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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

mardi 29 janvier 2008


Gaza : 60% des centres de soins fermés ou en activités réduites 1/4 des médicaments essentiels non disponibles comuniqué de presse de Médecins du Monde
Paris, le 22 janvier 2008
Hier soir, Israël a desserré le blocus total imposé à Gaza depuis 5 jours pour permettre l'entrée de quantités limitées de carburants. Un allègement qui ne suffira pas à sortir la bande de Gaza de son isolement, conséquence d’un blocus de plus de 6 mois.
Le 17 janvier, le gouvernement israélien instaurait un blocus total de la bande de Gaza plongeant ainsi la moitié de la population dans le noir du fait de l’arrêt de la principale centrale électrique alimentant la ville de Gaza. Selon Bruno Vinay, coordinateur de MdM sur le terrain « l’effet de ce blocus a été immédiat : dans les trois jours, 32 des 56 centres de soins de santé primaire de la bande de Gaza ont réduit leurs activités voire fermé (absence du personnel faute de transport et fermetures des laboratoires par manque de générateur ou de réserve de fuel) ». L’état d’urgence était également instauré au sein de l’hôpital Shiffa et de l’hôpital Européen, deux hôpitaux publics dans lesquels Médecins du Monde intervient depuis 2002 et 2006. Faute de générateurs suffisamment puissants, ces hôpitaux publics ont dès le 19 janvier cessé d’alimenter en électricité l’ensemble de leurs services, à l’exception de l’unité de soins intensifs et de la maternité. Enfin, par manque d’électricité pour alimenter les pompes, la plupart des habitants de Gaza étaient privés d’eaux. Devant les critiques internationales, Israël a autorisé aujourd’hui la livraison de 360.000 litres de mazout destinés à la centrale du territoire palestinien. Des camions-citernes ont également acheminé 80 tonnes de gaz domestique et 60.000 litres de diesel. « Cet approvisionnement ne nous permettra de tenir que 2 jours et la question se posera à nouveau dès jeudi» estime Bruno Vinay. « Le blocus total de Gaza imposé depuis cinq jours, à la suite d'une multiplication des tirs de roquettes contre le sud d'Israël, n’a fait qu’empirer une situation qui existe depuis 6 mois » précise t-il.Ruptures de soinsLes restrictions de mouvements imposées aux Gazaouïs par les autorités israéliennes perturbent la prise en charge des patients hors de la bande de Gaza. Les hôpitaux de Gaza n’étant pas équipés pour traiter les maladies lourdes nécessitant par exemple une chimiothérapie ou de la chirurgie spécialisée (pédiatrique ou neurologique), les patients affectés par ces pathologies étaient auparavant référés vers des hôpitaux de Jérusalem Est ou de Haïfa. Bien que la fermeture des points de passage exclut officiellement ces cas qualifiés de « médicaux », les faits montrent que depuis Juin 2007, 713 patients affectés d’une maladie grave se sont vus refuser le droit de sortir de Gaza (sur 4000 demandes) [1] et cela sans motif particulier. A ce jour, 62 de ces patients sont décédés des suites de leur non traitement.
En janvier 2008, parmi la liste des 416 médicaments dits « essentiels », 105 sont totalement inaccessibles à Gaza. En décembre 2007, ce nombre s’élevait à 85. Les ruptures de stock concernent majoritairement des antibiotiques, les produits anesthésiques, des psychotropes, ainsi que les médicaments de traitements des maladies chroniques (diabète, maladie cardio-vasculaire …)
Dans les hôpitaux publics, les tests en laboratoires, principalement les tests de diabète, ont quasiment été arrêtés du fait de l’inaccessibilité des produits de base tels que les agents réactifs. Par ailleurs, depuis novembre 2007, l’hôpital Shiffa n’est plus en mesure d’effectuer la moindre radiothérapie. L’hôpital Aqsa avait également du interrompre ses opérations chirurgicales faute de trouver à Gaza les pièces nécessaires à la réparation de leur machine anesthésique (ce problème a été résolu fin novembre). Enfin, la réduction de l’approvisionnement en fuel contraint l’hôpital Shiffa, le principal hôpital de référence de la bande de Gaza, à suspendre régulièrement le fonctionnement de sa laverie, générant d’importants risques d’infections dus au manque d’hygiène.
Les centres de santé primaire, sont les plus affectés par cette situation. Les difficultés d’approvisionnement les ont conduits à interrompre des services aussi élémentaires que le planning familial, les vaccinations ou le traitement des maladies chroniques.
Médecins du Monde alerte depuis plusieurs mois sur l'état de "dépression collective" des habitants de Gaza et l'absence de perspectives quant à son avenir du fait de l'embargo en vigueur depuis 2006.Médecins du Monde demande la levée totale du blocus et appelle les gouvernements européens à faire pression sur le gouvernement israélien afin de permettre le rétablissement d’un réel accès aux soins de la population de la bande de Gaza.

