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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

lundi 4 juin 2007


une autre vision sur la résolution du Conseil de sécurité, au sujet du Tribunal international - autre vision extérieure au Liban, mais aussi à nos médias occidentaux, pas forcément plus juste mais au minimum à prendre en compte.

Evident, cependant, que pour les victimes, cet attentat au moins ne peut rester impuni.

Le paradoxe de l'irresponsabilité
par Par K. Selim, Le Quotidien d'Oran, 2 juin 2007
Cinq pays se sont abstenus lors du vote du Conseil de sécurité imposant, sous le couvert du chapitre VII de la charte des Nations unies, la création d'un tribunal pour juger les assassins de l'ancien Premier ministre libanais.
Ceux qui ont cédé aux pressions occidentales, comme le Pérou, au nom du refus de l'impunité, ont essayé d'argumenter que ce vote ne crée pas un «précédent». C'est pourtant un vrai précédent: celui d'une intrusion de l'Onu dans les divergences politiques internes d'un pays pour soutenir un camp contre un autre. Quant au pseudo-rejet de «l'impunité», ne plaisantons pas: il est d'un usage très variable et les amis «impunis» des puissances occidentales sont légion.
Le plus dramatique dans cette résolution est qu'elle aggrave profondément les différends libanais et mine le principe même de la cohésion libanaise: le consensus. Le clan Hariri a beau prétendre que la résolution 1757 n'est pas la victoire d'un «camp contre un autre», une autre partie du Liban la perçoit comme une violence et une agression contre la souveraineté du Liban. Recourir au chapitre 7, c'est menacer des Libanais qui ne suivent pas Saad Hariri et le modèle de versatilité qu'est Walid Djoumblatt d'un recours aux troupes étrangères. C'est ainsi que cela est compris par l'opposition libanaise et cela n'augure rien de bon.
Le clan Hariri a déjà la réponse: les problèmes qui vont apparaître, quels qu'ils soient, ne peuvent venir que de Damas. Car ils savent que des problèmes sont inévitables quand au moins la moitié du Liban ne voit en eux que des agents dociles des Américains. C'est inévitable car la résolution ne servira pas la justice et alimentera encore davantage les dissensions interlibanaises. L'opposition libanaise, à l'image du Hezbollah, n'est pas près d'accepter une résolution qui constitue «une violation de la souveraineté du Liban et une ingérence agressive dans ses affaires intérieures».
Le gouvernement libanais, dont la légitimité est contestée, va-t-il demander aux troupes étrangères d'attaquer les Libanais qui refusent de se plier à cette résolution ? On sait que les souverainetés sont relatives, mais ce gouvernement a placé de lui-même le pays sous tutelle internationale et il ne peut de ce fait prétendre représenter tous les Libanais. La résolution, c'est pour contrer la Syrie ? C'est le discours facile de la propagande occidentale et c'est le coupable désigné de manière pavlovienne de tout ce qui peut arriver au pays du cèdre.
En réalité, c'est bien une violence lourde qui est faite à ce qui a rendu le Liban possible: un fonctionnement et une coexistence sur la base d'un consensus entre les forces nationales. Recourir aux Occidentaux à travers l'Onu pour débloquer une situation interne est un très mauvais choix. Hariri et Siniora savent que leur discours lénifiant sur l'unité du Liban ne passe pas. Surtout après une résolution qui l'attaque de front. Le clan libanais au pouvoir compte sur l'esprit de responsabilité dont a fait preuve l'opposition, tout au long de la crise, pour faire passer cette grosse pilule. C'est bien le paradoxe de l'irresponsabilité d'un groupe dont la «politique» est décidée dans les ambassades occidentales et accessoirement dans celle de Ryadh.
Le Liban est divisé et ses «amis» occidentaux viennent de lui mettre une corde au cou qui risque bien de l'étrangler. Non, les lendemains du Liban ne sont pas ceux de la justice, mais ceux des tumultes...

3 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

C'est vrai et la visite de Kouchner n'a rien arangé. Donner raison à l'armée ce n'est pas dialoguer. Nous en savons quelque chose nous les anciens Guy mollet avait donné les pleins pouvoirs à Massu je ne développe pas. Alain

5 juin 2007 à 11:13  
Anonymous Anonyme a dit...

Bsr,

Si tu as visité mon blog tu as peut être aperçu un post ou deux consacré au Liban. Ce pays me fascine depuis que jeune ado j'ai pris conscience de l'existence de la politique. Car enfin, un pays du proche orient qui arrive en son sein à abriter des communautés aussi diverses que les chrétiens marronites, les musulmans druzes ou chiites, les juifs, etc ... et à faire nation est un pays remarquable. Et, une fois de plus, il est en passe de se déchirer pris entre le feu de ses voisins (Syrie, Israël), les enjeux de politique internationale de puissances plus ou moins grandes (Etats Unis, France, Iran, ...)et les guerres d'influences de ses leaders internes plus ou moins légitimes et plus ou moins liés au crime organisé (Dumblatt, Aoun, Harriri, ...)
J'espère que tu auras tort dans tes conclusions mais, sincèrement, je pense que tu auras malheureusement raison ... très bel article en tous les cas.
Bises. @ + ...

5 juin 2007 à 18:57  
Blogger Brigetoun a dit...

il n'est pas de moi mais d'un journaliste algérien. L'intérêt est de ne pas garder que la vision que donnent nos médias, mais d'avoir celle d'un pays musulman.
Il serait préférable bien sûr d'avoir celui de libanais mais à condition d'être capable de savpir "d'où ils parlent" ce que je ne suis pas

5 juin 2007 à 19:13  

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