et revoilà la connexion !
Sarkozy dans le texte
Je m’avoue assez troublée. Mais je voterais Ségolène Royal, qui reprends dans son pacte présidentiel nombre de propositions pour lesquelles je voudrais m’engager, et même si ce n’est pas glorieux par refus du monde de Sarkozy. Sans diabolisation, juste en repartant de ses discours de campagne, j’ai trouvé sur le site du PS une étude, dont je reprends, pour le moment, la première partie
Le réveil du nationalisme identitaire
Un nationalisme outrancier
Nicolas Sarkozy voulait parler de la nation pour redonner à ses partisans la « fierté d’être Français ». Sa campagne a pris à plusieurs reprises les accents d’un nationalisme outrancier que l’on avait plus entendu chez un candidat de la droite républicaine depuis 1945. Parti en guerre contre des ennemis imaginaires (les « repentants »), Nicolas Sarkozy n’a cessé de dire que la France n’avait rien à se reprocher. Balayant d’un revers de la main la reconnaissance officielle par Jacques Chirac en 1995 de la complicité de l’État français dans la déportation des Juifs de France, il a même remis au goût du jour une espèce de germanophobie pour exalter l’innocence française.
« Nous avons tout lieu d’être fiers de notre pays, de son histoire, de ce qu’il a incarné, de ce qu’il incarne encore aux yeux du monde. Car la France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide ». (Caen, 9 mars 2007)
Nicolas Sarkozy s’est aussi attaché à disculper la France de son passé colonial…. il a défendu le bilan positif de la colonisation, au mépris de la réalité historique et des efforts de réconciliation menés depuis les années 1960.
« Je revendique le droit de dire qu’il n’y a pas eu beaucoup de puissances coloniales dans le monde qui aient tant œuvré pour la civilisation et le développement et si peu pour l’exploitation ». (Villebon-sur-Yvette, 20 mars 2007)
Une conception identitaire de la nation
La vision de la nation portée par Nicolas Sarkozy depuis trois mois s’inscrit directement dans la lignée des conceptions identitaires, agrariennes et biologiques du nationalisme d’extrême droite. Être Français selon lui, c’est d’abord et avant tout l’être par le sang :
« Nul ne peut comprendre l’attachement charnel de tant de Français à la terre de France s’il ne se souvient pas que coule dans leurs veines du sang paysan voué pendant des siècles à féconder le sol français ». (Lille, 28 mars 2007)
La dialectique entre une bonne terre et un bon sang n’est que l’apothéose d’une pensée fondée sur l’exclusion, le repli face à des éléments « externes » ne portant pas dans leurs veines les mêmes caractéristiques que les nationaux. On comprend mieux pourquoi l’immigration est conçue par le candidat de l’UMP comme une menace pour l’identité nationale. Sa proposition de créer un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale » ressuscite ainsi la peur de l’étranger, amalgamant immigrés intégrés de longue date dans la société française, nouveaux arrivants réguliers et clandestins, tous porteurs du même danger : celui de « dénaturer » la nation.
« A force que l’immigré se sente rejeté et que celui qui l’accueille se sente dépossédé de son identité et de plus en plus étranger dans son propre pays, on prépare la haine, non la fraternité » (Besançon, 13 mars 2007)
Une vision ethnique du monde
À force de dire de Nicolas Sarkozy qu’il n’est pas raciste, on passe à côté d’un trait récurrent de son discours qui ne peut manquer d’interroger : loin de l’universalisme républicain, le candidat de l’UMP pense le monde à partir de catégories ethniques et raciales. Défendant au micro de France Inter le 12 mars 2007 sa proposition de créer un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale », il a parlé de l’existence d’une « race chinoise », alors que cette notion n’a aucun sens. Plus largement, l’obsession génétique et ethnique de Sarkozy révèle son incapacité à penser l’altérité autrement que sous une forme biologique.
