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SalonDerrière la belle vitrine, l’agriculture n’est pas à la fête
Cette 47e édition du salon de l'agriculture va se dérouler « dans une ambiance lourde, comme jamais vu », prévient un responsable syndical qui « étant donné le contexte, ne peut écarter » des débordements. En première ligne, les producteurs de lait, fer de lance de la contestation dans le monde agricole, qui ont fait grève cet automne pour obtenir une hausse des prix.
Deux organisations, l'association des producteurs laitiers indépendants (APLI) et la Coordination rurale (CR), syndicat minoritaire, organiseront lundi un "forum" en plein salon pour dénoncer la fin des quotas laitiers et la volatilité des prix. Mercredi, ce sera au tour de la Confédération paysanne, autre syndicat minoritaire, de mener une action pour dénoncer des « revenus en berne ». En dépit de cette ambiance morose, le salon de l'agriculture, qui se tient jusqu'au 7 mars, devrait battre le record de fréquentation de l'an dernier, avec 700 000 visiteurs prévus.
Contrairement à ces deux dernières années, le président de la République n'inaugurera donc pas le salon mais le clôturera le dernier week-end, « plutôt le samedi 6 », selon l'Elysée. La venue en fin de salon du président « lui permettra de prendre en considération tous les débats qui auront eu lieu, (…) toutes les inquiétudes qui se seront manifestées », a plaidé le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire. Il inaugurera donc lui-même le salon, accompagné du nouveau commissaire européen à l'Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos. Au centre des inquiétudes dont parle le ministre se trouve la question du revenu agricole dont l’érosion s’explique par la faiblesse des prix à la production. Ces derniers mois ont été marqués par la mise en cause des pratiques de la grande distribution. Hier, celle-ci s'est déclarée prête à s'engager en faveur de prix minimum « en cas de crise grave ».
Dans un communiqué la Fédération des enseignes du commerce et de la distribution (FCD), avance trois propositions faites aux agriculteurs pour contribuer à sécuriser leur revenu : s'engager par contrat sur des volumes et des prix d'achat, garantir un prix minimum « dans les cas exceptionnels de crise grave », et demander de rendre obligatoire l'origine des produits. Les contrats prévoiraient un accord sur le volume et les prix et fixeraient une variation maximale. Une avancée ?
Jean-Pierre LACAN
L’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin a proposé la tenue d'un « Varenne de l'agriculture » pour remédier à la crise du secteur, sur le modèle du « Grenelle de l'environnement », dans une tribune publiée hier par le Figaro et cosignée par une trentaine de sénateurs UMP.
Libellés : agriculture
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