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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

mercredi 28 janvier 2009

reforme territoriale
Et une manipulation de plus!

Un des prochains grands débats en France portera sur la réforme territoriale. Quelles compétences pour quels territoires ? Quelle répartition entre les collectivités locales et l’Etat ? Avec quels financements ? Et pour quelle démocratie locale ? Toutes ces interrogations sont légitimes, elles appellent selon moi une nouvelle étape de décentralisation, guidée par les principes de démocratie, d’efficacité et de simplicité.
Mais attention ! Ce qui intéresse l’egoprésident, c’est moins les réponses à ces questions qu’une seule préoccupation : le changement des modes de scrutin afin d’en tirer un bénéfice électoral.
Le mode actuel d’élection des régions est proportionnel avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. Ce système est équitable. Il assure l’existence de majorités stables. Il permet le respect de la parité. Seulement voilà ! Ce mécanisme a permis, puisque les électeurs on ont décidé ainsi, que la quasi totalité des régions soient dirigées depuis quelques années par la gauche et par les verts. Situation, on l’imagine, insupportable pour le sarkozisme. C’est donc cela que l’egoprésident veut changer.
Pour y parvenir, la droite veut proposer que désormais les conseillers régionaux soient remplacés par des “conseillers territoriaux”, élus selon un autre mode de scrutin : soit le scrutin majoritaire au niveau des cantons, favorable à la droite, soit ce scrutin dans les cantons ruraux et un scrutin proportionnel dans les zones urbaines afin que, même dans ces zones favorables à la gauche, la droite trouve son avantage. On invoque les grands principes, mais on organise de petites manoeuvres. Ce qui intéresse en réalité le pouvoir, c’est le basculement à droite de plusieurs régions, avec redécoupage de celles-ci si nécessaire pour favoriser cet objectif.
Bien sûr, le Gouvernement habille tout cela. Il prétend qu’on réalisera ainsi des économies : balivernes ! Qu’on coordonnera mieux départements et régions : en réalité on tue la région si on la fait dépendre d’intérêts cantonaux. Et il balaie l’exigence de parité : aux partis de l’organiser. Avantage supplémentaire pour la droite, cette “réforme” permettrait de repousser d’un an le déroulement du scrutin, avec l’espoir que la conjoncture en 2011 lui sera moins défavorable.
J’entends déjà les réactions du pouvoir à ces observations. “Comment ? Nous vous parlons d’une grande réforme des territoires et vous répondez mode de scrutin ! Quelle étroitesse d’esprit !” Mais c’est exactement l’inverse. C’est la droite qui veut ce magouillage.. L’apparence, c’est la réforme des territoires, la réalité, c’est une volonté de manipulation électorale. Une de plus. Une de trop.
texte provenant du blog de Laurent Fabius
http://blogdelaurentfabius.wordpress.com/

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mardi 27 janvier 2009

Sur la route de la crise (1) : Peugeot Sochaux

Sur la route de la crise (1) : Peugeot Sochaux
Vidéo envoyée par Mediapart

La direction de Peugeot Sochaux
vient d'annoncer à ses équipes de nuit
qu'elles vont repasser en journée.

Elles remplaceront
les intérimaires d'ici trois semaines.