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Avignon : Michelle Fournier-Armand inaugure son local de campagne
Publié le mardi 29 janvier 2008 à 05H07 sur La Provence

Municipales Avignon. La candidate a inauguré son local au Nº 22 de la rue Carreterie. "Michèle est bien la candidate de la gauche mais aussi de tous les socialistes. Tous les responsables nationaux ont signé pour sa candidature" devait déclarer en ouverture Robert Fidenti, directeur de campagne. Si Claude Leroy, président du comité de soutien n'était pas là (il est entraîneur de l'équipe du Ghana actuellement en pleine coupe d'Afrique), en revanche, Jean-Louis Joseph, vice-président du conseil régional, Jean-Marc Buis, du Mouvement républicain citoyen et Joël Peyre, du Parti radical de gauche, y étaient.
nettement moins luxueux que le local placeCarnot, pas si loin, de Marie José Roig, mais nous étions nombreux, dont une bonne part dans la rue

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dimanche 27 janvier 2008

Editorial d'« il Manifesto » - le 26 janvier 2008
De Valentino Parlato (traduction approximative , désolée, de Brigetoun)
On peut faire des reproches à Prodi, mais certes pas d’appartenir à la race italique des « furbetti » (petits malins ?). Il était le chef d’une majorité à laquelle il a cru, il n’était pas disposé à en chercher une autre – ce qui, en effet, aurait été demander ou accepter une renaissance sans passer par le vote du Sénat. Son projet est tombé, tombé comme projet politique. La tentative de Fassino de dire que cela n’est pas, que la perte de la majorité n’a aucune cause politique, mais seulement un ennui (nœud) technique, des règles électorales, a montré combien un dirigeant de l’ex PCI est éloigné de la perception du pays, et du parlement. Il est facile pour Fini et, à l’opposé pour Barenghi, de lui objecter que sa majorité s’est formée contre Berlusconi mais a été incapable d’arriver à un projet commun.
Non que ce gouvernement de centre gauche n’ait fait des choses, et même des bonnes, comme la diminution de l’évasion fiscale, mais aucune qui puisse modifier l’axe d’une société héritée du Cavaliere. En politique extérieure aller jusqu’à répudier la guerre que la désastreuse administration Bush a initiée, est simplement du bon sens.
On n’a pas osé toucher au conflit d’intérêts ; grâce à quoi nous pourrons retrouver Berlusconi aussi fort qu’avant des dernières élections, où il fut battu de justesse. On n’a pas, non plus, fait une loi électorale qui permette de liquider l’actuelle, qualifiée par son auteur, Calderolli, de porcherie. Et au sujet de la croissance et de la redistribution sociale, dans un pays où les inégalités sont devenues les pires de l’Europe occidentale, chez les travailleurs et les retraités – sans parler des marginaux - n’ont été lâchées que des miettes, dans un terrible éloignement de l’appauvrissement réel.
Ce point, central, était inscrit dans la majorité de Prodi, et elle n’a pas été remise en cause, par sens des responsabilités, par la défection des représentants des classes les plus défavorisées, mais par l’action de la droite de Mastella et Dini… Ceux-ci n’entendaient rien céder qui ressemble à une redistribution des revenus et à une diminution des privilèges, que l’on pourrait qualifier modestement de réformiste. Mais c’est aussi la limite de l’idéologie de Prodi et de sa vision de l’Europe, analogue à celle des Barroso, Almunia et Solana, basée sur la compétitivité, ce que soutient aussi le Pd. La compétitivité signifie, dans le monde actuel, s’affronter non par l’excellence du produit mais par la diminution du coût du travail – suivant sur ce terrain la Chine et l’Inde. Et serrer les cordons de la bourse pour les dépenses sociales.
Le concept de « subsidiarité » est du même genre…..La cas des services publics, et aujourd’hui de l’enlèvement des ordures, qui fait de nous la fable du monde, ne sont pas des accidents mais le résultat de cette philosophie qui prône la privatisation et la compétitivité, à laquelle la camorra s’est facilement adaptée.
L’état réel de l’Italie ne serait pas celui qui s’est exhibé hier soir au Sénat, spectacle que ne donnerait aucun autre pays, nous faisant honte d’être italiens. Mais ce n’est pas beaucoup mieux. C’est la société civile qui s’exprime par la classe politique. Les défaillances sont nombreuses. Et en fait partie ce qui a corrodé la gauche de la gauche, dont le principal tort a été de mettre tous ses œufs dans le panier du gouvernement.
En outre, à part quelques manifestations, la Cgil ne fait rien d’autre. C’est là la faiblesse de la gauche de la majorité, parce que les chiffres sont les chiffres… La conquête, sinon d’une hégémonie au moins d’une force un peu plus grande en dehors des institutions, n’a pas été. Cela reste le problème numéro un. Fondamental. Dans peu de temps, la nécessité d’une campagne électorale le rappellera rudement. Il faut espérer qu’elle se fera en appliquant une loi moins indécente. Pour cela un gouvernement intérimaire peut avoir de la valeur, mais pour faire uniquement cela. On ne voit pas comment il pourrait avoir la légitimité de réformer quoi que ce soit d’autre.

