le retour des serviteurs alternative au chômage ?
à partir d'un article de Michel Husson dans le Monde Diplomatique d'avril
"Sur les créations nettes d'emplois prévues plus d'un quart (quatre cent mille) interviendrait dans le secteur des services aux particuliers.... parmi lesquels quatre-vingt mille postes d'employé de maison" ce qui est un beau métier, utile, le problème étant d'en vivre. "L'essor de ce type d'emploi constituerait pour certains une solution élégante au problème du chômage puisqu'il suffirait que "chaque ménage français consomme, en moyenne, trois heures de ces services par semaine pour créer deux millions d'emploi" selon Mme Michèle Debonneuil, conseillère du ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement Jean-Louis Borloo (le Monde 16 février 2006) " les ménages en question comportent-ils ceux de ces employés ? plus sérieusement :
"Leur "rémunération mensuelle est dans plus de neuf cas sur dix inférieure ou égale à 1,3 smic temps complet"... le minimum brut des assistants maternels, par exemple, est de 2,32 euros de l'heure.."
"Il y a près de vingt ans... "Il ne s'agit plus.. de socialiser les tâches ménagères afin qu'elles absorbent moins de temps à l'échelle de la société ; il s'agit, au contraire, que ces tâches occupent le plus de gens et absorbent le plus de temps de travail possible, mais sous forme, cette fois, de services marchands. Le développement des services personnels n'est donc possible que dans un contexte d'inégalité sociale croissante, où une partie de la population accapare les activités bien rémunérées et contraint une autre partie au rôle de serviteur" (André Gorz Métamorphoses du travail. Quête du sens Galilée 1988)" et tutoyer "sa" femme de ménage ne change pas grand chose.
"Si l'impact de ces mesures sur l'emploi (les petits boulots à temps partiel) est controversé, leurs effets sur la structure salariale sont faciles à repérer. Le principal est un tassement vers le bas : la part des salaires inférieurs à 1,3 smic est ainsi passée de 30% au début des années 1990 à 30% en 2002... Dans le même temps, les relèvements du smic sont moins répercutés qu'avant sur l'ensemble des salaires, ralentissant la progression salariale à l'intérieur des entreprises..."
.."Pour inverser la tendance, il faudrait rétablir la part salariale et faire reculer les formes d'emploi précaire. La revalorisation des bas salaires constitue en effet le seul moyen d'aller à la racine du phénomène de la pauvreté, sans préjuger du sexe du salarié et de la configuration de son ménage. La garantie d'un salaire décent est la meilleure manière de "faire que le travail paie".
Sur cette voie, la création d'un salaire minimum européen serait une étape importante ; cette perspective est à l'ordre du jour....
Compte tenu des disparités, il ne pourrait s'agir de fixer un niveau unique pour tous. On peut cependant concevoir une norme générale mais adaptée aux réalités nationales, fixant par exemple le salaire minimum à 60% du salaire moyen de chaque pays, comme c'est le cas en France..."
..." le contre exemple allemand est à méditer : le blocage des salaires a certes contribué à doper les exportations, mais il a aussi freiné la consommation des salariés. De ces deux effets, c'est le second qui l'a emporté, conduisant à une augmentation de trois points du taux de chômage entre 1995 et 2005..."
.."Le second postulat" de la vulgate libérale "consiste à dire que l'on ne peut toucher à la répartition des revenus. Or les dividendes sont, au même titre que les salaires, un élément de la formation des prix : une augmentation des salaires peut parfaitement être compensée par une baise des profits financiers.. Une autre politique salariale est donc possible, à condition qu'elle soit coordonnée au niveau européen.."
"... Pour s'aligner sur les coûts salariaux (des pays émergents), il faudrait des baisses de salaires telles que l'économie européenne serait compétitive, mais morte.
à partir d'un article de Michel Husson dans le Monde Diplomatique d'avril
"Sur les créations nettes d'emplois prévues plus d'un quart (quatre cent mille) interviendrait dans le secteur des services aux particuliers.... parmi lesquels quatre-vingt mille postes d'employé de maison" ce qui est un beau métier, utile, le problème étant d'en vivre. "L'essor de ce type d'emploi constituerait pour certains une solution élégante au problème du chômage puisqu'il suffirait que "chaque ménage français consomme, en moyenne, trois heures de ces services par semaine pour créer deux millions d'emploi" selon Mme Michèle Debonneuil, conseillère du ministre de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement Jean-Louis Borloo (le Monde 16 février 2006) " les ménages en question comportent-ils ceux de ces employés ? plus sérieusement :
"Leur "rémunération mensuelle est dans plus de neuf cas sur dix inférieure ou égale à 1,3 smic temps complet"... le minimum brut des assistants maternels, par exemple, est de 2,32 euros de l'heure.."
"Il y a près de vingt ans... "Il ne s'agit plus.. de socialiser les tâches ménagères afin qu'elles absorbent moins de temps à l'échelle de la société ; il s'agit, au contraire, que ces tâches occupent le plus de gens et absorbent le plus de temps de travail possible, mais sous forme, cette fois, de services marchands. Le développement des services personnels n'est donc possible que dans un contexte d'inégalité sociale croissante, où une partie de la population accapare les activités bien rémunérées et contraint une autre partie au rôle de serviteur" (André Gorz Métamorphoses du travail. Quête du sens Galilée 1988)" et tutoyer "sa" femme de ménage ne change pas grand chose.
"Si l'impact de ces mesures sur l'emploi (les petits boulots à temps partiel) est controversé, leurs effets sur la structure salariale sont faciles à repérer. Le principal est un tassement vers le bas : la part des salaires inférieurs à 1,3 smic est ainsi passée de 30% au début des années 1990 à 30% en 2002... Dans le même temps, les relèvements du smic sont moins répercutés qu'avant sur l'ensemble des salaires, ralentissant la progression salariale à l'intérieur des entreprises..."
.."Pour inverser la tendance, il faudrait rétablir la part salariale et faire reculer les formes d'emploi précaire. La revalorisation des bas salaires constitue en effet le seul moyen d'aller à la racine du phénomène de la pauvreté, sans préjuger du sexe du salarié et de la configuration de son ménage. La garantie d'un salaire décent est la meilleure manière de "faire que le travail paie".
Sur cette voie, la création d'un salaire minimum européen serait une étape importante ; cette perspective est à l'ordre du jour....
Compte tenu des disparités, il ne pourrait s'agir de fixer un niveau unique pour tous. On peut cependant concevoir une norme générale mais adaptée aux réalités nationales, fixant par exemple le salaire minimum à 60% du salaire moyen de chaque pays, comme c'est le cas en France..."
..." le contre exemple allemand est à méditer : le blocage des salaires a certes contribué à doper les exportations, mais il a aussi freiné la consommation des salariés. De ces deux effets, c'est le second qui l'a emporté, conduisant à une augmentation de trois points du taux de chômage entre 1995 et 2005..."
.."Le second postulat" de la vulgate libérale "consiste à dire que l'on ne peut toucher à la répartition des revenus. Or les dividendes sont, au même titre que les salaires, un élément de la formation des prix : une augmentation des salaires peut parfaitement être compensée par une baise des profits financiers.. Une autre politique salariale est donc possible, à condition qu'elle soit coordonnée au niveau européen.."
"... Pour s'aligner sur les coûts salariaux (des pays émergents), il faudrait des baisses de salaires telles que l'économie européenne serait compétitive, mais morte.
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