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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

mardi 12 juin 2007


t.v.a. sociale ?

Laurent Fabius a qualifié mardi la TVA sociale projetée par le gouvernement Fillon de "TVA anti-sociale" qui vise à "financer les avantages fiscaux de quelques uns par une ponction sur l’ensemble de la population".
"Nous sommes extrêmement opposés cette TVA anti-sociale", a déclaré l’ancien Premier ministre, lors du point de presse quotidien du PS. "Avant les élections c’est le temps des douceurs mais après vient le temps des additions", a-t-il ironisé.
Cette TVA "signifie qu’on va financer des avantages fiscaux réservés à quelques uns par une ponction sur l’ensemble de la population puisque tout le monde paie la TVA et d’autre part qu’il risque d’y avoir une augmentation des prix qui viendra ponctionner le pouvoir d’achat", a-t-il déclaré.
Il a fustigé la proposition du président da la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis (UMP), mardi dans Les Echos d’augmenter la TVA de 5 points.
Ce serait "faire passer la TVA en moyenne de 19,6 à 24,6 points ce qui est énorme et injuste", a-t-il déploré.
Evoquant l’exemple de l’Allemagne évoqué par Jean-Louis Borloo (Economie), il s’est dit "pas rassuré" car "les Allemands ont augmenté de trois points la TVA et les 2/3 des sommes ont été pour alimenter le budget de l’Etat".
"Quand on nous dit transfert entre les cotisations, je n’y crois pas", a-t-il asséné. "Les friandises fiscales qui représentent entre 10 et 15 milliards d’euros ne sont pas financées et ce serait irresponsable d’augmenter la dette" a-t-il assuré. "Quand vous avez une avalanche de dépenses prévues et des moindres recettes, il est évident qu’il y a sous la table quelque chose" a-t-il argué.

6 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Assez rare pour que je l'écrive ici : je suis d'accord avec L. Fabius (surtout les 5 dernières lignes) !

13 juin 2007 à 22:23  
Anonymous Anonyme a dit...

Nicolas Sarkozy a fait preuve au cours de sa campagne présidentielle d'une maîtrise exceptionnelle. Et sa campagne pour le premier tour des Législatives était aussi bien réglée qu'un ballet de Pina Bausch sur la scène du théâtre de la ville. De la belle ouvrage.

Beaucoup de travail en amont, une prévision implacable laissant peu de place à l'improvisation. La première boulette était attendue, parce que c'est la vie, parce qu'elle est inévitable. Mais on ne l'attendait pas sitôt, surtout sur un terrain aussi dévastateur.

Nicolas Sarkozy a beau, avec son équipe, être le champion de l'anticipation et centraliser toute la communication, il est difficile de visser tous les boulons, d'affiner tous les discours, de vérifier toutes les virgules. Elle s'est produite là où on ne l'attendait pas, dimanche soir sur les plateaux de télévision, au moment de la plus grande écoute, avec les premiers commentaires des ténors de la campagne.

Devant un Laurent Fabius gourmand, le ministre Jean-Louis Borloo est interrogé sur le financement de l'énorme choc fiscal prévu pour cet été, évalué entre 11 à 15 milliards d'euros en année pleine. Et que répond le ministre de l'Economie : "On va regarder l'ensemble des sujets, y compris l'éventualité de la TVA". Il suffisait de regarder à cet instant le visage de Laurent Fabius pour prendre la mesure de la boulette qui venait d'être commise. Bingo !

Reprenons : le gouvernement choisit de soutenir la demande, tout en laissant filer le déficit public, en faisant des cadeaux fiscaux aux classes moyennes supérieures, et naturellement aux plus riches. Cette politique suscite les interrogations : est-ce la bonne réponse aux problèmes structurels français d'une part ? Et, par ailleurs, comment le gouvernement va-t-il financer cette énorme manque à gagner ?

Les socialistes, quand ils ne se chamaillent pas entre eux, quand ils leur reste encore une minute, harcèlent les membres du gouvernement sur la deuxième question : qui va payer ? Et ils soupçonnent l'exécutif de préparer, lorsque les Législatives seront passées, une augmentation de la TVA qui pèse, elle, sur tout le monde, pour financer "le choc fiscal" favorisant un nombre nettement plus réduit.