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vendredi 25 janvier 2008



Pétition : Appel pour une autre réforme du service public d’enseignement supérieur et de recherche
"L’enseignement et la connaissance sont importants parce qu’ils définissent ce qui, à travers les siècles, a fait de nous des humains, et non parce qu’ils peuvent améliorer notre compétitivité mondiale", ainsi s’exprimait récemment D. Faust, présidente de l’université de Harvard. Comme l’université française a assumé depuis vingt ans un quasi-doublement des effectifs étudiants sans moyens suffisants pour accompagner cette évolution, elle se trouve aujourd’hui en grande difficulté pour remplir les missions de production et de transmission des connaissances qu’implique une telle vision. Pour améliorer cette situation, de nombreuses propositions ont été formulées par la communauté scientifique. Mais le gouvernement les a ignorées et a tiré argument des difficultés réelles de l’université pour transformer complètement, brutalement et sans réelle concertation, l’ensemble du dispositif national de recherche et d’enseignement supérieur, afin que celui-ci puisse être géré comme une entreprise, afin qu’un objectif majeur de l’enseignement supérieur soit la professionalisation immédiate, et que la recherche soit avant tout finalisée et à court terme.
L’urgence aurait dû être d’investir massivement dans les universités, y compris en moyens humains. Mais l’urgence pour le gouvernement a été la mise en place de la LRU (Loi libertés et responsabilités des universités), c’est-à-dire un cadre (l’autonomie des universités) qui lui permette d’accélérer un désengagement financier, tout en masquant cette démarche par des effets d’annonce. Cette autonomie verra un fort accroissement des pouvoirs attribués aux présidents d’université, qui auront en particulier la haute main sur les processus de recrutement de personnel, au mépris de la norme internationale, qui recommande un recrutement par des pairs compétents.
L’autonomie scientifique des universités ne sera qu’une façade dans une construction dirigiste et centralisée entièrement contrôlée par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche), imposant une recherche sur projets à court terme, sans prise de risque, sur les axes détaillés établis par le ministère, avec un nombre croissant de personnels précaires. Ce dispositif de contrôle du champ scientifique par le politique est complété par l’AERES, agence d’évaluation entièrement constituée de personnalités nommées.
Les phénomènes de concentration de pouvoirs sans contre-pouvoirs seront aggravés par la disparition programmée des EPST en tant qu’organismes de recherche ayant une politique scientifique autonome, en particulier le CNRS, principal vecteur d’une recherche non finalisée sur le long terme privilégiant la pluridisciplinarité et la prise de risque. Les UMR (Unités Mixtes de Recherche, dépendant d’une université et d’un organisme de recherche), représentent l’endroit où peut s’articuler une vision nationale et internationale assurée par les organismes de recherche, et la dimension locale qui relève de l’université de tutelle. Cette articulation permet de coordonner l’effort de recherche dans chaque champ disciplinaire et dans le contexte international. La commission d’Aubert prépare aujourd’hui la suppression de fait de cette double tutelle, et s’apprête ainsi à casser un système qui a fait la preuve de ses vertus structurantes.
Face à ces mesures qui nous paraissent inadaptées et dangereuses, nous demandons : Pour les acteurs de la recherche et de l’enseignement, une véritable autonomie scientifique et pédagogique par rapport au politique (qui n’implique aucunement un désintérêt pour les demandes de la société). Contrairement à ce que la référence à l’autonomie des universités veut laisser croire, cette autonomie-là leur est refusée.
Un renforcement du partenariat entre universités et organismes de recherche, en maintenant le principe d’une double tutelle (locale et nationale) sur les unités mixtes de recherche.
Une répartition complètement modifiée des affectations de moyens pour l’enseignement supérieur et la recherche prévues dans le budget 2008. Il faut diminuer les crédits affectés à l’ANR et au Crédit Impôt Recherche, pour augmenter ceux versés aux laboratoires par le biais des établissements (universités et organismes de recherche).
L’octroi aux universités d’un financement par étudiant équivalent à celui des classes préparatoires, des BTS et des écoles professionnelles. Un tel soutien public est la condition indispensable pour pouvoir renouer avec l’ambition de démocratisation scolaire et pour que le financement privé ne conduise pas à un contrôle des activités d’enseignement supérieur et de recherche par le privé.
Un plan pluriannuel de création d’emplois (chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs) afin de pouvoir renforcer l’encadrement pédagogique en premier cycle, sans recourir à des heures supplémentaires : il importe d’augmenter le temps que les enseignants-chercheurs peuvent consacrer à la recherche, pas de le diminuer ! La moitié de l’augmentation du Crédit Impôt Recherche suffirait pour mettre ce plan en place.
Nous demandons que les principes défendus ici soient pris en compte, et se traduisent dans les faits par un changement net de la politique menée actuellement. Nous demandons que soient clairement explicitées les perspectives d’évolution de notre système, et que toute nouvelle décision engageant son avenir soit précédée d’une concertation avec les instances véritablement représentatives des personnels. Dès à présent, nous nous attacherons à animer le débat sur ces questions auprès de nos collègues et concitoyens. Prochainement, un bilan sera fait de la prise en compte de ces demandes, notamment par la commission d’Aubert, et à travers les budgets affectés aux universités et aux organismes de recherche. Si ce bilan ne fait pas apparaître les garanties indispensables et que se confirment les menaces sur l’avenir des organismes de recherche, nous mettrons en oeuvre d’autres moyens d’action pour stopper cette évolution.