Dossier complet Sur la route de la crise
http://www.mediapart.fr

lundi 26 janvier 2009


OBAMA - ISRAËL PALESTINE - GEORGE MITCHELL

Ha'aretz, 25 janvier 2009

Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant

L'engagement pris par le président Barack Obama de "rechercher avec agressivité la paix au Moyen-Orient" est tiré de la boîte à outils du processus de paix de George Mitchell [nommé émissaire spécial par Obama, ndt]. Ne vous y trompez pas, Mitchelll est un type bien, qui a réussi à faire avancer le processus de paix en Irlande du Nord. Le nouveau président américain ne peut pas être accusé de ne pas avoir l'intention de faire avancer le processus de paix avec agressivité. Et même, on n'attend de lui que cela.
Malgré tout, l'expérience passée du sénateur Mitchell sur la scène du Proche-Orient devrait nous alerter. Mitchell, qui en 2001 avait écrit un rapport sur le début de la deuxième Intifada, qui contenait un certain nombre de propositions à la fois sages et réalisables, a dit à Aaron Miller, conseiller auprès de six secrétaires d'Etat, que "l'administration [américaine] s'attendait à que ses recommandations se mettent en ¦oeuvre d'elles-mêmes", car personne dans ladite administration n'avait envie de lespousser. Au sein de l'administration israélienne, en revanche, il y eut ceux qui ont torpillé ces recommandations, puis celles de George Tenet, puis la Feuille de route, apparue plus tard.
Le secret de l'échec du plan et du succès de la manipulation israélienne repose sur trois mots : "confidence building measures" (mesures de renforcement de la confiance). Ce fut le fil dans lequel le processus tout entier s¹est emmêlé les pattes.Toute phrase parue dans les médias palestiniens, toute incitation à la violence, réelle ou imaginaire, tout tir, intentionnel ou non, devenait le test ultime de ces "mesures de renforcement de la confiance".
Chaque côté se préoccupait jusqu'à en devenir fou de recueillir la preuve que l'autre mettait à bas la confiance. L'objectif d'Israël était de bloquer le passage de l'étape des fameuses mesures à celle de la reprise des négociations. L'objectif des Palestiniens était de prouver aux Américains qu'Israël ne respectait pas les conditions du plan Mitchell. Chaque côté a mené une guerre de preuves à destination de l'administration américaine. Les négociations diplomatiques furent oubliées et le rapport Mitchell finit dans un tiroir.
Obama, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et les représentants de Mitchell pourraient, dans environ trois semaines [les élections israéliennes ont lieu le 10 février, ndt], avoir affaire à une nouvelle administration israélienne qui sera "heureuse" d'adopter une fois de plus le plan Mitchell en même temps que la bombe à retardement des « mesures de renforcement de la confiance ». Quand un stratagème marche, on le brevète. Israël de Benjamin Netanyahou et Tzipi Livni ressortira donc la défunte Feuille de route et recommencera à lister une série de conditions que les Palestiniens doivent remplir pour mériter le titre de « partenaire ».
C'est ainsi qu'Israël agit en général quand les Américains viennent relancer le processus de paix : "Bien sûr, nous voulons la paix et toute initiative américaine est bienvenue, mais voici une liste de 14 (ou 24) objections", dit en général Israël. Commençons par en discuter et, ensuite, nous verrons comment avancer. Après tout, il nous faudra bien supporter 4 ans d¹administration américaine.
L'administration Obama ne peut pas faire de miracles. Elle ne peut pas faire la paix quand l'un des partenaires préfère les colonies et l'autre n'exerce pas réellement le pouvoir. Mais ce qu'elle peut faire, c"est placer le conflit israélo-palestinien dans le contexte du Moyen-Orient, où les Etats-Unis ne seront pas seulement un médiateur-conseiller qui vient poser quelques idées sur la table et laisse un numéro de téléphone pour ceux que cela intéresserait, mais une puissance avec ses propres intérêts, pour qui le processus de paix israélo-palestinien s'inscrit dans une nouvelle stratégie en termes de sécurité nationale.
Cette ligne pourrait conduire l'administration américaine à parler directement à la Syrie, entamer un dialogue sérieux avec l'Iran, s¹assurer qu'un gouvernement palestinien uni où le Hamas serait partie prenante n'est pas incompatible avec cette ligne, et décider que l'initiative de paix saoudienne [devenue initiative de la Ligue arabe, ndt) n'est pas seulement l'une des composantes de l'initiative , mais sa composante la plus importante.
Plus important encore, cette ligne pourrait mener la nouvelle administration américaine à dire clairement aux parties que les mesures de renforcement de la confiance ne seront plus une condition préalable à des accords de paix, mais plutôt leur résultat.
Les traités de paix entre Israël et l'Egypte et la Jordanie n'ont pas demandé des démonstrations préalables de bonne foi avant d'être signés. Il y a là un contexte où Israël ne détermine plus seul les conditions de base à remplir, mais les respecte. Voilà l'innovation qu'Obama peut proposer s'il a réellement l'intention de réussir quelque chose au Proche-Orient et non de se contenter d'observer des plans qui s'appliqueraient tout seuls.

