Clairvoyance, transparence, cohérence
Laurent FABIUS, qui s'est défini comme un sage actif, et qui est ancienPremier ministre et Ministre de l'Economie et des Finances, donne son pointde vue sur la crise financière actuelle et les moyens d'en sortir.
Dans la crise financière des crédits américains « subprime », la plupart desprétendus spécialistes ont manqué à la fois de clairvoyance, de transparenceet de cohérence.
Pas besoin en effet d’être un gourou new-yorkais « triple A » pour prévoirque des crédits immobiliers trop chers, trop risqués et trop nombreux,conduiraient tôt ou tard à l’écroulement du château de cartes.
Manque de transparence, aussi, tant il est évident que, pour augmenter leursmarges et reporter une partie de leurs risques sur d’autres, les opérateurset fonds divers ont masqué la nature de leurs créances, en tous cas les ontnoyées dans la masse.
La cohérence, enfin, n’est pas au rendez-vous, avec une mention spécialepour la BCE, lorsque d’un côté on pratique et annonce une hausse des tauxd’intérêt conduisant à une contraction économique et du crédit, cependantque de l’autre on inonde de liquidités supplémentaires les circuitsfinanciers afin d’allonger les problèmes qu’avec d’autres on a laissé secréer.
C’est autour de ces trois notions, clairvoyance, transparence, cohérence,que la crise – qui m’apparaît sérieuse – doit maintenant être traitée.
L’exposition directe et indirecte aux risques du « subprime » des différentsopérateurs doit être rapidement rendue transparente par une opérationvérité, sinon la méfiance, donc la crise, s’aggravera. C’est le rôlenotamment des régulateurs et des agences de notation d’y procéder.
Les Banques centrales, elles, y compris la BCE, doivent annoncer qu’ellesveilleront à ce que les conditions financières soient durablementaccommodantes, pour éviter une contagion négative vers l’économie « réelle».
Enfin, la clairvoyance impliquerait de tirer les leçons des mécanismesspéculatifs et des déséquilibres à l’œuvre non seulement dans le secteurimmobilier où il faut cesser d’accueillir des créances à risque sansgaranties, mais dans les nombreux autres domaines recelant des « bullespotentielles ». Les gouvernements et le FMI ont, là, leur rôle à jouer pourassainir cette économie domino et casino.
Tout cela, qui est d’intérêt général, suppose bien sûr qu’on ne soit pasparalysé par l’idéologie du laisser faire, mais qu’on agisse avecpragmatisme et vigueur. A propos, qu’en pense le gouvernement français etque fait-il ?
Laurent FABIUS, qui s'est défini comme un sage actif, et qui est ancienPremier ministre et Ministre de l'Economie et des Finances, donne son pointde vue sur la crise financière actuelle et les moyens d'en sortir.
Dans la crise financière des crédits américains « subprime », la plupart desprétendus spécialistes ont manqué à la fois de clairvoyance, de transparenceet de cohérence.
Pas besoin en effet d’être un gourou new-yorkais « triple A » pour prévoirque des crédits immobiliers trop chers, trop risqués et trop nombreux,conduiraient tôt ou tard à l’écroulement du château de cartes.
Manque de transparence, aussi, tant il est évident que, pour augmenter leursmarges et reporter une partie de leurs risques sur d’autres, les opérateurset fonds divers ont masqué la nature de leurs créances, en tous cas les ontnoyées dans la masse.
La cohérence, enfin, n’est pas au rendez-vous, avec une mention spécialepour la BCE, lorsque d’un côté on pratique et annonce une hausse des tauxd’intérêt conduisant à une contraction économique et du crédit, cependantque de l’autre on inonde de liquidités supplémentaires les circuitsfinanciers afin d’allonger les problèmes qu’avec d’autres on a laissé secréer.
C’est autour de ces trois notions, clairvoyance, transparence, cohérence,que la crise – qui m’apparaît sérieuse – doit maintenant être traitée.
L’exposition directe et indirecte aux risques du « subprime » des différentsopérateurs doit être rapidement rendue transparente par une opérationvérité, sinon la méfiance, donc la crise, s’aggravera. C’est le rôlenotamment des régulateurs et des agences de notation d’y procéder.
Les Banques centrales, elles, y compris la BCE, doivent annoncer qu’ellesveilleront à ce que les conditions financières soient durablementaccommodantes, pour éviter une contagion négative vers l’économie « réelle».
Enfin, la clairvoyance impliquerait de tirer les leçons des mécanismesspéculatifs et des déséquilibres à l’œuvre non seulement dans le secteurimmobilier où il faut cesser d’accueillir des créances à risque sansgaranties, mais dans les nombreux autres domaines recelant des « bullespotentielles ». Les gouvernements et le FMI ont, là, leur rôle à jouer pourassainir cette économie domino et casino.
Tout cela, qui est d’intérêt général, suppose bien sûr qu’on ne soit pasparalysé par l’idéologie du laisser faire, mais qu’on agisse avecpragmatisme et vigueur. A propos, qu’en pense le gouvernement français etque fait-il ?
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