On s'attend à une défense de fer de la part du gouvernement. A la stupeur générale, une sorte d'embarras, de tétanie s'empare des ministres. En tous les cas, en pleine campagne électorale, entre les deux tours, le gouvernement ne devait surtout pas laisser entendre que la TVA allait servir à financer les baisses d'impôts, disons très ciblées sur des catégories sociales assez étroites. Jean-Louis Borloo a sauté à pieds joints. Il a dit "oui", face à des millions de téléspectateurs. "Oui, il est possible que l'augmentation de la TVA serve à régler la note l'été".

Pour les socialistes, c'était la divine surprise, l'argument de campagne livré clé en mains, qui donne du grain à moudre à des candidats et à des leaders exténués, vidés par une double défaite.

Mobilisation générale de la Sarkozie. François Fillon, Premier ministre, vient plaider sur France 2 que cette TVA n'est pas du tout une "TVA sociale", que la formule est impropre, mais que c'est l'arme absolue contre les délocalisations, du genre bombe à neutrons fiscale qui va faire payer les exportations chinoises vers la France. Et tout à son argumentaire, il en rajoute une couche, une de trop : il révèle que cette hausse de la TVA pourrait être de cinq points Comme la France a déjà une TVA élevée en Europe, à 19,6%, la perspective d'afficher un 24,6% de TVA crée la stupeur dans le commerce et dans l'industrie. Là, c'est carrément la panique à bord du navire amiral. Comment rattraper une bourde signée du Premier ministre lui-même ?

En usinant au micro de millimètre un nouvel argumentaire, que le Premier ministre est prié de délivrer en campagne électorale. Ce qu'il fait mercredi soir, au cours d'un meeting, à Nantes : il met un paquet de conditions à la faisabilité de la chose : cinq points, c'est un plafond. Il faut que le niveau des impôts reste constant, que l'inflation soit maîtrisée, qu'il n'y ait aucune amputation du "PA" des Français... Bref, la TVA sociale est bien partie pour finir au cimetière des projets mal ficelés.

Le ministre de l'Economie Jean-Louis Borloo et le sous-ministre de la Prospective, l'ex socialiste Eric Besson, sont priés de plancher sur le sujet pour la mi-juillet et de rédiger ce qui sera peut-être un de profundis.

Pour ceux qui ne suivraient pas l'actualité politique allemande : la hausse de trois points de la TVA de 16% à 19% le 1er janvier 2007, est aujourd'hui jugée négativement par 78% des Allemands.

14 juin 2007 à 02:59  
Blogger Brigetoun a dit...

en employant la comparaison qu tue, avec les complexes qu'on s'est appliqué à nous donner : comparaiso avec l'Allemagne qui l'a fait mais en oubliant de mentionner que
- même ainsi la TVA allemande reste inférieure à la notre
- ce genre de mesure peut être efficace si un pays l'applique (au détriment de ses voisins mais c'est bieen joué) mais si elle se généralise n'a plus d'autre effet que de tirer l'ensemble vers le bas

14 juin 2007 à 05:57  
Anonymous Anonyme a dit...

Fabius piège Borloo sur la TVA « anti-sociale » (ou « anti-délocalisations », c’est selon) : ah… si les éléphants du Parti socialiste avaient été aussi volontaires et pugnaces durant la campagne présidentielle !

Qu’on aime ou non Laurent Fabius, il faut reconnaître une chose : il connaît son métier, il maîtrise parfaitement la « technique » politique.

Dimanche soir, devant des millions de téléspectateurs, l’ancien Premier Ministre de François Mitterrand, le plus jeune qu’ait connu la France, a piégé le Ministre de l’économie comme un bleu. Un cas d’école à étudier désormais par les postulants à la plus haute fonction de l’Etat.