(1) Voir par exemple "Sharon et Arafat, partenaires de guerre", par Henry Siegman : http://www.lapaixmaintenant.org/article322

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samedi 24 janvier 2009


Benoit Hamon interrogé par Démocratie et Socialisme

Démocratie & Socialisme : “Game is over” as tu déclaré au terme du dernier CN du Parti socialiste, signifiant qu’il fallait tirer la conclusion du congrès de Reims et travailler.
Comment, toi qui y participe centralement, ça se passe dans la nouvelle direction ? Quels sont les points forts, positifs, et quelles sont les principales difficultés à surmonter ?
Benoît Hamon :Je pense que ce congrès a agi comme une catharsis. Pour la première fois depuis près de 15 ans notre parti a changé de majorité. Alors oui pendant deux mois nous avons montré aux Français une image de nous qui n’était pas belle, mais il faut maintenant tourner la page et mettre en oeuvre les orientations choisies par les militants socialistes : nous opposer résolument à la droite et retrouver un temps d’avance pour préparer notre retour au pouvoir en 2012.
Nous dirigeons le parti socialiste dans un contexte ou concrètement les choses vont de plus en plus mal en France.
Pourtant, petit à petit les socialistes redeviennent audibles et nous nous remettons collectivement au travail. Le travail de nos groupes parlementaire porte de nouveau ses fruits. Qu’il s’agisse de la bataille contre le travail le dimanche, de notre opposition à la loi sur l’audiovisuel public ou de la défense du rôle du parlement, les Français voient de nouveaux des socialistes combatifs et pugnaces.
Sur le terrain social également le parti socialiste a retrouvé de la voix. Notre présence dans les manifestations contre la privatisation de la poste, contre la casse de l’hôpital public, contre la baisse intolérable des moyens dans l’éducation nationale et aux cotés des salariés qui sont les premières victimes de la crise économique montre que les choses changent au PS.
Alors bien sur, il s’exerce des résistances aux changements. Pour certains, tourner la page du congrès ce devrait être « tout recommencer comme avant ». La crédibilité tient à l’audace et au volontarisme de nos solutions et pas à l’expression du moins disant politique.
Nous devons donc être vigilants et exigeants. C’est à cela que je m’emploie au quotidien au sein de la direction avec tous les nouveaux secrétaires nationaux issus de notre motion.
D&S : Une des premières déclarations de toi, qui a marqué, en tant que nouveau porte parole, c’est l’affirmation qu’il faut un contrôle sur les licenciements, qu’on ne peut laisser les entreprises bénéficiaires licencier de façon abusive, pour convenance boursière. Peux tu nous en dire plus ?
B H : Face aux gesticulations médiatiques du président de la république, les socialistes doivent prendre des initiatives et alimenter le débat public. Nous devons dire ce que nous ferions si nous étions, nous, en responsabilité. En disant que j’étais favorable à une forme de contrôle de la puissance publique sur les licenciements, j’ai pris une initiative politique qui a permis aux socialistes d’être au coeur débat public. C’est l’une des propositions qui a suscité la plus vive opposition du gouvernement. Pour moi c’est bon signe. Cela montre que nous pouvons bousculer la droite.
Nous nous apprêtons à présenter notre contre plan de relance. Je souhaite pour ma part que cette question du contrôle public des licenciements soit au coeur de nos propositions.
Il faut que le PS se prononce en faveur d’un mécanisme de pénalité financière qui dissuade une entreprise qui réalise des bénéfices de mettre en oeuvre un plan social.
Bien entendu, cette réflexion doit être menée en lien avec les organisations syndicales, c’est la raison pour laquelle, dès notre arrivée à la direction du parti, nous avons rencontré l’ensemble des directions syndicales pour aborder les grands sujets sociaux, dont l’emploi.
D&S : La politique de Sarkozy est oppressante par sa violence anti sociale permanente. Comment tu ressens et apprécies le climat social à la veille de ce 29 janvier ou, pour la première fois, les 8 syndicats unis appellent à la fois a la grève et a manifester, pour des revendications salariales et pour l’emploi ?
