Quelles frontières et quel projet pour l’Union ?
Des passages d’un article intéressant comme base de réflexions ( devenues virtuelles puisque désormais nous sommes tous réduits en Sarkozy vis-à-vis de l’Europe), de Michel Foucher dans le Monde démocratique. Il est long et à lire en entier et n’est malheureusement pas sur le site – exposé du problème
« S’il est vrai que dix-huit Etats ont ratifié le texte (du traité), dont deux par referendum – Luxembourg et Espagne –, sept autres réservent leur position. La géographie de ce prudent silence signale des Etats dont la conception majoritaire est celle d’une Europe issue de l’Association européenne de libre échange (AELE) étendue du Portugal à la Suède, en passant par l’Irlande, le Royaume-Uni (initiateur) et le Danemark, et à laquelle se rattache la République tchèque de M.Vaclav Klaus. Celui-ci ne cache pas sa préférence pour une simple « Organisation des Etats européens » à la place d’une Union aux pouvoirs jugés trop étendus. Le cas polonais est spécifique, marqué par une sorte de repli souverainiste et populiste d’une partie de l’élite …. l’attachement au système très avantageux du traité de Nice sur les droits de vote (comme l’Espagne) et une relation difficile avec le voisin allemand… » (s’y ajoute la future installation de systèmes antibalistiques américains en Pologne et en République tchèque, qui ne facilitera pas des accords sur les relations stratégiques)
« Il reste que les interrogations des opinions publiques des deux pays du « non » sont partagées par d’autres. Après tout, si un Etat fondateur (je croyais deux) et inspirateur du projet européen comme la France, s’est exprimé de la sorte en 2005, c’est que quelque chose ne va plus, dit-on à Lisbonne comme à La Haye….
Deux visions contrastées se dessinent. L’une, constatant sur l’Union continue de fonctionner, même à minima, tend à sous-estimer les enjeux institutionnels, à privilégier les initiatives communes dans un nombre limité de domaines, à envisager l’Union comme une simple étape intermédiaire vers un monde globalisé… C’est, à quelques nuances près, la position centrale des Etats restés silencieux sur le projet de traité. L’autre vision considère l’Union comme une communauté politique aux limites clarifiées, devant disposer d’institutions stables et efficaces, et capable d’agir en format restreint, d’organiser la solidarité entre ses membres et d’adopter une politique extérieure plus active et plus autonome : Allemagne et France, Espagne et Italie, Belgique et Luxembourg, sans doute aussi la Pologne pour l’aspect de la sécurité.
Ce second ensemble d’Etats est toutefois en désaccord sur les suites à donner. L’Allemagne reste d’autant plus attachée à un nouveau texte institutionnel que sa structure fédérale (comme l’Espagne et la Belgique peu ou prou) implique… une claire répartition des compétences. Par ailleurs, son poids démographique (lui donnant droit à quatre-vingt-dix-neuf députés, contre quatre-vingt-dix-sept à la France, à l’Italie et au Royaume Uni) en fait un acteur majeur dans les deux grands partis… au Parlement européen » qui selon le traité devrait désigner le prochain Président de la commission. Idem pour les droits de vote au Conseil.
Une idée chemine, qui a les faveurs des libéraux belges et luxembourgeois
, comme des courants d’inspiration centre-gauche (Italie) ou social-démocrate (France) : celle d’un engagement plus actif de la zone euro dans la coordination économique et dans les politiques de soutien effectif à la croissance…. Il s’agirait aussi de s’accorder sur des politiques fiscales mieux harmonisées et, pourquoi pas, de doter la zone euro d’un ministre de l’économie, comme cela été envisagé… pour le domaine des affaires étrangères. »
Enumération de ce que devrait faire l’Europe pour les politiques agricoles, industrielles, de recherche, de l’immigration, sociale, avec le rôle des syndicats dans les divers pays. Question des limites, auss,i pour permettre cette harmonisation politique. Constatation qu’il reviendra à l’Allemagne d’essayer de mettre la machine en marche et de fixer un calendrier en juin 2007.
Et hors article, pour moi, quasi- certitude que le rôle de la France, peut-être à demi volontairement, ne pourra être que très limité.
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