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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

lundi 16 juin 2008

deux réactions au non irlandais

interview de Benoit Hamon
La victoire du non en Irlande vous étonne-t-elle?
Pas du tout. Après le non français et néerlandais, elle confirme que la construction européenne a un sérieux problème avec sa démocratie.
Entre l'Europe pensée à Bruxelles et celle qui est vécue au quotidien, il y a décalage qui ne cesse de croître. C'est en détricotant année après année les modèles sociaux et nationaux que la Commission européenne et son président José Manuel Barroso finissent par dresser des murs. A force de dérégulation, l'Union européenne expose ses citoyens au lieu de les protéger.
Est-ce une revanche pour ceux qui, comme vous, voulaient un référendum en France?
Cela sert de démonstration : il ne sert à rien de vouloir construire l'Europe sur le dos des peuples. En même temps, le non de gauche français ne recoupe pas forcément le non irlandais. Je ne ferme pas les yeux sur le non à l'avortement inspiré d'une crispation religieuse et conservatrice.
Le traité de Lisbonne est-il enterré?
Non. Les pays européens vont trouver une formule pour avancer et laisser, un temps, les Irlandais à part. En 2005, la France et les Pays-Bas ont rejeté la Constitution européenne. Cela n'a pas empêché de proposer le traité de Lisbonne qui reprend le projet de Constitution à 90%. Le blocage est virtuel. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel feront sans les Irlandais. C'est tout.
Est ce un déni de démocratie?
Oui. Nicolas Sarkozy s'est assis sur le vote des Francais. Alors le choix de quatre millions d'Irlandais, il s'en moque comme d'une guigne. On va instruire le procès en ingratitude des Irlandais. Mais à force de considérer les peuples européens comme des ignares, le retour de bâton est logique.
Communiqué de Presse de Marie-Noëlle LIENEMANN, députée au Parlement européen, membre du bureau national du PS
Marie-Noëlle LIENEMANN constate à la suite du référendum irlandais que lorsqu’on consulte les peuples, ils manifestent leur refus de poursuivre la construction européenne sur les rails qu’on veut leur imposer. Il est temps d’arrêter le processus de modifications institutionnelles pour proposer des nouvelles politiques répondant aux attentes de nos concitoyens. Une grande majorité des européens voit bien que l’horizon d’un grand marché libéral est incapable d’assurer un progrès social partagé, une protection effective de nos activités industrielles et économiques face à la concurrence des pays de faible coût de main d’œuvre et de garantir une amélioration du pouvoir d’achat et du niveau de vie du plus grand nombre.
Rien ne serait pire que d’expliquer ce nouveau Non par l’ignorance, l’incompréhension des citoyens irlandais. Rien ne serait pire que de contourner ce vote qui s’exprime sur un texte qui ressemble comme deux gouttes d’eau au traité constitutionnel que les français et néerlandais avaient rejeté. Il faut abandonner ce projet et repartir sur d’autres bases.
Nicolas Sarkozy a trompé deux fois les français : la première en parlant d’un « mini-traité » alors qu’il s’agissait d’une nouvelle présentation du même texte que le traité constitutionnel, la seconde en leur faisant croire que ce « mini-traité » relancerait l’Europe. Il n’en est rien.
On peut au passage regretter que le peuple français n’ait pas été à nouveau consulté par voie référendaire. Il n’y aura pas d’avenir à l’Union européenne sans la confiance retrouvée des peuples qui la composent et sans une réorientation profonde de la construction européenne

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