Je m’avoue assez troublée. Mais je voterais Ségolène Royal, qui reprends dans son pacte présidentiel nombre de propositions pour lesquelles je voudrais m’engager, et même si ce n’est pas glorieux par refus du monde de Sarkozy. Sans diabolisation, juste en repartant de ses discours de campagne, j’ai trouvé sur le site du PS une étude, dont je reprends, pour le moment, la première partie
Le réveil du nationalisme identitaire
Un nationalisme outrancier
Nicolas Sarkozy voulait parler de la nation pour redonner à ses partisans la « fierté d’être Français ». Sa campagne a pris à plusieurs reprises les accents d’un nationalisme outrancier que l’on avait plus entendu chez un candidat de la droite républicaine depuis 1945. Parti en guerre contre des ennemis imaginaires (les « repentants »), Nicolas Sarkozy n’a cessé de dire que la France n’avait rien à se reprocher. Balayant d’un revers de la main la reconnaissance officielle par Jacques Chirac en 1995 de la complicité de l’État français dans la déportation des Juifs de France, il a même remis au goût du jour une espèce de germanophobie pour exalter l’innocence française.
« Nous avons tout lieu d’être fiers de notre pays, de son histoire, de ce qu’il a incarné, de ce qu’il incarne encore aux yeux du monde. Car la France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide ». (Caen, 9 mars 2007)
Nicolas Sarkozy s’est aussi attaché à disculper la France de son passé colonial…. il a défendu le bilan positif de la colonisation, au mépris de la réalité historique et des efforts de réconciliation menés depuis les années 1960.
« Je revendique le droit de dire qu’il n’y a pas eu beaucoup de puissances coloniales dans le monde qui aient tant œuvré pour la civilisation et le développement et si peu pour l’exploitation ». (Villebon-sur-Yvette, 20 mars 2007)
Une conception identitaire de la nation
La vision de la nation portée par Nicolas Sarkozy depuis trois mois s’inscrit directement dans la lignée des conceptions identitaires, agrariennes et biologiques du nationalisme d’extrême droite. Être Français selon lui, c’est d’abord et avant tout l’être par le sang :
« Nul ne peut comprendre l’attachement charnel de tant de Français à la terre de France s’il ne se souvient pas que coule dans leurs veines du sang paysan voué pendant des siècles à féconder le sol français ». (Lille, 28 mars 2007)
La dialectique entre une bonne terre et un bon sang n’est que l’apothéose d’une pensée fondée sur l’exclusion, le repli face à des éléments « externes » ne portant pas dans leurs veines les mêmes caractéristiques que les nationaux. On comprend mieux pourquoi l’immigration est conçue par le candidat de l’UMP comme une menace pour l’identité nationale. Sa proposition de créer un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale » ressuscite ainsi la peur de l’étranger, amalgamant immigrés intégrés de longue date dans la société française, nouveaux arrivants réguliers et clandestins, tous porteurs du même danger : celui de « dénaturer » la nation.
« A force que l’immigré se sente rejeté et que celui qui l’accueille se sente dépossédé de son identité et de plus en plus étranger dans son propre pays, on prépare la haine, non la fraternité » (Besançon, 13 mars 2007)
Une vision ethnique du monde
À force de dire de Nicolas Sarkozy qu’il n’est pas raciste, on passe à côté d’un trait récurrent de son discours qui ne peut manquer d’interroger : loin de l’universalisme républicain, le candidat de l’UMP pense le monde à partir de catégories ethniques et raciales. Défendant au micro de France Inter le 12 mars 2007 sa proposition de créer un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale », il a parlé de l’existence d’une « race chinoise », alors que cette notion n’a aucun sens. Plus largement, l’obsession génétique et ethnique de Sarkozy révèle son incapacité à penser l’altérité autrement que sous une forme biologique.
4 commentaires:
Je partage et te suis, bien-entendu !
Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux !
