Dans un article d'Alain Lefebvre sur le site de Mariane - à propos du contrat première chance
Français, mes compatriotes, quand la droite et la gauche de la gauche critiquent une mesure, elle a de bonnes chances d'être bonne, voire très bonne. Celle-ci est excellente, mais pas vraiment traditionnelle. Je vous résume l'affaire, que j'ai suivie de pas trop loin : il n'y a pas besoin de trop se creuser la tête pour découvrir que dans notre pays, où le chômage est élevé, de nombreuses entreprises ont du mal à embaucher. Donc on parle de former les Français, de les accompagner pour qu'ils puissent fournir aux entreprises la main d'œuvre dont ils ont besoin, de produire plus, de nous rendre plus riches, moins chômeurs, moins RMIstes et j'en passe. Oui, mais on est dans le peloton de queue pour la formation professionnelle en Europe, pas de chance pour les employeurs, l'Etat français néglige ses devoirs élémentaires. Et il ne fait pas mieux son travail dans le cadre de l'Education Nationale....
Alors, quand Ségolène Royal et sa jeune conseillère (c'est dans les gazettes) ont cherché une mesure phare en matière d'emploi, l'éclair de génie est d'avoir pensé à associer les deux, régler les problèmes de nos PME et ceux de nos jeunes exclus. Après 25 ans de traitement social du chômage déconnecté de l'économie, voilà une mesure qui est du vrai développement économique social.
Comme l'a expliqué Dominique Méda..... : pendant 3 mois, le jeune sans qualification, au chômage depuis plusieurs mois, arrive dans l'entreprise, on évalue avec lui et son futur patron, aux frais des services de l'emploi, ce qu'il veut faire, ce qu'il est capable de faire, ce qui lui manque pour y arriver, et puis il rentre en CDI normal avec des formations adaptées à sa personne, ou en apprentissage. Et pendant les 3 mois d'évaluation et les 9 mois suivants, le patron récupère le salaire et les cotisations sociales. Gagnant/gagnant, je vous dis : aujourd'hui, les jeunes concernés restent au chômage sur la longue durée, le RMI est leur seul objectif possible, et les petites entreprises ne trouvent pas la main d'œuvre pour se développer. Embaucher un jeune non qualifié, c'est faire des pertes, parce que ce fameux jeune n'est pas assez productif pour être rentable et risque de couler l'entreprise. Là, avec le système Ségolène, le jeune a le temps de devenir productif avant d'être à la charge de l'entreprise.
Bon, d'accord, il y a des détails à préciser, genre comment éviter les profits d'aubaine pour les entreprises qui auraient embauché de toutes façons (allez poser la question à Bayrou, qui a un système où l'Etat fait cadeau des charges de 2 emplois à toutes les entreprises, y compris Total, là c'est de l'aubaine ou je ne m'y connais pas !), ou faut voir quels jeunes on vise, quels âges, quelle durée de chômage, et puis pourquoi si ça marche ne pas en faire bénéficier les seniors non qualifiés… Je sais, ou plutôt Ségolène sait. Mais à quoi servent les partenaires sociaux, sinon à négocier ce genre de choses ? Et quand Sarkozy vous annonce 4 points de moins de prélèvements obligatoires, ce que même Thatcher n'a pas fait en fermant tout au Royaume-Uni, pourquoi ne lui demandez-vous pas comment il va faire ? Je sais pourquoi : parce que vous savez que c'est impossible, et qu'il vous raconte des histoires à dormir debout.
Alors, pourquoi ces réactions si négatives, même si elles deviennent plus positives chaque jour ? Là encore, facile : d'abord, parce que c'est la présidentielle, et que toute bonne idée de l'adversaire doit être détruite, ou ignorée si elle est trop bonne. En plus, si l'on propose d'avantager les non qualifiés et les petites entreprises, c'est normal de se mettre à dos la gauche et la droite, non, ceux qui veulent faire payer le grand capital (message pour eux: grand capital pas concerné par la mesure, pensez plutôt au plombier que vous attendez parce qu'il ne trouve ni ouvrier ni apprenti), type Besancenot et Buffet, et ceux qui, par stupidité, négligence ou haine du progrès social, ont laissé tous les gouvernements sabrer constamment dans les crédits de formation professionnelle de 1971 à 2006 !
Et puis, et là je vais critiquer mon camp... il y a le choix des mots. N'écoutez pas ceux qui vous disent : Ségolène Royal, c'est de la comm, que de la comm… Vous avez ici l'inverse : le choix des mots est malheureux, un an après le Contrat Première Embauche, proposer un Contrat Première Chance, c'était pas forcément gagnant.
Français, mes compatriotes, quand la droite et la gauche de la gauche critiquent une mesure, elle a de bonnes chances d'être bonne, voire très bonne. Celle-ci est excellente, mais pas vraiment traditionnelle. Je vous résume l'affaire, que j'ai suivie de pas trop loin : il n'y a pas besoin de trop se creuser la tête pour découvrir que dans notre pays, où le chômage est élevé, de nombreuses entreprises ont du mal à embaucher. Donc on parle de former les Français, de les accompagner pour qu'ils puissent fournir aux entreprises la main d'œuvre dont ils ont besoin, de produire plus, de nous rendre plus riches, moins chômeurs, moins RMIstes et j'en passe. Oui, mais on est dans le peloton de queue pour la formation professionnelle en Europe, pas de chance pour les employeurs, l'Etat français néglige ses devoirs élémentaires. Et il ne fait pas mieux son travail dans le cadre de l'Education Nationale....
