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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

vendredi 26 septembre 2008

Sarkozy : discours de gauche, action de droite
26 septembre 2008 Laurent Fabius sur le Parisien
Q. Nicolas Sarkozy promet de protéger les Français. Y croyez-vous ?
L.F.Que la crise internationale soit grave, c’est une évidence. Mais le chef de l’Etat l’utilise pour esquiver les questions concrètes comme la baisse du pouvoir d’achat, la hausse du chômage, l’importance des déficits... Le président cède à son habitude de croire qu’en nommant les problèmes, on les résout. Il oublie sa propre responsabilité dans cette crise. Lui et ses ministres n’ont rien vu venir et il a gaspillé les quelques marges de manoeuvre budgétaire dont la France disposait. Enfin, il n’a jamais soutenu l’idée que je proposais d’une relance par l’Union européenne.
Q. Mais « le laisser-faire, c’est fini ! » à l’égard du marché, c’est un discours de gauche...
L.F. Discours de gauche mais action de droite, comme souvent ! On ne peut pas dire d’un côté il faut davantage de régulation et d’Etat et, de l’autre, supprimer des dizaines de milliers d’emplois publics. Je lance un cri d’alarme : les annonces de Sarkozy vont se traduire par un véritable démantèlement des finances des collectivités locales. Au final, les citoyens payeront.
Q. Faut-il sanctionner les responsables de la crise financière ?
L.F.Bien sûr, ceux qui ont agi de manière irrégulière doivent être sanctionnés. Mais nous sommes face à la crise de tout un système. 2008, c’est la crise de l’argent fou ! Et le chef de l’Etat n’a rien fait pour lutter contre. C’est un discours de prétendue vérité qui comporte beaucoup de mensonges. On n’exorcise pas les faits avec des discours. Après cette intervention, beaucoup de nos concitoyens doivent se dire : « paroles, paroles... ».
Q.L’encadrement des parachutes dorés a-t-il vos faveurs ?
L.F.Nous l’avons souvent proposé et, si cela se fait, c’est très bien. Nous pouvons approuver tel ou tel point mais il est dommage d’avoir perdu autant de temps...

réflexion subidiaire Brigetoun : très bien de fustiger la finance folle, mais qui sont les clients et notre président n'a-t-il aucune amitié parmi eux ?