Jusque-là, nous ne l’avions pas écrit. Parce qu’il demeure exceptionnel que Le Soir prenne position dans une élection, comme il l’avait fait pour soutenir John Kerry face à George Bush aux Etats-Unis.
Cette fois pourtant, on ne peut plus rester sans le dire. Oui, Nicolas Sarkozy est dangereux. Parce que le candidat de l’UMP à l’Elysée a franchi la ligne rouge. Ses propos sur le caractère inné de la pédophilie ou de la tendance suicidaire bouleversent tous les principes de l’humanisme. La société ne servirait donc à rien ? A quoi bon alors l’éducation, la famille, l’amour, l’apprentissage de la tolérance, si le seul destin décide de faire d’un homme un héros ou un monstre ? Ses propos sur l’Allemagne, prédisposée à s’abandonner au nazisme, sont tout aussi écoeurants. Et que dire de cette phrase, entendue en meeting : « La France n’a pas à rougir de son Histoire. Elle n’a pas inventé la solution finale. » Aurait-il oublié que la France a collaboré ? Que Vichy a livré des Juifs aux nazis ? Jacques Chirac a beaucoup de torts. Mais il a eu ce courage, lui, de reconnaître la responsabilité de l’Etat français pour la collaboration.
Ce virage complète chez Nicolas Sarkozy une posture résolument populiste. Combien de fois, lorsqu’il était à l’Intérieur, n’a-t-il pas accusé les juges de ne pas en faire assez, violant ouvertement la séparation des pouvoirs ? Sa mainmise sur les médias ne laisse pas d’inquiéter, elle aussi, obtenant ici le limogeage d’un directeur dérangeant, discutant là de l’embauche d’un journaliste chargé de couvrir l’UMP. Et que dire de ses déplacements de campagne ? Non seulement il ne peut plus se rendre en banlieue, là où Jean-Marie Le Pen se promène désormais, mais même dans des quartiers moins chauds comme la semaine dernière à la Croix-Rousse à Lyon, il doit reculer par crainte des manifestants.
« Prendre des voix au Front national, est-ce mal ? », interroge Nicolas Sarkozy. Non, bien sûr, au contraire. Mais à condition de ne pas séduire ses électeurs avec les mêmes mots. Au soir du premier tour, le candidat de l’UMP se félicitera peut-être d’avoir asséché le terreau électoral de Jean-Marie Le Pen. Mais à quel prix ? Celui, affolant, d’une lepénisation des esprits.
Joëlle Meskens
(éditorial du journal "Le Soir", le 14 avril 2007)
"Car la France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide"
Bon, c'est vrai. Il y a bien eu quelques petites bavures, de-ci, de là, comme les guerres de religion. Mais ce n'était pas un génocide, en tant que destruction de l'être humain, de l'autre faite de façon systématique, c'était par référence à un autre camps, à un ennemi, donc à la guerre. Pas tuer les femmes et les enfants, sous prétexte qu'ils sont juifs par exemple.
C'est un mauvais procès de diaboliser Sarkozy. C'est un très bon français, la preuve, comme la majorité, teutonne, francsn leuque, etc. c'est un immigré.
La notion de nation est liée à la culture, à la représentation, et de ce coté, Nicolas Sarkozy est tout à fait français.
je ne suis pas sure d'adhérer à ton commentaire. Au moins sur l'immigration; sauf à raler quand il met cela en avant pour se poser comme égal en problèmes avec les "djeunes" français que l'on renvoie (pas lui ?) à leurs origines. Mais je ne lui reprocherai pas ses origines et de jeunes français albitieux et brutaux il y en a. A part ça ily a de multiples France et façons d'être français et je dirais que nous n'avons pas la même. Qu'il revendique des auteurs, penseurs ou hommes politiques de gauche, pour tordre les quelques mots d'eux qu'il choisit ne me le rends pas plus proche, ça m'énerve. Je n'ai jamais eu de goût pour les camelots
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