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mercredi 23 janvier 2008

séance de questions au gouvernement du 23 janvier 2008
M. Laurent Fabius – Monsieur le Premier ministre, les événements financiers de ces derniers jours, et d’aujourd’hui encore, conduisent chacun d’entre nous à essayer d’analyser la situation et de faire des propositions. Il faut le faire, cela a été dit hier, sans catastrophisme, mais aussi en évitant d’adopter la méthode Coué – en faisant comme si la France n’était pas concernée.
Au niveau français, comme l’a fait hier François Hollande, je vous demande tout d’abord de bien vouloir nous présenter dans les meilleurs délais de nouvelles hypothèses économiques, celles que vous aviez retenues n’étant plus très crédibles (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC). Dans ce cadre, nous souhaitons d’autre part qu’une action particulière soit menée en faveur des PME, qui vont souffrir de la contraction du crédit, et des ménages via la prime pour l’emploi et la revalorisation des pensions de retraite (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC).
Au niveau européen, nous souhaitons que très rapidement l’Eurogroupe demande à la Banque centrale européenne de renoncer à une attitude dogmatique qui ne peut qu’aggraver la situation. Nous souhaitons également que les pays européens adoptent une position commune en direction des fonds souverains, qui, dans ce contexte, ont les moyens financiers de « ramasser » de grandes entreprises et de grandes banques.
Enfin, sur le plan international, nous demandons qu’on assure la transparence sur les règles financières et bancaires et sur les agences de notation, et par ailleurs que le FMI se voie confier une mission d’alerte et de traitement.
Toutes ces propositions exigent que l’on ait un regard critique sur ce que certains appellent l’hypercapitalisme financier, où la finance finit par tuer l’économie et où se mélangent de façon très dommageable laisser-faire, cupidité et incompétence. Ce sont nos propositions ; quelles sont les vôtres ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR)

