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mardi 15 avril 2008

Berlusconi 3, Romano Prodi, triple zéro
fin d'un article (se rejouissant à vrai direun peu trop de la victoire de Berlusconi en ce qu'elle est la défaite de Prodi) de François Bonnet sur Médiapart (oubliant mes plus que réserve sur Edwy Plennel je dois reconnaître que, même si je ne suis pas toujours d'accord, mais un journal n'est pas fait pour cela, l'intérêt de ce site jutifie largement l'abonnement)
De retour en Italie, Romano Prodi s’est vite installé comme la résultante molle des forces disparates de la gauche italienne. Sans majorité, ballotté du centre à l’extrême gauche, prisonnier au Sénat des voix peu recommandables des sénateurs à vie, il aura donc survécu vingt mois en initiant des réformes qui ne pouvaient que braquer l’électorat de gauche : cure d’austérité après cinq ans de gabegie Berlusconi pour redresser les finances publiques (l’Italie demeure le pays européen à la plus forte dette publique) ; réformes dites structurelles dans la fonction publique.
Le résultat est là, avec la défaite cuisante de Walter Veltroni, dirigeant d’un parti voulu par Romano Prodi, le parti démocrate, censé coaguler tout ce qui compte au centre et à gauche, hors les reliquats de l’ancien parti communiste et l’extrême gauche.
Quelque part entre François Bayrou et Ségolène Royal, Romano Prodi a voulu incarner cette social-démocratie gestionnaire, respectueuse de la BCE de Jean-Claude Trichet et du traité de Maastricht. Ses modèles : Tony Blair et son New Labour ; Gerhard Schröder et son agenda 2010. Les deux sont partis sous les quolibets de leurs électorats traditionnels. Romano Prodi fait de même. Laissant derrière lui entière la question de l’opposition à Silvio Berlusconi et de la restructuration de la gauche. Il est des bilans plus souriants.

sur le site également, un entretien, en date du 12 avril avec Paolo Flores D'Arcais, directeur de Micromega, revue intellectuelle de centre-gauche
qui bien entendu prone un vote pour Veltroni mais craint une forte abstention
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Quelles erreurs a donc, selon vous, fait la gauche italienne ?
En 1992, quand l’opération judiciaire « mani pulite » (mains propres) a mis au jour un système de corruption du monde politique italien « Tangentopoli » (cité des pots-de-vin), une majorité écrasante des Italiens était disposée à se lancer dans une révolution morale de la vie politique.
Mais la gauche a eu peur. Elle n’a voulu utiliser de cette crise que l’aspect politique qui a abouti à la dissolution de la Démocratie chrétienne (DC) et du Parti socialiste italien (PSI) et n’a pas compris que la droite allait se réinventer de façon populiste, ce qu’elle a fait.
La gauche s’est retrouvée ensuite aux prises avec des alliances constamment modifiées, suivies de scissions puis de réunifications, sans que l’état-major ne soit renouvelé. Les dirigeants de la gauche italienne tels que Massimo D’Alema, Piero Fassino ou Antonio Bassolino sont absolument les mêmes qu’il y a seize ans et, dans la plupart des cas, ils sont discrédités.
La gauche au pouvoir n’a rien fait pour la liberté de l’information en Italie, son pluralisme, la destruction du monopole de la télévision privée aux mains de Berlusconi comme elle l’avait promis. Rien n’a été fait quand la gauche était au pouvoir. Connaissez-vous un autre pays en Europe où toutes les chaînes sont aux mains d’un seul homme ?
Son pouvoir médiatique monopolistique a continué de se renforcer pendant les gouvernements de gauche. Et aujourd’hui après quinze ans de contrôle sur l’information, c’est toute une génération – la génération Berlusconi – qui a été manipulée pour ne connaître qu’une certaine version de la réalité.
De même, les lois votées par Berlusconi pour dépénaliser les crimes des cols blancs, de l’establishment italien, n’ont pas été abrogées comme la gauche l’avait promis. Et sur la question de la laïcité, autre thème important de la campagne, la gauche n’a pas cherché à se démarquer de la droite
Y a-t-il urgence à modifier la loi électorale italienne qui rend le pays si difficile à gouverner?
La question de la loi électorale est secondaire. Le problème majeur est qu’il n’existe pas en Italie de pôle démocratique de droite ou de gauche comme en Grande-Bretagne, en Allemagne ou en France. D’un côté, nous avons une gauche médiocre, même plus modérée que Blair pourtant lui-même de droite. De l’autre côté, nous avons une coalition populiste, pas si éloignée des idées lepénistes....
et il y a un dernier article indiquant les socialistes français croient toujours en Veltroni - et si cela était encore possible je désespérerais d'eux. Attendre dix ou vingt ans ?

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