérant a lui aussi été saccagé. Un habitant raconte avoir été violemment bousculé et mis à terre. Deux d'entre eux ont été légèrement blessés durant cette opération qui a duré plusieurs heures, jusque peu après 8 heures du matin.
Pour Makam Tounkara, l'urgence est désormais d'établir la liste des résidents arrêtés par la police. Mais l'ordinateur du foyer ayant été détruit au cours de l'opération, difficile de recenser le nombre exact de personnes interpellées. Il y en aurait une centaine selon lui, soit une grosse moitié des résidents .
Dans son talkie-walkie, un membre des forces de police confirme l'estimation faite par Makam Tounkara, évoquant le chiffre de 107 interpellations.
"C'EST UN FOYER QUE NOUS CONNAISSONS BIEN"
Mylène Stambouli, adjointe (Verts) au maire de Paris Bertrand Delanoë, chargée de la lutte contre l'exclusion, a été prévenue vers 7 heures de l'opération des forces de l'ordre. Cette élue du 13e s'est vite rendue au foyer .
Cette opération, programmée il y a quelques semaines, est une des plus importantes menées depuis plusieurs mois dans la capitale. Un magistrat instructeur a été saisi d'une information judiciaire concernant l'existence de filières de logeurs hébergeant à prix fort des travailleurs étrangers dans des conditions insalubres dans le quartier.
SUROCCUPATION
Pour la préfecture, ce foyer présente un taux d'occupation deux fois supérieur à sa capacité d'accueil. Le délégué du foyer admet lui aussi que la plupart des chambres, disposant de trois lits, servent à loger entre cinq et six personnes, pour la plupart des membres de la famille des résidents récemment arrivés en France et en attente d'une autre solution de logement.
Mais pour Mylène Stambouli, outre l'insalubrité de la résidence, il pourrait y avoir d'autres raisons à cette opération de très grande ampleur.
D'ici quarante-huit heures, certains des résidents interpellés seront relâchés ; d'autres, dont les papiers n'étaient pas en règle, risquent d'être envoyés en centre de rétention. Pour Makam Tounkara, Mylène Stambouli et d'autres membres d'associations, arrivés tôt sur les lieux, il s'agit de faire en sorte que le plus grand nombre d'entre eux soit relâché.
Mathilde Gérard

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