education pour tous (à partir de la revue d'Aide et action) - Le 30 janvier dernier la Campagne mondiale pour l'éducation a lancé la campagne 2007 au Parlement européen sur le thème "l'éducation un droit humain"

année à mi-chemin de la réalisation en 2015 des six objectifs de l'éducation pour tous, objectifs qui ne seront pas atteint : le premier prévoyait qu'autant de filles que de garçons seraient scolarisés avant 2005 et cela n'a pas été tenu - 80 millions d'enfants sont toujours privés d'école - près d'un milliard d'adultes ne savent ni lire ni écrire - l'éducation préscolaire est toujours un privilège.

En outre une éducation de qualité nécessite plus qu'une scolarisation par roulement dans des conditions extrèmement sommaires. Et elle doit être une éducation qui vise à la dignité de tous et toutes. L'ouverture sur les savoirs, les langues et les compétences locales, avec la participation des communautés (pas dans le sens du communautarisme, mais ensemble des habitants unis par leur intérêt commun, responsables ensemble des biens communs).

Les mises en oeuvre diffèrent bien entendu.

interview de Venkategowda, président du comité d'école de Kallahalli dans l'état du Karnataka (Inde)

"quelles sont les difficultés de votre école ? Il n'y a pas d'eau potable, pas de toilettes, pas d'enclos, pas de terrains de jeux. Nous avons besoin d'une salle supplémentaire mais nous manquons de place... des travaux sont nécessaires pour le bâtiment qui a bien vieilli. Enfin, il n'y a pas assez de professeurs.

Comment envisagez-vous d'arranger la sitation ? Un des villageois, lors d'une réunion d'une collectivité d'école, a donné un hectare de ses terres pour agrandir l'école et aménager un terrain de jeux. Nous avons aussi collecté 10.000 roupies (171 euros) pour réparer le bâtiment. Pour l'enseignant supplémentaire nous avons discuté et soumis une demande au responsable de l'éducation du district... Les villageois réalisent le besoin d'améliorer notre école. Ils sont de plus en plus nombreux à participer aux réunions et essaient de trouver des solutions".

Pour Maya une organisation locale "un système éducatif ne peut être considéré pertinent et par conséquent de qualité que s'il remplit les attentes et les besoins de la communauté, à tout moment... Les écoles gouvernementales en Inde font face à d'énormes difficultés : faible taux d'inscription, nombreux abandons scolaires, infrastructures délabrées, manque de professeur et absentéisme etc...

Ce qui devient important ... c'est de se demander à qui ces écoles appartiennent : au gouvernement ? aux parents d'élèves ? aux professeurs ? aux élus locaux ? .. Je reste persuadée que la qualité et la pertinence d'une éducation doit se définir par la communauté.."

d'où des réunions où l'organisation soumet aux villageois un état de l'école, de sa fréquentation et en général une prise de conscience de son importance par les villageois et la mise en place de comités d'école composés de 9 parents dont un président et du directeur de l'école. Leur rôle étant "la négociation avec le gouvernement pour améliorer l'éducation au niveau local".

Il faut cependant un soutien quand les communautés ont une vie très difficile, sous peine de démobilisation.

Au Bénin, le salaire de Jeanine Homefou éducatrice au centre de la petite enfance était payé par Aide et action. Dans le cadre du programme cette aide a été suspendue mais la mairie n'a pu prendre le relai. "Comme les parents ne pouvaient pas me financer entièrement j'ai organisé un petit commerce avec l'aide de la communauté et d'Aide et action." Mais faute d'une organisation suffisante cela n'a pas suffit (et empiétait par trop sur le temps consacré aux enfants). Aide et action a aidé à une meilleure formation à la gestion, la planification.

Et le Bénin procédant à une décentralisation le maire a maintenant un pouvoir de décision et il a pris en charge les frais, y compris les salaires de l'école et du centre de la petite enfance (avec un financement de 60% du salaire de Jeanine assuré par Aide et action, financement qui doit peu à peu diminuer).

Et voilà que je me demande la raison de ce billet. Si : arriver à une éducation pour tous, mais en mettant en oeuvre les aides internationales, les gouvernements, les autorités locales quand il y en a et les communautés qui doivent avoir un rôle important dans le choix des contenus.