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NAIRU : une machine de guerre contre les salaires (envoyé par l'ami Gilbert)
Selon l’INSEE, le chômage touchait 8,3 % de la population active (1 942 000 personnes) à la fin du troisième trimestre 2007. Si l’on additionne toutes les catégories de demandeurs d’emploi, le chiffre est notablement plus important : 3 138 000 personnes (selon Alternatives économiques de janvier 2008), soit aux alentours de 13,5 % de la population active. Ajoutons-y les radiations (+23 % en un an selon la CGT) et toutes celles et ceux qui renoncent par découragement à fréquenter les couloirs de l’ANPE.
Malgré la baisse claironnée par le gouvernement et les médias à ses ordres, le chômage de masse reste une réalité qui gangrène fortement la société française. Fatalité ? « En matière de lutte contre le chômage, on a tout essayé », déclarait François Mitterrand, le 14 juillet 1993. Ou volonté politique ?
En fait, le maintien d’un taux de chômage élevé ne doit rien aux « lois » de l’économie ou à quelque mystérieuse fatalité.
Sous le couvert du NAIRU (1), c’est sciemment que la Banque centrale européenne et son président, Jean-Claude Trichet, organisent et entretiennent le chômage de masse. Sans considération aucune pour les millions de familles plongées ainsi dans l’angoisse et pour certaines dans la misère. Pour comprendre la situation, il n’est pas inutile de revenir sur quelques théories économiques en vogue. Selon les monétaristes, héritiers de Milton Friedman et des « Chicago boys », qui font aujourd’hui la pluie et le beau temps en matière de discours économique, pour faire baisser ce chômage contre lequel « on a tout essayé » il n’y a tout simplement… rien à faire ! Il existerait un « chômage naturel », variant suivant les lieux et les époques, un chômage incompressible contre lequel toute politique macroéconomique serait non seulement inefficace mais de plus nuisible car génératrice d’inflation. Ce taux de chômage reposerait essentiellement sur le refus des travailleurs d’accepter un salaire jugé trop faible. Ce serait donc un chômage volontaire ! Ce taux de chômage naturel serait d’autant plus bas que la flexibilité du travail serait plus importante.
Mais où ont-ils été pêcher le Nairu ! En 1980, James Tobin, s’appuyant sur les travaux des économistes Franco Modigliani et Lucas Papademos, formalise un nouveau concept : le NAIRU. Un calcul permettant de définir le niveau du taux de chômage ne générant pas de poussée inflationniste. Selon ce concept, quand le chômage est trop bas, les salariés sont encouragés à revendiquer des hausses de salaires ce qui conduit les entreprises à augmenter leurs prix pour préserver leurs marges. Le tout entraîne une augmentation de l’inflation. Si le taux de chômage coïncide avec le NAIRU la pression exercée permet de modérer les augmentations salariales et il n’y a donc pas d’inflation. Un espèce d’optimum du rapport chômage/inflation.
Le NAIRU est donc, au départ, un simple outil d’analyse économique parmi d’autres. Et, contrairement aux théories monétaristes, il ne conclut pas à l’inutilité de politiques macroéconomiques. En acceptant, par exemple, un taux d’inflation supérieur à celui que générerait un alignement strict sur le NAIRU il serait possible de réduire le chômage, à tout le moins de manière conjoncturelle. Sur le long terme, ses adeptes rejoignent les monétaristes sur la nécessité de modifier la structure du marché du travail si l’on veut faire baisser durablement le taux de chômage. Le problème réside dans l’usage politique qui en est fait. Car évidemment, c’est l’aspect rapport optimum chômage/inflation qui est retenu aujourd’hui par les libéraux. Pour les dirigeants de la sphère économique, finalement, NAIRU et chômage naturel c’est du pareil au même. On peut supposer que si c’est le terme NAIRU qui est généralement utilisé, c’est tout bêtement pour donner un alibi et un habillage « scientifiques » à la politique de guerre sociale initiée par le capital.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le seul remède au chômage de masse résiderait dans l’administration de la sempiternelle et amère potion libérale. Baisse des impôts et taxes sur les bénéfices des entreprises, baisse ou exonération des cotisations sociales patronales, déréglementation du droit du travail au bénéfice des patrons... Flexibilité, précarité, bas salaires, baisse des indemnisations chômage, mobilité, réduction de la protection sociale et du niveau des pensions pour les travailleurs… Tous ingrédients constitutifs de la politique de « réforme » initiée par la droite et grâce auxquels Nicolas Sarkozy nous promet un chômage à 5 % à l’horizon 2012. Du travail pour « presque » tous, mais un travail précaire, sous-payé, une retraite au rabais de plus en plus longue à obtenir. Le cauchemar des rentiers : quand la rente fond, fond, fond !
Lorsque les économistes parlent du chômage, ils s’intéressent en fait à tout autre chose. Leur vraie crainte c’est l’inflation. L’inflation survient lorsque la masse monétaire excède exagérément la valeur des biens et services créés par l’économie réelle et entraîne une dépréciation de la monnaie. Elle correspond à la hausse générale des prix dans une économie, et serait selon Milton Friedman "de tous temps et en tous lieux de nature monétaire et due à un excès de monnaie". Mais attention, il s’agit de la hausse des prix à la consommation, pas de celle des actifs, immobiliers ou financiers par exemple, considérés, eux, comme des investissements. La nuance est importante. Peu importe, par exemple, l’injection massive de liquidités dans le système financier (mise en œuvre aujourd’hui par exemple pour tenter de contrer la crise des subprimes) ou la valorisation irrationnelle des actifs financiers à grands coups de manœuvres spéculatives initiées par les hedge funds (2)… Cet excès de monnaie-là ne gène pas nos divers Jean-Marc Sylvestre puisqu’il s’agit, on l’a vu, d’investissements et donc d’espoir de gains financiers futurs.
Non, ce qui obsède à ce point nos économistes, et avec eux les banquiers, notamment les gouverneurs des banques centrales, c’est la hausse des prix à la consommation qui à terme grignote les revenus des rentiers et les profits des capitalistes. En période d’inflation, et donc, si l’on se réfère au NAIRU, de taux de chômage relativement bas, les salariés sont au maximum de leur capacité d’exiger des augmentations de salaire. Et donc les capitalistes sont « contraints » d’augmenter les prix pour préserver leur marge de profit et les dividendes versés aux actionnaires. Remarquons qu’il suffirait de réduire proportionnellement la part des profits et donc des dividendes versés, tout en conservant une marge suffisante réservée à l’investissement productif, pour que l’effet inflationniste de la hausse des salaires soit fortement amoindri. Mais cela, bien évidemment il n’est pas question une seule minute de l’envisager ! Surtout dans un système où les actionnaires exigent des retours sur investissement toujours plus rapides et abondants. Dans l’absolu, les salariés peuvent toujours donc s’accommoder d’une inflation un peu plus forte en revendiquant des augmentations de salaires et leur indexation sur les prix (l’échelle mobile des salaires). Pas les rentiers ! Pour eux l’inflation est une véritable taxe sur la fortune. Lorsque la monnaie se déprécie, la valeur de l’épargne s’amenuise, le taux d’intérêt réel baisse et les riches se retrouvent chaque jour un peu moins riches.