B H : La France est une poudrière. La politique de Nicolas Sarkozy depuis son arrivé à l’Elysée consiste à dresser les Français les uns contre les autres et à désigner des « nouvelles classes dangereuses ». Les uns après les autres, ce sont les salariés, les jeunes, les retraités, les malades, les artistes, les fonctionnaires, qui ont été stigmatisés par le Président de la République.
Nicolas Sarkozy s’emploie méthodiquement à remettre en cause tous les contre-pouvoirs. Aucun domaine n’est épargné : Il s’attaque aux contre-pouvoirs politique, avec la remise en cause des droits de l’opposition, aux contre pouvoirs sociaux, avec la mise en place du service minimum et la criminalisation de militants syndicaux voire de simples manifestants. Aux contre-pouvoirs médiatiques, avec la loi sur l’audiovisuel public et le rachat par des proches de grands journaux. Enfin, il affaiblit dernièrement le pouvoir Judiciaire, en supprimant le juge d’instruction.
Dans toutes les mobilisations auxquelles je participe les gens en ont ras le bol. Ils se sentent méprisés et atteints dans leurs droits les plus profonds.
Je souhaite que le 29 janvier soit un temps social fort. Le fait que les syndicats soient unis est un signe qui ne trompe pas et qui je l’espère interpellera la gauche politique.
A leur niveau, je souhaite que les socialistes se donnent les moyens de relayer dans la rue et dans l’opinion cette exaspération et de participer ainsi au succès de cette mobilisation.
Le gouvernement et le Président de la République prendraient un risque majeur à ne pas entendre ce malaise social. Jusqu’ici le gouvernement a jonglé avec des mouvements sociaux successifs. Aujourd’hui ce sont toutes les catégories qui vont mal en même temps. Il n’y a pas de réponse sérieuse à cette crise sans solution à la compression des revenus salariaux, constatée dans notre pays depuis 20 ans.
D&S : 2009 est aussi année électorale en Europe : à l’heure de la crise financière sans précédent du capitalisme, de ses ravages économiques et sociaux, quel type d’Europe faut-il que nos listes socialistes défende ?
B H : La crise que nous vivons, qui s’est étendue de la sphère financière vers l’économie réelle, montre assez les limites du capitalisme et du néo-libéralisme tant au niveau national, qu’au niveau européen. De ce point de vue, la présidence française de l’Union se termine sur un constat d’échec. Aucune politique concertée au niveau européen n’a permis de limiter les effets sociaux de la crise. Les citoyens de l’Union voient leur pouvoir d’achat dramatiquement réduit. Alors qu’une réponse forte et coordonnée au niveau européen, notamment la baisse de la TVA, aurait permis de réduire les effets immédiats et dans la durée de la crise financière, les gouvernements de droite de la majorité des états membres ont fait une nouvelle fois la preuve de dogmatisme.
Là ou Barack Obama annonce un plan de relance de prêt de 1000 milliards de dollars avec des mesures ciblés pour les salariés, là où la Chine va injecter 560 milliards de dollars, la Russie 120 milliards de dollars, les réponses apportées en ordre dispersé, sont très en deça de la masse critique nécessaire pour relancer l’économie européenne.
Pour les socialistes, il est clair que Union Européenne conçue exclusivement comme l’instrument d’une libéralisation du marché intérieur, a vécu.
Nos listes devront défendre une nouvelle fois l’émergence d’une Europe sociale Cela passera par un important effort d’encadrement et de régulation du marché et des échanges commerciaux et un véritable contrôle politique sur les grandes institutions économiques (Banque Centrale Européenne, ...). Et au-delà, par la poursuite ou la mise en œuvre de chantiers essentiels, tels que la promotion du service public par le biais d’une directive-cadre, la mise en place d’un salaire minimum européen, l’harmonisation fiscale ou encore la réduction du temps de travail pour ne citer que quelques exemples importants.