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Reconquêtes
Sep 25, 2008 http://www.reconquetes.eu/ élément de la motion C
La France attend un message d'espoir. Elle aspire à d'autres perspectives que celles diffusées par une pensée dominante avide de fatalisme et de résignation.
Le discours sur un prétendu déclin de la société française, justifiant toutes les régressions sociales, est devenu la norme. Le clivage entre le conservatisme et le progrès est escamoté derrière des politiques, des mesures profondément réactionnaires que l'on appelle, par antiphrase, « réformes ». Le libéralisme économique atteint de nouvelles limites tout en maintenant son hégémonie.
Dans cette situation il appartient aux socialistes de rompre avec ces orientations, de préparer l'avenir en réconciliant le pays avec le progrès.
Seule une gauche résolue et déterminée peut remettre la justice sociale au coeur de l'action politique, dépasser le modèle exclusif du libre-échange sans précaution et redonner du sens au clivage gauche/droite.
Forger les idées et les outils de ces reconquêtes tel est bien l'enjeu du prochain Congrès du Parti Socialiste.
La convergence et la coïncidence de quatre crises mondiales majeures (financière, alimentaire, énergétique, écologique) bouleversent les principes sur lesquels les sociétés occidentales fondaient leur prospérité et leur développement. La mondialisation libérale, telle qu'elle a été imposée depuis les années 1980, s'essouffle. Son modèle économique montre des limites sérieuses quant à sa capacité à répondre, non seulement à la réalité sociale, mais aussi aux nécessités de développement à l'échelle mondiale.
Nous assistons à un renversement de cycle et entrons dans le deuxième âge de la globalisation.
Alors que la droite, aveuglée par son idéologie, continue de démanteler la puissance publique, nous devons proposer, avec l'ensemble de la gauche, un Etat régulateur et innovateur comme réponse à l'urgence sociale, économique et écologique.
Le choc des défaites.
Depuis juin 2006, la social-démocratie européenne a enregistré 13 défaites lors des 15 derniers scrutins nationaux et connait une crise générale qui nous oblige à un inventaire serein des erreurs stratégiques et politiques accumulées depuis plus de 10 ans. Dans la plupart des pays de l'Union la gauche a prospéré, dans le sillage des victoires britanniques et allemandes, sur la base d'un programme, d'une offre politique de type « social-libéral ». Pourtant cette orientation ne lui a pas permis de conserver le pouvoir dans les années 2000 et c'est, paradoxalement, au moment où monte le mécontentement contre l'ultralibéralisme qu'elle connaît les pires difficultés. De ce point de vue, la situation de la gauche française n'est pas particulièrement originale. Lorsqu'elle reprend à son compte le modèle social-libéral élaboré par ses voisins, à leur instar, elle échoue ; mais là où elle fait campagne sur ses principes et ses valeurs, en portant un programme de gauche- comme aux législatives de 1997 ou aux européennes de 2004 – elle renoue avec les succès. Si la modernité se définit par la rupture avec les cadres conservateurs de pensée, la socialdémocratie européenne doit rapidement abandonner une orientation qui lui a soustrait une part importante du vote ouvrier et populaire, réduit le poids total de la gauche et l'éloigne durablement des responsabilités.
Le monde a changé.
L'avenir de la gauche française ne peut pas consister à mimer le « New Labour » ou le SPD des années 90, l'avenir du PS ne peut pas être le passé de la social-démocratie européenne. L'efficacité électorale commande de renouer avec les classes populaires plutôt que de confier notre sort politique à l'air du temps.
Parmi les poncifs abondamment diffusés par la pensée dominante, l'idée que le progrès n'est concevable qu'en contrepartie de sacrifices imposés aux salariés, occupe une place de choix. Sans nier la nécessité de l'effort collectif, la gauche ne peut plus se contenter, au nom d'une prétendue "responsabilité", de rejoindre la droite sur la finalité et le contenu des réformes structurelles. Sur des sujets aussi lourds que la politique salariale, les retraites, la fiscalité, etc., nous nous opposons aux conservateurs sur des orientations de fond, pas uniquement sur des questions de dosage ou d'agenda.
Nous pouvons et nous devons lever un nouvel espoir, réhabiliter la volonté en politique. Dans un contexte certes différent, un tel processus s'est d'ores et déjà engagé en Amérique. Le quarantième anniversaire de 1968 nous permet de célébrer un grand mouvement social de conquêtes. Il est temps que la gauche retrouve cet esprit, pour inventer de nouveaux droits et élargir l'espace de nos libertés, et non plus se contenter, dans le meilleur des cas, d'organiser la résistance aux attaques de la droite. Cette voie est plus exigeante, mais oh combien plus enthousiasmante, que la confortable adaptation aux exigences de la pensée unique qui nous mène à d'inévitables déconvenues.
Les marges de manoeuvre nécessaires à un tel changement de cap existent, en dépit d'une situation difficile et complexe. L'intelligence, l'initiative, l'engagement ne manquent pas Ils sont présents dans le mouvement social, dans les universités, dans la jeunesse, dans le monde économique ou culturel.