"L'inflation, c'est l'euthanasie des rentiers" disait Keynes. Le mal absolu… pour les détenteurs du capital et l’on comprend l’enthousiasme avec les « décideurs » économiques se sont saisis du NAIRU ! « Le pire ennemi des profits financiers c’est le plein emploi » De ce qui n’était qu’une forme de calcul du rapport chômage/inflation, les décideurs économiques et politiques libéraux ont fait un taux minimum de chômage « souhaitable », nonobstant le fait que la justesse et la pertinence des calculs effectués n’ont jamais été démontrés. Souhaitable et minimum parce qu’il représente le taux au niveau duquel la pression sur les salaires est suffisamment forte pour éviter l’inflation et donc la dépréciation de la rente. Minimum et souhaitable parce qu’il permet aux profits capitalistes de se tailler la part du lion dans la répartition de la richesse produite. Et comme c’était « souhaitable et minimum » ils l’ont organisé ! Et, de fait, depuis 25 ans, les taux de chômage observés en Europe ont quasiment toujours été supérieurs au NAIRU ! C’est cette politique visant à maintenir le taux de chômage au-dessus du NAIRU qui est déterminée par le pacte de stabilité de Maastricht et est mise en œuvre quotidiennement par la Banque centrale européenne et son président Jean-Claude Trichet. Profits contre salaires, utilisation du chômage comme arme de guerre contre le salariat, on est en pleine lutte des classes.
Exagération ? Voire ! C’est par exemple, Franco Modigliani (prix Nobel d’économie (3) 1985 et professeur au MIT – pas précisément un archéomarxiste !), l’un des « créateurs » du NAIRU, qui déclarait, le 5 avril 2000 dans le cadre de l'audition publique organisée par la commission économique et monétaire du Parlement européen : « la BCE programme le chômage » (4) ; il réitérait quelques temps après lors d’une conférence donnée à Freiburg : « Le chômage est principalement [...] le résultat de politiques macroéconomiques erronées [les décisions des Banques Centrales], inspirées par une crainte obsessionnelle de l'inflation [...] et une attitude considérant le chômage comme quantité négligeable ("a benign neglect for unemployment") [...], apparemment basées sur une utilisation critiquable de la soi-disant approche du NAIRU » (5). Plus crûment, interrogé le 7 mai 2005 sur France Info, le chef stratégiste de chez VP finance, François Chevalier, alors qu’on l’interroge sur les perspectives boursières dans les mois à venir, répond : « Le pire ennemi des profits financiers c’est le plein emploi […] or, nous sommes loin du plein emploi. » Un connaisseur, à n’en pas douter ! Taux d’emploi minimal pour profit maximal ! Pour Milton Friedman, les premiers responsables de l’inflation sont les Etats. En utilisant exagérément la planche à billet, ils créent une masse excédentaire de monnaie qui leur permet de financer à bon marché les déficits publics et d’alléger la dette en diminuant le recours à l’emprunt… Ils ont de plus la maîtrise du taux d’intérêt proposé. En le baissant ils rendent plus facile le recours au crédit pour les entreprises et les ménages et peuvent ainsi encourager la relance par la demande, ce qui va augmenter l’inflation, et baisser le taux d’intérêt réel (taux d’intérêt moins inflation) ce qui appauvrit les titulaires de rente fixe. La première mesure est donc de leur retirer ce pouvoir régalien.
Et c’est très exactement ce qu’a fait l’Union européenne. Priver les Etats de la capacité de mener des politiques macroéconomiques en utilisant le levier de la monnaie, notamment en monétisant les déficits, pour confier la responsabilité de la création monétaire à un système européen de banques centrales dirigé par la Banque centrale européenne. Une banque « indépendante » y compris d’un éventuel gouvernement européen. A ce système est confié l’objectif principal de « maintenir la stabilité des prix.. Sans préjudice de cet objectif, il apporte son soutien aux politiques économiques générales dans l’Union pour contribuer à la réalisation des objectifs de celle-ci » (article I-30 du projet de traité constitutionnel européen). Le même projet de traité constitutionnel (aucunement modifié par le traité simplifié cher à Sarkozy) qui affirmait : « L’Union œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive qui tend au plein emploi et au progrès social […] » Autrement dit
l’emploi, c’est après, si on peut ! Comme aime à le dire M. Trichet : « inflation comes first » (l’inflation d’abord). Les Etats européens, ainsi privés du pouvoir de battre monnaie sont mis dans l’impossibilité d’utiliser le levier monétaire pour financer, par exemple, des politiques de relance par l’investissement public et mis dans l’obligation d’emprunter des capitaux considérables ce qui a pour effet de consolider les taux d’intérêt élevés (taux d’intérêt qui renchérissent l’investissement en biens d’équipement et obèrent donc la croissance) décidés par la BCE… et les bénéfices des détenteurs de la dette. Laquelle BCE a fixé tout à fait arbitrairement le taux d’inflation souhaitable à 2%. Un taux bas entraînant donc, NAIRU oblige, un taux de chômage élevé. Et lorsque l’inflation atteint 3% en novembre 2007 en zone euro, M. Trichet déclare « En agissant fermement et à temps (...), le Conseil des gouverneurs fera en sorte que les effets de second tour et que les risques pour la stabilité des prix à moyen terme ne se matérialisent pas". Pour mémoire, rappelons que les « effets de second tour » dans le jargon économique c’est avant tout les hausses de salaire ! Et s’il fallait un élément supplémentaire, citons Jean-Pierre Petit, responsable de la recherche économique et de la stratégie d'investissement chez Exane BNP-Paribas, dans Le Monde du 29 janvier 2007 : « La profitabilité des entreprises restera structurellement élevée, grâce à la mondialisation, la productivité élevée, la FAIBLESSE des créations d'emplois et la faiblesse des charges financières. » A ce stade, le doute n’est plus vraiment permis. Le chômage est bien utilisé sciemment comme un moyen de contrôle social permettant de maintenir les salariés dans l’angoisse des lendemains, modérer les revendications salariales et permettre de restructurer « à la baisse » le marché du travail… Le chômage est une arme de guerre sociale contre les salariés ! Un instrument employé pour faire baisser la part des salaires dans la répartition de la richesse créée et préserver ainsi les marges des entreprises, c’est-à-dire en fait le taux de profit des capitalistes et les revenus des détenteurs de la dette !
Et tout cela au nom du NAIRU… Harponnons le NAIRU ! Christian Gourdet
NOTES :
(1) Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment (taux de chômage n’accélérant pas l’inflation). Le NAIRU se calcule à l’aide de formules mathématiques que nous invitons les férus d’économétrie et de chiffres à découvrir, par exemple, sur Wikipédia.
(2) Les hedge funds sont des fonds d'investissement non cotés à vocation spéculative. Ce sont des fonds spéculatifs recherchant des rentabilités élevées. Ils utilisent l’effet de levier, c’est-à-dire la capacité à engager un volume de capitaux qui soit un multiple plus ou moins grand de la valeur de leurs capitaux propres.
(3) Titulaire, en fait, du Prix de la Banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel, puisque le Prix Nobel d'économie n’existe pas… l'économie n'ayant jamais été reconnue comme une science par la fondation Nobel. (4) http://www.europarl.eu.int/press/sdp/dirinf/fr/d000405.htm
(5) http://www.fdewb.unimaas.nl/algec/staff/framespages/muysken/Aggregate%20demand%20should%20do%20the%20job.pdf
POUR EN SAVOIR PLUS : Voir le site très fourni « Le nom de la ruse » : http://lenairu.blogspot.com/