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mercredi 21 janvier 2009

"Agir contre la crise"

"Agir contre la crise"
Vidéo envoyée par publicsenat


Je propose que l’aide française aux banques et aux établissements financiers soit subordonnées à l’arrêt par ceux-ci de tout contact avec les paradis fiscaux


sur le nouveau blog de Laurent Fabius http://blogdelaurentfabius.wordpress.com/ ce 21 janvier

Cela fait longtemps que je mène avec d’autres la lutte contre les paradis fiscaux. Non seulement ils portent atteinte à la justice et à l’efficacité fiscales, mais ils entrainent des effets pervers graves sur l’économie. Ce trou noir de la régulation permet en effet tous les excès et est une des causes de la crise actuelle.

Or les paradis fiscaux ne peuvent exister que parce que les principales puissances économiques les tolèrent et même les utilisent.

Cette hypocrisie doit cesser.

Puisque le gouvernement français a décidé d’aider massivement nos banques et établissements financiers, je propose que ces aides soient désormais subordonnées à l’arrêt par ceux-ci de toute action, de tout lien direct ou indirect avec les paradis fiscaux.

C’est simple. Cela ne coûte rien. Cela demande simplement du courage et de la cohérence politiques.

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lundi 19 janvier 2009

palestine : deux états possibles ?
carte provenant du site du Monde diplomatique

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vendredi 16 janvier 2009


Bilan de la politique d'immigration de Sarkozy-Hortefeux
"Discriminatoire, cette politique, en faisant fuir l'élite africaine vers d'autres pays européens ou vers l'Amérique, abaisse dans ce continent l'influence de la France. Bureaucratique, elle n'attire pas l'immigration de travail, même qualifiée. Discrétionnaire, contradictoire et intrusive, elle porte atteinte aux droits de l'homme, néglige la sécurité publique et épuise les fonctionnaires chargés de la mettre en oeuvre. Nicolas Sarkozy continue pourtant d'imprimer un rythme rapide et politique à sa gestion. Cinq lois déjà depuis 2002, un projet de réforme constitutionnelle avorté et deux nouvelles lois annoncées pour 2009. Probablement est-il persuadé que le maintien d'une tension, d'une mobilisation politique permanente autour de l'immigration, reste pour l'avenir, quelles qu'en soient les conséquences, toutes à son bénéfice politique."
*
conclusion de l'impeccable analyse de Patrick Weil dans le Monde du 14 janvier

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lundi 12 janvier 2009

Manifestation de Shalom Arshav, Tel Aviv, 10 janvier 2009

Manifestation de Shalom Arshav, Tel Aviv, 10 janvier 2009
Vidéo envoyée par La_Paix_Maintenant


Aide aux banques : des fonds propres... un peu sales ?
8 janvier 2009, 12:30, Les mots ont un sens, par Napakatbra

Mercredi, Nicolas Sarkozy a mouliné des poignets, annonçant que l'État allait de nouveau renflouer les banques. Pourtant, tous les voyants bancaires sont au vert et les pontes de la finance enchaînent les déclarations rassurantes. Des cadavres dans les placards ?

Lors de ses voeux aux parlementaires, ce mercredi, Nicolas Sarkozy a déclaré que l’Etat français devrait mobiliser de nouveaux fonds pour aider ses banques. Le volume de ce nouveau plan devrait approcher celui du précédent, de l'ordre de 10 milliards d'euros. "Nous irons au-delà de la première tranche de fonds propres prêtés en décembre (...) s'il faut faire plus, on fera plus" a-t-il déclaré, car "le système est simple : plus les banques ont des fonds propres, plus elles prêtent". Mais qu'on se rassure, les Français ont réalisé une "bonne affaire" dans cette histoire, l'Etat rémunérant ces prêts à 9%.
Evoquant le plan de soutien au secteur bancaire déjà mis en place, il a fait valoir que la France avait évité le "collapse total", notamment en sauvant les banques "dont la faillite aurait entrainé des conséquences dramatiques en chaîne". "C'est ce que nous avons fait avec Dexia, dont j'ai vu avec plaisir les récentes performances boursières" a-t-il aussi asséné. Sacrée performance en effet, puisque l'action a perdu les deux tiers de sa valeur depuis l'entrée de l'Etat au capital, l'allégeant ainsi de deux milliards d'euros. Et pour rajouter au mélodrame, l'ami du président et administrateur de Dexia, Pierre Mariani, annonçait le même jour craindre encore de nouveaux problèmes de liquidités pour la banque des collectivités. Difficile de faire mieux.
Où en sont les banques françaises ? Grande question...
À plusieurs reprises depuis octobre, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a souligné que les banques françaises avaient un "niveau de fonds propres tout à fait satisfaisant" qui n'avait "absolument pas besoin" d'être augmenté. Même son de cloche chez les plus hauts pontes de la finance : "le système financier français est un système financier stable, qui a une solvabilité très confortable". Circulez... Christian Noyer a aussi déclaré, dans le Figaro du 10 décembre, qu'"en zone euro, les banques déposent tous les jours à la BCE environ 200 milliards d’euros de liquidités", plutôt que de les réinjecter dans le système sous forme de prêts, par exemple.
Par ailleurs, si les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) ont brusquement baissé jusqu'à 2,5%, les banques n'ont visiblement pas l'air au parfum, ou si peu... L'Observatoire Crédit Logement/CSA déclarait lundi que la moyenne des taux pratiqués par les banques dans l'immobilier était de... 5,01% ! Ce qui confirme l'information du Canard Enchainé du 10 décembre, qui révélait que les banques ne cessent d'augmenter leurs marges dans tous les domaines, et jusqu'à +486% pour les crédits immobiliers.
Hippopotame sous cailloux
Résumons : les banques ont des fonds propres satisfaisants, elles augmentent leurs marges en permanence et déposent des dizaines de milliards de liquidités tous les jours sur des comptes "inactifs". Il n'y a donc aucun obstacle technique à ce qu'elles prêtent d'avantage, au contraire. Pourtant, c'est loin d'être le cas. L'État décide donc à nouveau de les renflouer, et elles acceptent sans broncher un crédit à 9% ! Anguille sous roche ou... hippopotame sous cailloux ? Si les banques françaises ont distribué cadeaux sur cadeaux aux actionnaires au lieu d'augmenter leurs fonds propres, il y a fort à parier qu'un autre problème pointe le bout de son nez... De là à évoquer "des cadavres dans les placards", comme le fait si poétiquement Marc Touati, il n'y a qu'un pas... que nous ne franchirons évidemment pas !
(Article publié sur le site "Les mots ont un sens") http://www.lesmotsontunsens.com/blog-rss.xml

