La Cimade dénonce la chasse acharnée aux sans-papiers
Il était titulaire d’un contrat de travail et d’une autorisation de travail délivrée par la Direction départementale du travail et de l’emploi. Et pourtant, ce sans-papiers a été placé en Centre de rétention administrative (CRA), où sont enfermés les étrangers en attente d’expulsion. Un juge l’a heureusement remis en liberté. Des cas de ce type, la Cimade en relate des dizaines dans son rapport 2007 sur les centres et locaux de rétention rendu public hier .
Cet acharnement s’explique par la «course au chiffre» induite par les «quotas d’expulsion» fixés annuellement par Sarkozy au gouvernement. En 2007, 35 000 sans-papiers ont été placés en centres de rétention dont «des malades, des vieillards, des femmes enceintes» et 242 enfants. Depuis 2003, début de «l’industrialisation du dispositif d’éloignement des étrangers en situation irrégulière», la durée légale de rétention est passée de douze à trente-deux jours (une directive européenne prévoit de l’allonger à dix-huit mois), le nombre et la taille des centres ont été multipliés (786 places en 2003, 2 000 prévues en 2009), et les objectifs d’expulsion sont en constante augmentation (25 000 pour 2007 non atteints, 26 000 pour 2008).
Drames. (et ridicules dixit Brigetoun) Résultat : des bavures en série. Deux touristes béninois sont arrêtés alors que leur passeport est en règle, y compris le visa Schengen, et qu’ils sont en possession de leur billet d’avion de retour. Placés en centre de rétention, ils ont été libérés par le juge. Une femme titulaire d’un titre de séjour italien parfaitement valide est interpellée dans le train du retour à Milan où elle travaille. Placée en centre de rétention, elle a été expulsée dix jours plus tard aux frais du contribuable.
Chez les étrangers, un climat de peur s’installe. Et provoque une série de drames. Dans les CRA : automutilations, tentatives de suicide, incendies sont «quasi quotidiens». Et à l’extérieur. En septembre, la Chinoise Chulan Zhang Liu décède après s’être jetée par la fenêtre, paniquée par l’arrivée de la police. En avril, le Malien Baba Traoré meurt noyé dans la Marne alors qu’il est poursuivi par des policiers.
Pourtant, ces sans-papiers ne sont pas des délinquants. «L’immense majorité des gens que l’on rencontre en rétention sont des travailleurs, affirme Damien Nantes, responsable du service Défense des étrangers reconduits. Certains ont été réguliers à un certain moment puis se sont retrouvés sans titre de séjour et ont continué à travailler.» D’après les observations de la Cimade, ils travaillent essentiellement dans l’agriculture, le textile, le BTP et l’hôtellerie. Ils ont été arrêtés pour certains au guichet des préfectures où ils s’étaient présentés munis d’un contrat de travail ou d’une promesse d’embauche, pour d’autres sur leur lieu de travail. «On a déjà vu arriver en centre de rétention une trentaine ou une quarantaine d’hommes d’un coup, tous en bleu de travail», témoigne Caroline Larpin.
Errements. Seule association présente dans les lieux de rétention, la Cimade n’hésite jamais à dénoncer les errements de la politique d’immigration. Au risque de déplaire ? Hier, Laurent Giovanonni, son secrétaire général, a fait part de ses inquiétudes. En haut lieu, la Cimade «agacerait». On lui demanderait une «communication plus discrète et moins critique». Des «mises en garde» lui auraient été signifiées. Son contrat avec l’Etat devant être renouvelé fin 2008, Laurent Giovanonni espère que le gouvernement ne cédera pas à la «tentation» de la remplacer par «d’autres associations plus enclines à une certaine réserve».
Il était titulaire d’un contrat de travail et d’une autorisation de travail délivrée par la Direction départementale du travail et de l’emploi. Et pourtant, ce sans-papiers a été placé en Centre de rétention administrative (CRA), où sont enfermés les étrangers en attente d’expulsion. Un juge l’a heureusement remis en liberté. Des cas de ce type, la Cimade en relate des dizaines dans son rapport 2007 sur les centres et locaux de rétention rendu public hier .
Cet acharnement s’explique par la «course au chiffre» induite par les «quotas d’expulsion» fixés annuellement par Sarkozy au gouvernement. En 2007, 35 000 sans-papiers ont été placés en centres de rétention dont «des malades, des vieillards, des femmes enceintes» et 242 enfants. Depuis 2003, début de «l’industrialisation du dispositif d’éloignement des étrangers en situation irrégulière», la durée légale de rétention est passée de douze à trente-deux jours (une directive européenne prévoit de l’allonger à dix-huit mois), le nombre et la taille des centres ont été multipliés (786 places en 2003, 2 000 prévues en 2009), et les objectifs d’expulsion sont en constante augmentation (25 000 pour 2007 non atteints, 26 000 pour 2008).
Drames. (et ridicules dixit Brigetoun) Résultat : des bavures en série. Deux touristes béninois sont arrêtés alors que leur passeport est en règle, y compris le visa Schengen, et qu’ils sont en possession de leur billet d’avion de retour. Placés en centre de rétention, ils ont été libérés par le juge. Une femme titulaire d’un titre de séjour italien parfaitement valide est interpellée dans le train du retour à Milan où elle travaille. Placée en centre de rétention, elle a été expulsée dix jours plus tard aux frais du contribuable.
Chez les étrangers, un climat de peur s’installe. Et provoque une série de drames. Dans les CRA : automutilations, tentatives de suicide, incendies sont «quasi quotidiens». Et à l’extérieur. En septembre, la Chinoise Chulan Zhang Liu décède après s’être jetée par la fenêtre, paniquée par l’arrivée de la police. En avril, le Malien Baba Traoré meurt noyé dans la Marne alors qu’il est poursuivi par des policiers.
Pourtant, ces sans-papiers ne sont pas des délinquants. «L’immense majorité des gens que l’on rencontre en rétention sont des travailleurs, affirme Damien Nantes, responsable du service Défense des étrangers reconduits. Certains ont été réguliers à un certain moment puis se sont retrouvés sans titre de séjour et ont continué à travailler.» D’après les observations de la Cimade, ils travaillent essentiellement dans l’agriculture, le textile, le BTP et l’hôtellerie. Ils ont été arrêtés pour certains au guichet des préfectures où ils s’étaient présentés munis d’un contrat de travail ou d’une promesse d’embauche, pour d’autres sur leur lieu de travail. «On a déjà vu arriver en centre de rétention une trentaine ou une quarantaine d’hommes d’un coup, tous en bleu de travail», témoigne Caroline Larpin.
Errements. Seule association présente dans les lieux de rétention, la Cimade n’hésite jamais à dénoncer les errements de la politique d’immigration. Au risque de déplaire ? Hier, Laurent Giovanonni, son secrétaire général, a fait part de ses inquiétudes. En haut lieu, la Cimade «agacerait». On lui demanderait une «communication plus discrète et moins critique». Des «mises en garde» lui auraient été signifiées. Son contrat avec l’Etat devant être renouvelé fin 2008, Laurent Giovanonni espère que le gouvernement ne cédera pas à la «tentation» de la remplacer par «d’autres associations plus enclines à une certaine réserve».
Libellés : Cimade, sans papiers
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