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mardi 22 janvier 2008


le PS, le traité, le congré
La fin de l'hypocrisie
(pour la républicque sociale - auteur François Delapierre sur http://www.pourlarepubliquesociale.org/
Comment Jean-Marc Ayrault a-t-il pu croire que sa ligne du boycott du Congrès de Versailles tiendrait la route ? Sans doute espérait-il que les Français ignorants de la procédure goberaient le gros mensonge selon lequel, lorsque l’on est en faveur du référendum, la « cohérence » (sic) commande de ne pas se rendre à Versailles. Peut-être croyait-il aussi que pour démontrer leur unité à la veille d’échéances électorales, les socialistes seraient prêts à n’importe quel compromis aussi absurde et hypocrite soit-il. Il n’en a rien été. Et tout a éclaté mardi dernier.
Petit rappel des faits. La journée commence par une conférence de presse du Comité National pour un Référendum. La matière est moins croustillante pour la presse que les bisbilles internes au PS. Mais on peut dire que le CNR a déjà rempli une partie de ses objectifs : faire comprendre que la question du référendum est politiquement centrale, distincte de l’opinion que chacun a sur le traité de Lisbonne, et enfin que la gauche a le moyen de l’obtenir si elle vote « non » au Congrès de Versailles. Au même moment, l’Assemblée débat d’une proposition de loi des communistes pour obliger à un référendum. Elle recueille 140 voix contre 176. On voit dès lors que le veto des 2/5e est à portée de vote lors du Congrès de Versailles.
Ensuite se tient la réunion du groupe socialiste. Ayrault renonce à sa consigne de boycott. Elle aura tenu une semaine. Il fait voter celle de l’abstention « à condition que chacun la respecte » par 68 voix contre 30. Cette nouvelle ligne tiendra 10 minutes. Dès la fin de la réunion du groupe, Henri Emmanuelli a invité les parlementaires favorables au « non » à se réunir. Ceux-ci confirment à l’unanimité qu’ils voteront « non » au Congrès de Versailles. Au final, chacun votera donc comme il l’entend. En conscience. Sur sa conception de l’intérêt général et sans le refuge de la discipline de parti. D’ailleurs le Bureau national du PS qui se réunit à 17h renonce à adopter une position. On se contente de « prendre acte » de la « décision des groupes ». Cela aura pris une minute, sans débat ni vote. Car chacun sait à cette heure que la discussion collective ne changerait la conviction de personne.
De longs mois de tentatives d’enfumage débouchent donc sur une clarification brutale. L’espoir caressé par la direction du PS mais aussi un temps par une partie de sa gauche d’arriver à une position de consensus évitant de se prononcer sur le fond a éclaté. Le vote du Bureau National en faveur du traité de Lisbonne avait déjà provoqué la rupture entre Hollande et Emmanuelli. La journée de mardi dernier achève le travail. La synthèse du Mans est bien morte. Les désaccords de fond au sein du mouvement socialiste sont sur la place publique. Tant mieux.
Ils le sont dans des conditions où la gauche du PS a beaucoup d’arguments pour elle dans le pays. Elle seule défend pour de bon le respect de la souveraineté populaire. Ayrault n’arrivera pas à faire croire le contraire. Il déclare qu’il déposera une motion référendaire sur la ratification du traité, après le Congrès de Versailles... mais ajoute « qu’il est probable vu le rapport de forces » qu’elle ne sera pas retenue ! Il contre-attaque : « Certains pensent que si on rejetait la modification constitutionnelle, cela provoquerait un référendum. C'est inexact. Cela provoquerait une crise profonde qui ne déboucherait sur rien. Le traité de Lisbonne ne pourrait plus être soumis à ratification. » Mensonge plus gros que lui : c’est justement parce que la ratification du traité impose une révision préalable de la Constitution que Sarkozy serait contraint en cas de rejet à Versailles de la soumettre au peuple par référendum.
La droite du PS, quand à elle, patine. Le nouveau président a pillé ses idées et certains de ses hommes. Son héros Tony Blair sert la soupe à Sarkozy dans un Conseil national de l’UMP. Dominique Strauss-Kahn devenu président du FMI soumet sa théorie de la régulation sans rupture à la réalité du système (voir au dos). L’économie mondiale entre en crise à cause des politiques de financiarisation et de libéralisation. Dans la rue, tout le monde ne parle que du pouvoir d’achat. C’est l’heure du « social » plus que du « sociétal ».
Souveraineté populaire, partage des richesses, orientation de l’économie… les « vieilles » questions sont de retour. Toute la gauche n’a pas les mêmes réponses. Aucune synthèse d’apparence ne parviendra plus à dissimuler ce désaccord. Il faut donc le trancher. Et pour cela que le peuple s’en mêle. Cela commence maintenant. D’ici le 4 février à Versailles, seul lui a le pouvoir de convaincre un à un ses parlementaires de ne pas lui enlever son droit à la souveraineté.

