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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

dimanche 29 avril 2007

dans Sud-ouest, le 29 avril
Très discret depuis le début de la campagne du second tour, Henri Emmanuelli est sorti de sa réserve, hier soir à Morcenx (Landes), lors d'un meeting unitaire de la gauche « pour la victoire de Ségolène Royal ». Le député socialiste des Landes a appelé de ses voeux la constitution d'un « grand parti progressiste » au lendemain de la présidentielle. Quelques heures avant son discours, l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste nous a reçus dans son bureau du Conseil général des Landes pour expliquer sa position.« Sud Ouest ».
Pourquoi appeler entre les deux tours à la création d'un grand parti progressiste ?
Henri Emmanuelli. Je pense que Ségolène Royal a raison de dire qu'il faut bouger. Je me félicite que la candidate socialiste ait réalisé un bon score au premier tour en bénéficiant notamment du vote utile, mais en même temps je regrette la faiblesse du reste de la gauche. Je considère que nous sommes arrivés au bout d'un cycle, entamé avec le congrès d'Epinay. Il est donc temps de bouger et de créer un grand parti progressiste, qui permette de référencer à nouveau la gauche. Un parti de rassemblement, ouvert à toutes celles et ceux qui défendent des valeurs de progrès et de solidarité. La base militante existe.
Quelles doivent être, selon vous, les valeurs défendues par ce nouveau parti ?
J'en vois trois essentielles : la laïcité, la régulation politique de l'économie de marché et la redistribution. Il faudra aussi apporter une réponse progressiste au problème de l'immigration.
Il s'agit donc d'un parti plus antilibéral que réformiste...
Cette opposition entre antilibéraux et réformistes n'a aucun sens. Réformistes, les socialistes le sont depuis toujours. Je suis évidemment favorable à l'économie de marché. Mais je crois nécessaire de la soumettre à des règles sociales, fiscales et à l'action publique. La question du socialisme et de l'économie de marché a été tranchée très exactement le 23 mars 1983, à 11 heures du matin. C'était un vendredi. Et ce jour-là, le Conseil des ministres a adopté le plan Delors pour que la France reste dans le serpent monétaire européen. Cela dit, la libre compétition n'a jamais garanti naturellement un optimum économique et social. Elle ne favorise pas la redistribution. Je suis donc réformiste et antilibéral, et j'assume les deux.
Qui peut conduire la création de ce parti progressiste que vous appelez de vos voeux et dans quel délai ?
Si Ségolène Royal est élue, ce que je souhaite, il lui reviendra de créer ce grand parti progressiste. Dans le cas contraire, ce sera à la direction du Parti socialiste de prendre l'initiative. Le principe devra à mon avis être acté avant les législatives.
En attendant, Ségolène Royal tend la main à l'UDF...
Il est normal qu'une candidate au second tour multiplie les efforts pour rassembler un maximum d'électeurs. Mais je ne pense pas qu'une campagne doive être assortie de tractations sur la composition du gouvernement ou le choix du Premier ministre. Comme je ne crois pas à un mixage de la gauche et de la droite. Ma conviction profonde est qu'une démocratie doit vivre normalement et sainement avec un camp progressiste et un camp conservateur.
Pas sure qu'il y ait là la rupture que certains y voient. Plutôt un contrepoids à la rencontre le même jour.

3 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Je rejoindrais ce parti. Bien entendu. Je partage l'avis de mon ancien député : nous sommes arrivés en fin de cycle. Le PS veut évoluer vers le centre et le droite, cela ne correspond plus, pas, avec mes convictions.

Ce qui n'empêche pas que je voterais pour Madame Royal.

29 avril 2007 à 14:52  
Blogger Brigetoun a dit...

Si tu lis, il propose en fait de transfomer le PS sur sa gauche plutôt que vers le centre (le fait est que, outre notre sentiment à la gauche du parti, la place au centre est prise). Contre feu ? Comme le recul de Ségolène ne proposant plus accord mais dialogue de bonne compagnie. Prise de conscience de la réalité ?
Nos amis (et moi dans le mouvement) se sont embalés dès la première annonce. De tout façon il faut appuyer pour peser.
Et ne pas oublier que l'étape investiture est derrière nous

29 avril 2007 à 15:30  
Anonymous Anonyme a dit...

Bien vu, brigetoun (ligne finale) : les trois "valeurs" proposées par Henri Emmanuelli pour le nouveau parti ont été défendues par François Bayrou tout au long de la campagne. Henri Emmanuelli s'est bien gardé d'exclure le centre de son "parti progressiste" ! contrairement à ce que certains éditorialistes ont cru comprendre.

D'ailleurs, s'il propose un modèle bipartisan, il pense sans doute au seul pays qui ait un système bipartite, les Etats-Unis, qui ont un parti de droite et un parti du centre et de la gauche (plus au centre qu'à gauche).

30 avril 2007 à 10:03  

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