Changer notre offre politique.
Nous n'avons plus gagné d'élection présidentielle depuis 20 ans, ni de législative depuis 11 ans. Nous avons le devoir de regarder cette réalité en face et d'en accepter les conséquences.
Parce que les mêmes orientations portées par les mêmes responsables n'ont pas plus de chance de faire gagner les socialistes demain qu'hier, il faut renouveler les équipes et redéfinir nos axes programmatiques. La gauche est immobile parce qu'elle s'incarne dans les mêmes comportements, les mêmes réflexes, les mêmes mots et parfois le même cynisme depuis 20 ans.
Abandonnons nos mauvaises habitudes, en commençant par éviter que notre prochain congrès soit un nouveau congrès de Rennes. Pour cela nous devons collectivement nous engager à rejeter la tentation d'un affrontement de personnalités qui serait déconnecté du débat de fond. Nous voulons pour notre parti un congrès qui pose les vrais enjeux et permette les clarifications nécessaires. Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de laisser des écuries présidentielles déchirer le Parti Socialiste. Nous le savons tous, ce type d'affrontement fait peser une menace lourde sur l'avenir du PS, son intégrité, son image dans la population et son existence même. Un congrès n'est pas un casting ! En disant cela, nous ne nions pas la nécessité de nous doter d'un chef de file. Mais le moment de son choix n'est pas anodin : débattons d'abord, nous choisirons ensuite qui est le mieux à même de porter nos convictions.
Le congrès du PS doit être le congrès de l'anticipation et de la relance.
L'élection de Nicolas Sarkozy est l'aboutissement de la défaite culturelle de la gauche, résultat des batailles que nous n'avons pas, ou insuffisamment, menées.
Les Socialistes doivent tourner cette page !
Ils doivent définir une politique qui remette le progrès au service de l'humanité.
Notre première responsabilité est d'imaginer la France d'après Sarkozy. Une France à reconstruire, un progrès social et des libertés à reconquérir ; et cela dans un contexte où il est à redouter que les inégalités, et leur cortège de violences, auront augmenté alors que les instruments de régulation, d'intervention et de redistribution, nationaux et continentaux auront, eux, été réduits par la droite à une peau de chagrin.
La modernité, c'est anticiper, préparer le post-libéralisme et construire la gauche du XXIe siècle qui saura remettre la justice sociale au coeur de l'action politique.
Pas de faux débats.
Pour que le congrès de Reims réponde aux attentes qu'il doit susciter, notre premier devoir est d'écarter un certain nombre de faux débats dans lesquels on souhaiterait nous enfermer. C'est ce que nous avons fait en adoptant une nouvelle déclaration de principes qui peut être considérée comme une « carte d'identité » du Parti socialiste, un socle commun sur la base duquel nous devons réfléchir à l'avenir que nous voulons bâtir.
Premier faux débat. On voudrait nous faire croire que s'opposent, au Parti socialiste, partisans et adversaires de l'économie de marché que nous avons tous acceptée depuis longtemps. Pas de collectivistes chez les socialistes mais des partisans d'une « économie sociale et écologique de marché régulée ». Pour nous, la question n'est pas celle de l'acceptation ou non d'un système, mais celle des réponses politiques proposées pour le réguler et redistribuer les richesses. C'est pourquoi nous entendons laisser en dehors de la sphère marchande un certain nombre d'activités correspondant à des droits fondamentaux.
Deuxième faux débat. Les clivages opposeraient les « modernes » aux « archaïques ». Comme si la modernité se résumait à la soumission docile aux modèles dominants imposés par ceux qui en bénéficient et l'archaïsme s'incarnait dans l'espoir d'une réduction des inégalités. La modernité ne peut être entendue comme l'acceptation d'un libéralisme aujourd'hui dépassé.
Troisième faux débat. Les socialistes se diviseraient entre « audacieux » - ceux qui voudraient « lever les tabous » - et « timides » - ceux qui voudraient « occulter certains problèmes ». Nous devons être en capacité d'aborder collectivement l'ensemble des débats. Pour autant cela ne peut signifier qu'il y aurait un courage politique particulier à parler de sujets relevant traditionnellement du champ lexical de la droite !
Quatrième faux débat. Les divergences qui existent entre nous opposeraient individualistes et collectivistes. Pour nous, c'est autour d'un projet collectif que s'articule le combat pour les libertés individuelles qui ne peuvent jamais être déconnectées des questions sociales, sans prendre le risque de les voir confisquées par quelques privilégiés. Alors que les conservateurs veulent démanteler le droit du travail afin, justement, de ramener les rapports sociaux à de simples relations individuelles, nous devons combattre avec la même ténacité pour toutes les libertés et tous les droits, qu'ils soient individuels ou collectifs.
Dans un contexte de confusion idéologique, prétexte à tous les faux débats entre socialistes, il est important de rappeler nos finalités politiques.

