Archaïsme et modernité
Benoît Hamon. (partie d'un dialogue avec Marie-Pierree Vieu du PCF dans l'Humanité http://www.humanite.fr/Le-debat-a-gauche
Benoît Hamon. (partie d'un dialogue avec Marie-Pierree Vieu du PCF dans l'Humanité http://www.humanite.fr/Le-debat-a-gauche
Il faut se convaincre que nous incarnons la modernité de la gauche. La modernité, c’est la rupture avec le cadre de pensée traditionnel.
L’offre politique de la social-démocratie est une offre de centre-gauche : extrêmement modérée sur les questions économiques, relativement raisonnable sur les questions sociales, assez offensive sur les questions sociétales. On s’est présentés avec cette offre politique à trois présidentielles successives. On a perdu trois fois.
Sur quoi sommes-nous attendus ? La crise des subprimes pose avec urgence la question des régulations dans des secteurs qui s’opposent à toute forme de réglementation. Aux États-Unis, quand il s’agit de savoir s’il faut protéger tel ou tel secteur stratégique parce qu’il y a des emplois à conserver, de la croissance ou du business à faire, les Américains posent des barrières au libre-échange. On fait de même en Amérique du Sud. Aujourd’hui, en Europe, on est dans un carcan. Dès lors qu’on pose les questions de la restriction au libre-échange, on est caractérisé comme protectionniste ou dangereux gauchiste.
Je pense qu’on est capable de démontrer que les réponses de gauche en matière économique, celle de la relance de la demande et de l’investissement, celle d’un équilibre entre ouverture des marchés et protection des secteurs industriels, celle de la nécessité de fixer d’autres objectifs à la banque centrale que la stabilité des prix qui conduit à la modération salariale, sont plus efficaces économiquement.
Oui, il y a de l’espérance dans les solutions de gauche parce que ce qui nous intéresse, ce n’est pas seulement l’efficacité économique mais sa destination. Nos solutions sont plus efficaces économiquement et plus justes socialement. Et en s’emparant des questions d’environnement, on peut justifier de l’urgence à remettre de la règle, de l’intervention publique, de la planification pour maîtriser la croissance de l’économie mondiale.
La modernité est là, et les archaïques sont ceux qui nous proposent de réexpérimenter les solutions qui ont échoué depuis maintenant dix ans. C’est pourquoi il y a la place pour un dialogue nouveau à gauche et il va falloir ouvrir grand les portes et les fenêtres.
Libellés : Benoit Hamon, gauche, parti socialiste
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