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samedi 10 janvier 2009

Gaza : «la trêve des bombardements, ça n’a aucun sens»
En téléconférence avec plusieurs dizaines de journalistes depuis le centre-ville de Gaza, Jessica Pourraz, responsable MSFdans le territoire palestinien évoque les conditions de vie de la population et les conséquences de l'annonce d'une trêve des bombardements israéliens trois heures par jour.
08 janvier 2009
Sud de la bande de Gaza, le 30 décembre 2008.
REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa
"Il y a une catastrophe humaine qui se joue sous nos yeux. Personne ne peut fuir car le territoire est verrouillé depuis 18 mois. Il y a des quartiers sans eau potable. Il n'y a plus d'électricité, la nourriture est insuffisante. Il y a des queues immenses devant les boulangeries.
Tout le monde est victime des bombardements. On ne dort plus, plus personne ne travaille, on manque de tout et l'insécurité est partout. La population n'en peut plus. Les gens veulent juste que ça s'arrête. Nous, on travaille avec les générateurs d'urgence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On essaye de faire de notre mieux mais on a peur aussi, la nuit pendant les bombardements
."
Gaza : « Il ne faut pas se leurrer »
Jessica Pourraz, responsable des opérations MSF à Gaza, constate que, sur le terrain, la situation n'a pas changé : les conditions de sécurité ne permettent toujours pas aux équipes médicales et à l'aide humanitaire d'apporter des secours à une population qui ne peut fuir nulle part.
La situation à Gaza ville est très dangereuse. C'est extrêmement dangereux de se déplacer parce qu'il y a sans arrêt des bombardements aériens. Les ambulances n'arrivent pas à obtenir les autorisations pour pouvoir passer derrière les chars et chercher les blessés. Les blessés qui arrivent à atteindre les hôpitaux sont pour la plupart des blessés très sévères, les autres restent chez eux et attendent que les combats cessent pour aller se faire soigner.
La trêve ne change rien.
La trêve n'apporte rien de différent. Elle n'a eu lieu que sur la ville de Gaza, pas dans les périphéries urbaines. Les chars ont commencé à rentrer dans les zones urbaines périphériques de Gaza ville qui sont des quartiers comme Beit Lahya, Beit Hanoun, Sijaya, Zeïtoun. Il y a de plus en plus de civils blessés, c'est là qu'il faut aller chercher les blessés. Il ne faut pas se leurrer, la trêve n'aide en aucun cas le travail des humanitaires et l'accès des gens aux hôpitaux.
On est à Gaza, on est en plein milieu de tout ça mais on ne peut pas avoir accès aux patients et on ne peut pas travailler correctement. Il y a un vrai problème. Nous avons besoin d'atteindre les blessés et que les blessés puissent atteindre les hôpitaux et nous avons besoin de pouvoir faire entrer du matériel, ce qui est encore très limité parce que les camions ne peuvent pas circuler.
Pallier des manques médicaux précis.
Nous donnons du matériel médical aux hôpitaux et notre personnel médical soigne les blessés et les malades qui se trouvent dans leur quartier, car il est trop dangereux de se déplacer. Les structures hospitalières fonctionnent et il y a le personnel compétent. L'hôpital Al Shifa, entre le 27 décembre et le 5 janvier, avait réalisé plus de 300 opérations majeures, en grande partie des amputations, des traumatismes crâniens ou multiples, des explorations abdominales, qui sont toutes des opérations lourdes.
Il y a un manque de chirurgiens spécialisés et une équipe MSF doit arriver, si elle peut entrer avec notamment un chirurgien vasculaire parce que quand il y a des blessés, et des blessures qui saignent beaucoup, cette spécialité est essentielle. Il y a un manque de place en soins intensifs mais là encore nous essayons de faire venir des tentes gonflables spécifiques pour installer une unité de soins intensifs et un ou deux blocs opératoires. Si nous avons accès, il y a les moyens d'assurer les soins médicaux nécessaires ici.
Une catastrophe humaine.
Une catastrophe humaine se joue sous nos yeux. Normalement quand il y a la guerre dans un pays, les gens fuient. A Gaza, personne ne fuit. Gaza est quand même la zone avec la plus forte densité de population au monde et ils ne peuvent aller nulle part. Les gens vivent dans un état de terreur permanent et n'ont envie que d'une chose : que ça s'arrête.
Ils ne dorment pas, à chaque fois que vous allez vous coucher, vous ne savez pas si le lendemain la maison sera toujours debout ou pas. Beaucoup de famille ont quitté leur domicile, soit parce que les tanks approchaient soit parce que leur maison a été complètement détruite. Ils essayent de se réfugier tant bien que mal dans les écoles, mais aucun lieu n'est sécurisé actuellement à Gaza. Il y a des bombardements incessants, il n'y a plus d'électricité, les hôpitaux dépendent de générateurs.
Manque de nourriture et de matériel de base.
La nourriture manque également. Il y a des files énormes devant les boulangeries. Avant la guerre, un million de personnes, sur une population totale de 1,5 million de personnes, vivaient de l'aide alimentaire. Aujourd'hui, les besoins ont probablement augmenté mais l'accès est réduit : les camions ne peuvent pas se déplacer en sécurité, les gens ne peuvent pas se déplacer dans les centres de distribution. Il y a des besoins encore en eau potable et en matériel de base pour les déplacés, comme des matelas ou des couvertures, toutes ces choses qui permettent aux gens de survivre. Le pire est que des humanitaires sont là et ne peuvent rien faire.