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jeudi 25 septembre 2008


parti socialiste - motion C : un monde d'avance
je me sentais un peu coupable de baisser les bras - dernière tentative - je vais régulariser ma situation (désirant couper les ponts, je n'avais pas payé ma cotisation de l'année) et voter le 8 novembre - j'ai mis ma petite signature sur la motion C


à la rigueur j'aurais pu peut-être revenir pour signer celle de Fabius-Aubry, plus pour lui ajouter un petit peu de poids face aux autres

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vendredi 19 septembre 2008

motion commune à gauche du PS
PARIS (AFP) — Henri Emmanuelli, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche, tous de l'aile gauche du Parti socialiste, ont décidé vendredi de déposer une motion commune en vue du congrès de Reims, pour "une gauche décomplexée".
MM. Emmanuelli et Hamon ne font donc pas alliance, à ce stade de la procédure du congrès, avec Martine Aubry, une hypothèse qu'ils avaient envisagée au tout début de l'été.
Les contributions "Reconquêtes" -défendue par l'eurodéputé Benoît Hamon et le député des Landes Henri Emmanuelli-, "Changer" portée par l'eurodéputée Marie-Noëlle Lienemann, et "D'abord redistribuer les richesses" de Gérard Filoche, "se rassemblent en vue de l'élaboration d'une motion pour le congrès de Reims", ont-ils annoncé dans un communiqué à quatre jours de la date-limite pour le dépôt des textes.
Ils ont appelé à les rejoindre "tous ceux qui partagent leur analyse et leur volonté d'affirmer un avenir pour le PS à gauche"."Loin des synthèses molles et des meccano improbables, il faut au PS une majorité nouvelle et cohérente, qui incarne une gauche décomplexée et fière de ses valeurs", ont-ils estimé."
Réussir ce Congrès, c'est en ressortir avec une ligne politique assumée sur le fond, une stratégie clarifiée sur les alliances, une équipe renouvelée", ont ajouté les signataires. "Nous proposons de construire un grand parti de la gauche, à la fois social, écologiste, laïc et populaire".
Ils ont égrené leur credo en "six priorités": "construire un nouveau pacte européen, redistribuer les richesses, réguler le libre échange, affirmer le rôle économique de la puissance publique, promouvoir une politique étrangère de gauche, agir pour une société de progression des droits et de l'égalité"."Nos concitoyens ont besoin d'une gauche offensive pour s'opposer et inventive pour proposer", ont jugé les signataires."
Le PS n'a plus gagné d'élection présidentielle depuis 20 ans ni de législative depuis 11 ans", ont-ils rappelé, en regrettent que "les querelles internes et le choc des ambitions l'emportent sur la nécessaire confrontation d'idées

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mercredi 17 septembre 2008

solidarité

en provenance de R.E.S.F.

un parmi tant d'autres - Voici le témoignage de Kirimane Dema et Afrim Sylejmani, Albanais du Kosovo explusés de France le 7août 2008. http://www.cinema-boycott.org/?p=118

Leur expulsion s'est effectuée dans la violation de leurs droits fondamentaux, ils n'ont pas eu la chance d'aller défendre leur dossier eux même le 25 septembre devant la Cour Nationale du Droit d'Asile. Au Kosovo, Afrim est menacé. Ils doivent bouger sans cesse d'un appartement à un autre, les trois enfants ne peuvent pas aller à l'école. Ils ont besoin de notre soutien. Si vous souhaitez les aider, il faut:-signer la pétition RESF

http://www.educationsansfrontieres.org/?article13814-

C'est très important. Leur dossier passe le 25 septembre devant la Cour Nationale du droit d'asile. Une réinsertion par le travail est possible pour les parents, quant aux enfants, ils parlent parfaitement Français, ils étaient totalement intégrés.Voici le lien vers l'article de Libé qui nous a mis au courant de l'affaire:http://www.liberation.fr/actualite/societe/343937.FR.php

"Arrêtée jeudi à 6 h 30 à Pau, la famille Sylejmani a atterri dès 14 h 30 à Pristina au Kosovo. Le préfet des Pyrénées-Atlantiques a eu recours à un petit avion d’une dizaine de places pour «reconduire à la frontière» Kirimane la mère, Afrim, le père, Alma, 10 ans, et Drenusha, 8 ans, leurs filles, et Albin, 5 ans, le petit dernier." (source: Libération)

