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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

vendredi 28 mai 2010


RETRAITES : FABIUS FUSTIGE SARKOZY LE "DÉMOLisseur"

Interview parue dans ’La Provence’, jeudi 27 mai 2010.

- Quelle est votre position sur la question des retraites ?

Laurent Fabius : Nous sommes d’accord pour une réforme. Mais vous avez face à face, la réforme "partage" que propose le PS avec le partage des solutions démographiques, économiques et financières, le partage pour l’effort entre le salarié et le capital, et la réforme "recul" du gouvernement qui va se traduire par la baisse du pouvoir d’achat de plusieurs millions de personnes.

- Comme Martine Aubry, êtes-vous inflexible sur l’âge du départ à la retraite ?

Il faut bien expliquer les choses. Aujourd’hui, vous avez un droit à partir à 60 ans. Ce droit offre une liberté et une garantie pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt. Nous, nous sommes pour qu’on maintienne cette garantie. Nous sommes d’accord pour qu’il y ait un certain allongement des cotisations pour passer de 40 annuités et demie à 41 annuités et demie. Nous sommes aussi d’accord pour que les gens qui ont des métiers qui ne sont pas pénibles, qu’il puisse y avoir une surcote. Nous voulons à la fois une garantie pour les 60 ans et une retraite personnalisée. Le problème est que le gouvernement veut faire sauter la garantie.

- Nicolas Sarkozy a parlé de "l’héritage" laissé par François Mitterrand à propos de ce dossier des retraites. Que vous inspire cette réflexion ?

M. Sarkozy est sur un terrain glissant. Outre l’élégance de sa critique que chacun appréciera, il y a une différence fondamentale entre François Mitterrand et Nicolas Sarkozy : c’est la différence entre un Président bâtisseur et un Président démolisseur. L’Histoire ne s’y trompera pas. Et les Français non plus. Si on fait aujourd’hui une enquête d’opinion pour savoir qui de Nicolas Sarkozy ou de François Mitterrand a le plus apporté à la France, je ne doute pas beaucoup du résultat.

- Que ressentez-vous, en tant qu’ancien Premier ministre de François Mitterrand, lorsque vous entendez ce genre de propos dans la bouche de l’actuel chef de l’État ?

On n’est pas obligé d’ajouter la mesquinerie à l’incompétence.

- Pourquoi être vent debout aujourd’hui contre la réforme des collectivités locales ?

Qu’il faille réformer les collectivités locales, nous sommes d’accord. Mais dans le sens de la décentralisation alors que le texte du gouvernement présente trois graves inconvénients : c’est un texte recentralisateur, il va étrangler un peu plus les collectivités locales avec des conséquences lourdes pour les entreprises et les contribuables locaux et c’est aussi un texte qui a une dimension électorale avec l’élection du conseiller territorial. Il va donc avoir un impact fort sur le plan local dans des secteurs comme le sport, la culture, la vie associative et sur les petites et moyennes entreprises dans le secteur des travaux publics.

- Considérez-vous cette journée de mobilisation comme une journée test pour l’opposition ?

J’espère que cette journée aura un grand succès. Le gouvernement a joué au poker menteur en faisant des tests sur les retraites, en donnant des orientations puis en revenant en arrière. Il y a, là dedans, un côté jeu du chat et de la souris.

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