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mercredi 7 janvier 2009

la gauche israélienne : ce qui en reste (pillage d'un très intéressant article de Médiapart
Gideon Levy est journaliste à Haaretz où, outre des papiers d'opinion, il écrit des chroniques hebdomadaires nommées Twilight Zone. Depuis des années, il décrit aux Israéliens la vie quotidienne des Palestiniens sous l'occupation israélienne. Il n'est pas allé à Gaza depuis novembre 2006, date depuis laquelle aucun Israélien ne peut entrer à Gaza. Il y a des amis dont il n'a plus de nouvelles depuis l'opération militaire.
Quelle est votre position sur la guerre ?
Depuis le début, je pense que cette guerre n'est pas justifiée. Gaza est sous un blocus, un blocus appuyé par l'Europe et les Etats-Unis. Le Hamas lutte contre ce siège... Il y aura un accord entre Israël et le Hamas, un accord qui aurait pu avoir lieu avant cette guerre. Le blocus israélien sur Gaza est terrifiant, c'est un blocus total. Pas de nourriture, pas de carburant, rien de ce que les gens ont besoin n'entre à Gaza. Les Israéliens ne laissent même pas entrer un cahier d'écolier. Ce qui entre à Gaza, c'est ce qui est passé illégalement à travers les tunnels, des choses hors de prix, dans un endroit où plus de 50% de la population est au chômage. Tzipi Livni dit qu'il n'y a pas de problème humanitaire à Gaza. Je l'invite à regarder les photos de l'hôpital de Shifa.
Qui vous représente politiquement en Israël aujourd'hui ?
Je me sens très peu représenté. Le mouvement Gush Shalom (mouvement pour la paix et la fin de l'occupation fondé par Uri Avneri), le parti Hadash, parfois... Très peu de Juifs partagent mon point de vue. Je ne peux même pas dire que je suis un déçu de la gauche israélienne. Je sais pertinemment qu'elle est morte depuis longtemps. Elle est morte après Camp David, après que Ehud Barak a semé le mensonge qui veut qu'il n'y a pas un partenaire pour la paix. Il y a en Israël quelque chose qui ressemble à la gauche mais qui n'est pas la gauche. La vraie gauche est marginalisée à l'extrême, comme les opposants à la guerre qu'on n'entend presque pas.
Pourquoi est-ce si difficile d'entendre ceux qui sont contre l'opération à Gaza ?
D'abord parce que les médias s'auto-censurent, particulièrement pendant les premiers jours de la guerre. Après ils deviendront plus braves, comme pour la deuxième guerre du Liban. Mais pour l'instant, il n'y a qu'une voix, la tyrannie de l'audimat: ceux qui rompent le consensus non seulement ne font pas vendre, mais rendent les spectateurs furieux.
Est-ce que ça existe, une guerre juste?
Bien sûr. La guerre juste, c'est la réponse à une attaque, la guerre juste c'est une guerre qui ne peut pas être évitée. Les Quassam auraient pu être évités par la diplomatie. Et si le reste échoue, alors une attaque pareille n'est certainement pas juste. Pour chaque Israélien tué, il y a des centaines de morts palestiniens, en quoi est-ce proportionnel ?
Etes-vous sioniste?
Je suis sioniste si le sionisme est le droit des Juifs à avoir un pays. Mais si le sionisme veut dire l'occupation et l'agression, alors je suis contre le sionisme, alors je suis anti-sioniste.
Il faut que ce pays soit juste et démocratique. Je crains qu'un seul pays pour deux peuples créera une situation d'apartheid, alors malheureusement je suis pour deux Etats, pour deux peuples"