Face à des élus UMP pétris d’arrogance non verbale, Fabius commence par apostropher Borloo sur un ton fortuit ; genre « Monsieur Borloo, pendant que je vous tiens, juste une petite question comme ça… ». Puis il embraie sur la TVA sociale, en demandant à Borloo – avec une voix subitement rentrée, comme un môme qui a quelque chose à se faire pardonner - de lui faire (pour une fois) le petit plaisir de ne pas esquiver la question : le nouveau gouvernement, va-t-il appliquer ce nouvel impôt (bienfaiteur et régénérateur, comme tous les impôts à destination des pauvres), oui ou non ? Et l’autre, à la surprise générale… il lui fait le petit plaisir ! Face à l’enfant retrouvé en Fabius, Borloo lui lâche le morceau sur la TVA anti-sociale pour le consoler. Ou alors, pour énerver "bien involontairement" Monsieur Fillon, dont il brigue la succession avec la même gourmandise que MAM (Michèle Alliot-Marie), selon une information parue il y a quelques semaines dans Le Canard Enchaîné ?

Quoi qu'il en soit, c'est du grand art politique.

En football, cela équivaut au coup du sombrero ; sauf que Borloo se demande encore aujourd’hui où est le ballon… On pourrait appeler ce geste une « Fabiusade », comme on a honoré notre JiPéPé national en appelant le retourné acrobatique une « Papinade ». Après coup, Fillon a dû tellement remonter les bretelles à son Ministre de l’Economie qu’il peut faire du saut à l’élastique avec celles-ci tant elles sont détendues !

Devant cette nouvelle expression du talent politique de Fabius, on se demande tout de même si nous ne possédons pas en France la gauche la plus bête du monde ; et s’il ne faudra pas que des dizaines de cars d’adhérents socialistes se déversent dans Lourdes pour prier et espérer qu’un jour – ô miracle ! – les leaders du PS, aux qualités pourtant complémentaires, cessent de se foutre sur la gueule, comme s’ils s’étaient lancés mutuellement dans un concours malsain de « happy slapping » en public.

Si Fabius et DSK avaient fait corps avec Royal, Monsieur Sarkozy serait aujourd’hui retiré dans un monastère. Et l’île de Malte ne serait connue que pour son Ordre de Chevalier.

Fabius a dégoté le seul fil qui dépassait de l’armure taillé sur mesure par Sarkozy pour s’emparer du pouvoir. Tout le pull est en train de venir… L’armure est certes toujours intacte, mais en attendant, les preux chevaliers UMP vont devoir aller se rhabiller à un moment ou à un autre. Fillon sort même déjà une arme de réserve avec le « revenu de solidarité active » - ah, l’Art Nouveau de l’emploi de l’adjectif, déjà évoqué sur ce blog…-.

Quel dommage que la puissance de feu des éléphants du PS ait malheureusement tourné à plein rendement que lorsqu’elle était retournée contre les socialistes eux-mêmes ! Comme les Français n’ont pas majoritairement une tendance suicidaire, les électeurs ont préféré donner leur voix à ceux qui paraissent s’aimer en public…

Aujourd’hui, le contentieux est tel entre Delanoë, Royal, Hollande, DSK et Fabius que je me demande même, au regard des haines ouvertement étalées, si la Gauche serait capable d’unir à nouveau leur force. Ils ont oublié cette célèbre maxime de François Mitterrand (approximativement restituée ici) : « Il suffit de cent hommes, bien décidés et unis de manière indéfectible, pour prendre le pouvoir. » Sarkozy, lui, a les trouvés.

Et vous qu’en pensez-vous ?

14 juin 2007 à 18:09  
Blogger Brigetoun a dit...

pour être franche j'ai voté pour lui - mais il est évident voyons, lis les journaux, écoute la radio, que nous sommes soit des dinosaures qui n'avons rien compris au monde contemporain soit de criminels hypocrites

14 juin 2007 à 18:25  
Blogger Brigetoun a dit...

quant aux critiques sur le manque de soutien à la candidate pendant la campagne, vu de l'intérieur et de mon coin, je peux dire que ce n'était pas chose très aisée, ni peut être désirée, dès que l'on gardait un tant soit peu de personnalité (je ne dis pas critique, il est indéniable qu'il y en eu trop, mais pas tant de la part de Fabius une fois passée la primaire)
Pour le moment ceci n'est pas d'actualité d'ailleurs

14 juin 2007 à 18:31  

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