Alors, quand Ségolène Royal et sa jeune conseillère (c'est dans les gazettes) ont cherché une mesure phare en matière d'emploi, l'éclair de génie est d'avoir pensé à associer les deux, régler les problèmes de nos PME et ceux de nos jeunes exclus. Après 25 ans de traitement social du chômage déconnecté de l'économie, voilà une mesure qui est du vrai développement économique social.
Comme l'a expliqué Dominique Méda..... : pendant 3 mois, le jeune sans qualification, au chômage depuis plusieurs mois, arrive dans l'entreprise, on évalue avec lui et son futur patron, aux frais des services de l'emploi, ce qu'il veut faire, ce qu'il est capable de faire, ce qui lui manque pour y arriver, et puis il rentre en CDI normal avec des formations adaptées à sa personne, ou en apprentissage. Et pendant les 3 mois d'évaluation et les 9 mois suivants, le patron récupère le salaire et les cotisations sociales. Gagnant/gagnant, je vous dis : aujourd'hui, les jeunes concernés restent au chômage sur la longue durée, le RMI est leur seul objectif possible, et les petites entreprises ne trouvent pas la main d'œuvre pour se développer. Embaucher un jeune non qualifié, c'est faire des pertes, parce que ce fameux jeune n'est pas assez productif pour être rentable et risque de couler l'entreprise. Là, avec le système Ségolène, le jeune a le temps de devenir productif avant d'être à la charge de l'entreprise.
Bon, d'accord, il y a des détails à préciser, genre comment éviter les profits d'aubaine pour les entreprises qui auraient embauché de toutes façons (allez poser la question à Bayrou, qui a un système où l'Etat fait cadeau des charges de 2 emplois à toutes les entreprises, y compris Total, là c'est de l'aubaine ou je ne m'y connais pas !), ou faut voir quels jeunes on vise, quels âges, quelle durée de chômage, et puis pourquoi si ça marche ne pas en faire bénéficier les seniors non qualifiés… Je sais, ou plutôt Ségolène sait. Mais à quoi servent les partenaires sociaux, sinon à négocier ce genre de choses ? Et quand Sarkozy vous annonce 4 points de moins de prélèvements obligatoires, ce que même Thatcher n'a pas fait en fermant tout au Royaume-Uni, pourquoi ne lui demandez-vous pas comment il va faire ? Je sais pourquoi : parce que vous savez que c'est impossible, et qu'il vous raconte des histoires à dormir debout.
Alors, pourquoi ces réactions si négatives, même si elles deviennent plus positives chaque jour ? Là encore, facile : d'abord, parce que c'est la présidentielle, et que toute bonne idée de l'adversaire doit être détruite, ou ignorée si elle est trop bonne. En plus, si l'on propose d'avantager les non qualifiés et les petites entreprises, c'est normal de se mettre à dos la gauche et la droite, non, ceux qui veulent faire payer le grand capital (message pour eux: grand capital pas concerné par la mesure, pensez plutôt au plombier que vous attendez parce qu'il ne trouve ni ouvrier ni apprenti), type Besancenot et Buffet, et ceux qui, par stupidité, négligence ou haine du progrès social, ont laissé tous les gouvernements sabrer constamment dans les crédits de formation professionnelle de 1971 à 2006 !
Et puis, et là je vais critiquer mon camp... il y a le choix des mots. N'écoutez pas ceux qui vous disent : Ségolène Royal, c'est de la comm, que de la comm… Vous avez ici l'inverse : le choix des mots est malheureux, un an après le Contrat Première Embauche, proposer un Contrat Première Chance, c'était pas forcément gagnant.
5 commentaires:
Hello,
Tout post illustre parfaitement l'éternel débat entre la forme et fond. Il est flagrant de voir que la forme semble l'emporter ds cette campagne. Mais je ne désespère pas, il reste encore 10 jours et les fameux "hésitants" ont encore le temps de s'intéresser au fond, non?
Alain Lefebvre se cache derrière son petit doigt ...
Il y a un point sur lequel tout le mponde est d'accord, en tout cas François Hollande et François Bayrou, qui l'avaient proposé simultanément début 2006 dans le débat contre le CPE : il est juste que la collectivité subventionne une entreprise qui assure la première embauche d'un jeune sans expérience ni qualification.
D'ailleurs, parmi les réformes récentes menées en Allemagne, c'est l'une de celles qui a eu le plus d'effet contre le chômage.
Et il y a une différence énorme entre les deux approches, d'ailleurs immédiatemnt dénoncée par Bruno Julliard : l'idée de subventionner 1 année de salaire et de charges à 100%, qui revient à supposer nulle la valeur du travail pour l'entreprise, et à garantir l'effet d'aubaine (on peut embaucher quelqu'un sans risque même si on n'a aucun travail à lui donner).
Evidemment, voyait l'insondable aberration de l'idée, le PS veut la rattraper avec un mécanisme bureaucratique d'enfer : plusieurs étapes, contrôles, plafonds, etc. : le grand retour des vieux réflexes.
Dommage, parce qu'au départ, il y avait une bonne idée.
Le CPC, c'est le Contrat Premiere Connerie, voila ce que c'est. C'est d'une stupidité sans non. Et non financé, ce qui n'est pas un détail, quand meme...
ne sappez pas mes efforts d'enthousiasme ! non sérieusement je me remets à réfléchir demain après deux jours UDF/UMP (famille et nous étions ensemble pour un malade donc sur pointe des pieds)
Sur le fil d'une inspiration matinale je viens de laisser un com chez Bruno.
en substance:
Royal n'accepte pas la proposition d'alliance avec Bayrou: bonne nouvelle.
et
Compliment du dimanche:
Brigetoun, Bruno vous me réconciliez avec le PS.
c'est vrai, il y a les éléphants, mais aussi des militants comme vous, qui croient sincérement à un monde plus juste et qui s'appliquent à le rendre possible.
je, vous en remercie
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