Si seulement, mais il ne reste guère semble-t-il que lui, le Hadash et Ibtisam Mara'ana cinéaste arabo-israélienne qui avait accepté de rejoindre les listes du Meretz les a quitté parce que
"Quand la guerre a commencé, Meretz s'est prononcé pour la guerre. Et une fois la guerre commencée, Mertz est resté silencieux quand l'armée a tué des civils. Ensuite, quand des gens dans la droite israélienne ont dit que les Arabes-Israéliens étaient des traîtres, ils n'ont rien dit non plus... Qu'est-ce que je peux dire aux Arabes-Israéliens? Comment je peux me faire la porte-parole d'un parti pareil? Je les croyais à gauche, ils sont le centre sioniste... Ils m'ont montré leur vrai visage et je ne pouvais pas en faire partie. Où étaient-ils depuis huit ans que les roquettes tombent sur le sud d'Israël? Avant, tout le monde s'en fichait pas mal, du Sud. Mais voyez, grâce à la guerre, Barak grimpe dans les sondages ! Aujourd'hui, s'il y avait des élections, il aurait 18 sièges au Parlement, au lieu des 12 que les sondages d'avant la guerre lui prévoyaient."

et puis il y a tous les articles d'"in gaza" dont http://ingaza.wordpress.com/2009/01/05/i%e2%80%99ll-tell-you-how-he-died/

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dimanche 4 janvier 2009


Communiqué de Shalom Arshav (Israël), 2 janvier 2009
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
une photo provenant du site de Libération (une fois encore un peu gênante par sa beauté)
Stop ! Maintenant !
Ce matin, Shalom Arshav publie un encart publicitaire en première page du quotidien Ha'aretz, appelant le gouvernement israélien à stopper toute action militaire et à tenter la voie diplomatique.
Texte de l'encart :
"Le moment est venu pour le gouvernement d'Israël de cesser le feu et de laisser la place à la diplomatie.
Aujourd'hui, il nous faut obtenir un accord à long terme qui mette fin auxattaques du Hamas et qui assurerait ainsi le calme et la sécurité pour le sud d'Israël avec le soutien de la communauté internationale.
Shalom Arshav appelle Barak, Livni et Olmert à ne pas répéter les erreurs de la deuxième guerre du Liban et de stopper aujourd'hui toute action militaire."
En outre, le courrier suivant a été adressé aux militants de Shalom Arshav :
Chers militants,
Samedi dernier, Tsahal a entamé une action militaire dans la bande de Gaza, en réponse aux tirs de roquettes du Hamas sur le sud d'Israël. Depuis, les opinions dans les cercles de gauche sont divisées, sur cette opération, sa justification et ses effets sur la région tout entière.
Alors que les images terrifiantes de mort et de destruction paraissent chaque nuit sur nos écrans de télévision, il paraît également évident à nous tous que la poursuite des tirs de roquettes sur un territoire israélien souverain est intolérable.
Mais la question demeure : cette action militaire est-elle la réponse adéquate et morale aux tirs de Kassams ?
Même si, au sein des membres de Shalom Arshav, il existe des avis divergents concernant l'utilité d'une telle action militaire, il y a un consensus total sur le fait que le gouvernement doit l'arrêter immédiatement et négocier un cessez-le-feu avec une médiation internationale. Lors de notre dernière réunion, il a été décidé que Shalom Arshav appellerait publiquement le gouvernement à cesser le feu et à laisser une chance à la négociation. Un encart publicitaire paraîtra demain en première page d'Ha'aretz. Nouspoursuivrons notre campagne d'explication partout dans le pays, tant que l'action militaire durera.

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