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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

mercredi 30 avril 2008


Mémoires de l’immigration – tous les jours de mai
Passage d’un texte soumis à la réflexion en ce joli mois de mai par Edouard Glissant et son Institut du Tout-monde (via Mediapart):
"Une des transformations principales de nos modes d’être, (de nos modernités), réside en ceci qu’aujourd’hui nos mémoires, individuelles ou collectives, sont éclatées, qu’elles scintillent et se raccordent sur la scène du monde (lequel, pour cette raison, nous appelons le Tout-monde), qu’elles ne s’agrègent pas, et plus du tout sur un mode lent et progressif, autour d’un seul
thème qui serait celui de la nation, du proche et du très connu : nous ne nous souvenons plus de l’histoire ni des manières de notre seule collectivité, (laquelle, pour cette raison, nous pouvons appeler notre communauté, sans craindre de souffrir un enfermement ni d’en encourir le reproche).
Nos mémoires sont multilingues, elles connaissent tous les océans et tous les isthmes, elles errent de ville en ville, elles nomment dans toutes les langues, (plus personne n’ose refuser un prénom, sous prétexte qu’il ne serait pas chrétien, dans quelque service d’état-civil que ce soit), elles se partagent par dessus les frontières, nos familles vagabondent d’archipels en continents, quand elles en ont les moyens, les parents viennent de Lettonie et du Maroc, les enfants sont nés à
Port of Spain et à Sydney, ils ont fait leurs études en Californie et à Rio, tout le monde se rencontre à Québec, nous faisons tous de même, quand même nous voici-là immobiles et contenus dans nos présences, comme les peuples sans ressources. Nos mémoires inventent des ailleurs.Telle est la révolution incessante qui nous porte, plus agissante que les bouleversements des technologies ou que les grandes déferlantes des sensibilités globalisées.
Les immigrations, qui ont remplacé la poussée irrésistible des colonisations, complètent le travail de transmigration commencé par celles-ci. Mais les immigrations réprimées défont à nos yeux la légitimité des murs frontières qu’on élève contre elles.Les colonisations isolaient, les immigrations ouvrent

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1 commentaires:

Blogger Jean a dit...

Je partage totalement ce point de vue .
Chaque nouvel immigré est une chance pour le pays d'accueil .
Mais dans de nombreux cas , le problème se pose pour la génération suivante .
Les asiatiques s'adaptent très vite , mais d'autres ...
Pour ceux là , il faudrait inventer une autre école où ils puissent s'épanouir et accepter notre société .

1 mai 2008 à 20:03  

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