Félix Albert et Luca Wyss

Collectif Boycott

autre joyeuseté dont nous devons être spécialement fiers, voir le billet d'Eola
http://www.maitre-eolas.fr/2008/09/15/1075-bon-vent

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dimanche 14 septembre 2008


Sauver l'hôpital public"
Texte de l’appel
publié le mercredi 18 juin 2008
L’hôpital public a subi plusieurs attaques : pénurie de personnel médical conséquence d’un numerus clausus trop restrictif poursuivi pendant deux décennies, manque d’infirmières aggravé par les conditions d’application de la loi des 35 heures aux hôpitaux, sous financement délibéré par la tarification dite à l’activité sous évaluant lourdement les activités de l’hôpital public, limitation abusive de l’enveloppe budgétaire nationale. Résultat : 29 des 31 Centres Hospitalo-Universitaires (CHU) ont un compte d’exploitation négatif, le déficit programmé des hôpitaux dépasse, comme prévu, les 350 millions d’euros. Le retour à l’équilibre nécessiterait d’après la Fédération Hospitalière de France la suppression de 20 000 emplois. Pendant ce temps, la Générale de Santé, qui possède 180 cliniques privées, a versé 420 millions d’euros à ses actionnaires. Le secteur des cliniques privées à but lucratif se développe et se restructure sous l’emprise des fonds d’investissements internationaux, exigeant des taux de rentabilité financière entre 15 et 20 %. Certes, les hôpitaux doivent améliorer leur organisation et leur efficience, mais les réformes en cours et une partie des mesures préconisées par le rapport du sénateur Larcher, vont (...)
suite du texte et éventuellement signature de l'appel sur http://www.appel-sauver-hopital.fr/

(expérience de Brigetoun qui a pratiqué plusieurs hopitaux et cliniques : fanatique de l'hôpital public, pour la qualité des soins - sauf ceux qui sont financièrement dépourvus peut-être mais j'ai eu de la chance, - et attention portée aux malades)

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mardi 9 septembre 2008


Tribune sur le RSA dans les Echos
du 8 septembre cosignée par Benoit Hamon et Lîem Hoang Ngoc, économiste et enseignant à Paris I.
L’annonce faite par le président de la République de financer le revenu de solidarité active, défendu par Martin Hirsch, par un prélèvement de 1,1 % sur les revenus du capital, a été saluée comme une mesure juste et efficace. Or, l’inclusion de cet impôt dans le bouclier fiscal, proposée par Christine Lagarde, exonèrerait une nouvelle fois les plus hauts revenus de la solidarité envers les plus démunis. Elle rendrait le prélèvement carrément dégressif : plus on est riche, moins on contribue. La création dudit bouclier fiscal avait déjà abouti à la suppression de l’ISF pour les très hauts revenus, ISF dont on oublie qu’il avait à l’origine été créé pour financer le RMI. Le financement du RSA pèsera donc sur les classes moyennes et les petits épargnants, dont le pouvoir d’achat est particulièrement entamé dans la période actuelle.
Mais c’est la philosophie même du RSA qui fait débat. Le RSA est une nouvelle prime pour l’emploi, réservée aux plus pauvres, leur offrant la possibilité de cumuler le RMI avec le revenu procuré par n’importe quel emploi à très bas revenu. La prime pour l’emploi avait, au moment de sa création, fait l’objet de nombreuses critiques. A l’heure où la négociation salariale peine à redémarrer, ce type de dispositif n’est en effet pas de nature à inciter les entreprises à distribuer leurs gains de productivité sous forme d’augmentations de salaire, laissant à l’Etat la charge de régler seul le problème du pouvoir d’achat des salariés. Pour sa part, le RSA favorisera la multiplication d’emplois à très bas salaires (à l’instar des « emplois Borloo » à moins de 10 heures par semaine dans les services à la personne), sans permettre aux pauvres de sortir de la précarité. Il engendrera la constitution d’une trappe à temps partiel, faite de « working poors » à l’anglo-saxonne.
Tout comme la PPE, le RSA est non seulement un mauvais instrument de politique de l’emploi, mais il est aussi un piètre dispositif de lutte contre la pauvreté, excluant les véritables exclus. Présenté comme une innovation majeure, le RSA est d’autant moins révolutionnaire qu’il existe déjà un dispositif temporaire d’intéressement à la reprise d’emploi pour les allocataires du RMI.
Tout comme les mesures prises pour sanctionner les chômeurs refusant les « offres valables d’emploi », la PPE et le RSA sous-entendent que les chômeurs et les exclus font rationnellement le choix de ne pas travailler parce que l’écart entre le revenu du travail et l’allocation versée est trop faible. Ces mesures font écho à la vieille et controversée théorie libérale du chômage volontaire, qui postule que l’économie est en plein-emploi car personne ne veut travailler plus aux conditions du marché. Or cette théorie est contredite par les faits. En réalité, le chômage est majoritairement involontaire. Il résulte de l’insuffisance d’emplois créés par une économie dont la croissance est atone en raison de la panne d’investissement des entreprises, qui subissent par ailleurs le retournement de la consommation lié à la crise du pouvoir d’achat ainsi que, désormais, les effets du retournement américain. Il y a aujourd’hui 2,5 millions de chômeurs de catégories 1 à 3 au sens de l’ANPE (immédiatement disponibles et demandeurs d’emploi à durée indéterminée ou non, à temps complet ou partiel) prêts à travailler aux conditions du marché, alors que ne prévalent que 290.000 emplois vacants. L’ANPE a dénombré en 2007 seulement 18.000 fraudeurs qu’elle s’est empressée de radier. Les « offres valables d’emplois » disponibles sont d’autant plus restreintes que l’on découvre désormais que nombre d’emplois théoriquement vacants sont en grande partie occupés par des « sans-papiers », que l’on refuse souvent de régulariser. Les enquêtes faites sur des cohortes d’allocataires du RMI indiquent enfin qu’ils choisissent l’emploi dès que l’occasion se présente, même si l’écart entre le RMI et le revenu procuré est faible.
Au final, le RSA concernera un nombre restreint de RMistes (100.000, annonce-t-on, sur plus de 1 million d’allocataires), ceux qui auront la chance de rencontrer un emploi précaire. Le dispositif exclut les véritables exclus, ceux qui ne sont pas en état de reprendre un emploi, dont les allocations ne seront pas revalorisées. A cet égard, le RSA n’est en aucun cas un instrument de lutte contre l’extrême pauvreté. La somme de 1,5 milliard d’euros, prévue pour le financement du RSA, aurait au contraire pu être consacrée à la revalorisation de tous les minima sociaux. A l’heure où la récession s’installe, c’est par ailleurs un véritable plan de relance qui s’impose, afin de soutenir la croissance, condition nécessaire à la création d’emplois véritablement durables. Le gouvernement refuse de l’envisager, pour avoir déjà consacré 14 milliards par an au financement du paquet fiscal, dont l’impact macroéconomique est improbable si l’on considère la révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2009.
photo François Lafite

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mercredi 3 septembre 2008

UN REFERENDUM CONTRE LA PRIVATISATION DE LA POSTE
sur le site de Marie-Noëlle Lienemann http://lienemann.typepad.fr/
Hier au Bureau National du PS je suggérais que notre parti soit à l'initiative d'une demande de referendum contre l'ouverture du capital et la privatisation de la Poste en utilisant la procédure nouvelle prévue dans la nouvelle constitution. Pour que soit organisé un tel référendum, il faut que 10% des électeurs inscrits et un cinquième des parlementaires ait signé cette demande de consultation populaire. François hollande et la direction actuelle du PS n'ont pas donné suite à ma proposition, ne la rejetant pas pour autant définitivement.
Ce matin, le titre du journal Libération est un appel à un tel référendum. J'espère que du coup, les dirigeants socialistes qui n'ont d'yeux que pour les médias vont enfin engager cette indispensable mobilisation.
Les français attendent de la gauche une opposition résolue et utile. Sur l'ouverture du capital de la poste et l'abandon de fait de l'essentiel des principes du service public à la française un front large peut se constituer et faire reculer le gouvernement et Nicolas Sarkozy. L'initiative peut partir des partis de gauche, des syndicats mais aussi de très nombreux élus locaux qui voient bien les conséquences désastreuses de cet abandon d'un des piliers de notre modèle républicain. D'ailleurs il faut rendre à César, ce qui revient à César, c'est le syndicat Force Ouvrière de la Poste, qui le premier a lancé cette idée...
Maintenant à nous de faire réussir cette idée. Alors, vite autour de vous faites avancer la cause d'un référendum pour sauver le service public de la Poste
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mardi 2 septembre 2008

R.S.A. - vision juste, jubilatoirement coléreuse, et fustigante
(et ne se limite pas à cela)
lire http://www.desordre.net/blog/blog.php3?debut=2008-08-24#1777

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RSA : les offres d’emploi non valables vont enfin trouver preneur
vendredi 29 août 2008, par AC ! Ile de France
RSA : les offres d’emploi non-valables vont enfin trouver preneur
Ca y est, Martin Hirsch a rempli son rôle, Nicolas Sarkozy et l’UMP reprennent la main sur le RSA et dévoilent brutalement son véritable objectif. La grande offensive anti pauvres reprend ses droits, sous couvert de lutte contre "l’assistanat".
Selon le projet présenté par le Président, tout allocataire de l’ex-RMI, de l’ex API sera désormais radié s’il refuse un emploi ou une formation.
Exit les grandes tirades sur les travailleurs pauvres qui s’en sortent moins bien en reprenant un emploi qu’en restant au RMi, fini le discours sur l’ « incitation » , l’ « encouragement » que serait le RSA.
Il ne s’agit plus de remettre humainement et gentiment le pied à l’étrier des Rmistes , mais de les envoyer vers l’emploi précaire et sous payé de force.
La classe politique se divise et glose sans fin sur le financement du dispositif par le « capital ». Comme on a glosé sans fin au moment du vote du projet de loi sur l’offre d’emploi valable, sur ce que voulait dire le fameux « valable » .
Ceux qui auront la charge de radier les allocataires des minima sociaux, en l’occurrence les présidents de Conseils Généraux, n’auront pas à se poser la question .
En effet il ne s’agit plus, avec le RSA, de « deux offres d’emploi valables », mais d’ « une offre d’emploi » tout court.
Donc, les minima sociaux seront immédiatement supprimés à tous ceux qui auront refusé le premier boulot venu, quelle que soit sa durée, son nombre d’heures hebdomadaires. Et bien entendu quelle que soit la formation ou l’expérience initiale de l’allocataire.
La grande parade du Grenelle de l’Insertion est bel et bien terminée, et il n’y avait pas besoin de six mois de conférences, d’expérimentations et de débats pour définir le nouveau sens du « I » de RMI : l’insertion, ce sera désormais la contrainte, le chantage à la misère brute.
On sortait parfois du RMI : on ne sortira pas de la précarité maximum instaurée par le dispositif RSA. Car les employeurs auront désormais à leur disposition une main d’œuvre contrainte d’accepter les pires conditions de travail et de salaire et notamment les temps partiels les plus extrêmes. L’emploi précaire va donc se développer de manière exponentielle : le seul frein à son expansion n’était pas le Code du Travail réduit à une peau de chagrin mais la possibilité offerte par l’existence d’une revenu minimum même misérable de refuser les offres les plus pourries.
C’est terminé : le RMI tirait de fait les conditions salariales vers le haut, le RSA va les entrainer inexorablement vers le bas. Et l’effet va s’en faire sentir très rapidement dans les secteurs de l’intérim, des services à la personne, du bâtiment, de la restauration.
Le RSA se révèle finalement un plan Harzt 4 à la française et il entrainera les mêmes effets qu’en Allemagne : la paupérisation d’une partie grandissante de la population.
Contrairement à la majorité des syndicats et des associations de lutte contre l’exclusion, AC ! a refusé de participer au Grenelle de l’Insertion, tant il était évident que le projet initial de Martin Hirsch portait cet aboutissement en germe. Aujourd’hui comme hier nous appelons l’ensemble des concernés à la solidarité , à la mobilisation et à la résistance contre ce projet et son application.
l'ensemble du dossier RSA de l'ACI :http://www.ac.eu.org/spip.php?rubrique202

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