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du blog de Christian Bourquin http://www.christianbourquin.com/ Président du Conseil Général des Pyrénées Orientales
..." c’est pourquoi nous devons poursuivre notre lutte contre l’individualisme, l’égoïsme, le chacun pour soi. Nous vivons ensemble, que ce soit dans ce Pays Catalan où nous sommes aujourd’hui ou dans le pays tout entier. C’est ensemble que nous devons fabriquer les instruments de notre propre bonheur.
Il ne s’agit pas de vous promettre LE bonheur – personne ne peut prétendre décider de ce qui rendra les autres heureux - mais bien de permettre d’avoir le libre accès à TOUT ce qui peut nous amener à être heureux.....
... Certains prétendent que LA politique doit faire RÊVER… La magie est certes une source de ravissement pour l’esprit ; elle peut panser temporairement les problèmes, mais elle ne guérit pas. Pour moi, la politique doit faire espérer, oui, parce qu’elle appréhende le réel, elle l’observe, elle l’analyse puis elle le conduit vers des transformations, par la force du travail, par la force d’actions claires et visibles au quotidien. La politique n’est pas un écran de cinéma pour films américains ; elle est, et doit demeurer, un miroir particulier dans lequel on se regarde tout en regardant au-delà, loin devant soi. C’est là l’essentiel du travail des élus de la République : prendre des décisions permettant la mise en œuvre de projets pour garantir, à chacun, une existence harmonieuse, confortable et agréable. "

samedi 19 janvier 2008


Le préfet oblige un avocat malien inscrit à Aix depuis 28 ans à quitter le territoire
Publié le samedi 19 janvier 2008 à 07H21 sur le site de "la Provence".
Photo K VILLALONGA

Me Abdoulaye Coulibaly, avocat à Aix, vit en France depuis 1962, date à laquelle il s'est inscrit en droit.
Il a passé sa carrière à plaider la régularisation de centaines d'étrangers. C'est à son tour d'être menacé d'une expulsion. Le préfet des Bouches-du-Rhône a adressé, le 1er octobre, à M e Abdoulaye Coulibaly, un avocat inscrit au barreau d'Aix-en-Provence depuis vingt-huit ans, un arrêté de refus de titre de séjour assorti d'une obligation de quitter le territoire français dans le délai d'un mois. Un territoire sur lequel cet avocat malien vit, sans anicroches, depuis... 1962, date à laquelle il s'était inscrit à la faculté de droit d'Aix-en-Provence. A cette époque-là, il avait 25 ans et la carte de séjour n'avait pas encore été instaurée.
Pour Jean-François Leca, bâtonnier d'Aix, "on marche sur la tête. Mon confrère exerce depuis trente ans, on le voit plaider ses dossiers tous les jours. A croire qu'à la préfecture, il faut faire du chiffre. Plus personne n'est à l'abri". Le chef de file des avocats aixois compte bien que, lundi, à l'audience sur le recours déposé contre la décision préfectorale, "les juges administratifs feront preuve de plus de bon sens que le préfet". L'administration estime qu'Abdoulaye Coulibaly ne "justifie pas de sa présence en France pour chaque année depuis dix ans". En dépit des attestations de tous ses bâtonniers depuis 1980, en dépit du bail de son cabinet renouvelé depuis dix-neuf ans. "Sans incidence", tranche le préfet qui réclame des factures, des quittances... "Je comprends l'émotion, dit la chef du bureau des étrangers à la préfecture, mais on n'a qu'une règle et on l'applique à tous de la même façon".
Me Coulibaly, père d'un enfant français âgé de 21 ans, n'avait jusqu'alors rien rencontré d'autres que des contrariétés, jamais une telle rudesse administrative. En 1974, lorsqu'était sortie la première loi sur le séjour des étrangers, l'administration lui avait rétorqué: "Ça ne vous concerne pas". En 1989, lorsque la préfecture s'était intéressé à sa situation, sa demande de naturalisation suffisait à légaliser sa présence . Durant ces quarante-cinq années de vie en France, son passeport malien - renouvelé en France dans les répresentations diplomatiques- et sa carte professionnelle ont toujours suffi.
L'avocat oscille entre rire et pleurs. Cette procédure le terrasse. "C'est ubuesque mais, en même temps, je n'arrive plus à travailler. C'est une humiliation, une meurtrissure". Bien sûr, il s'est rendu au Mali, voir sa famille et même plaider des dossiers, mais "c'est en France qu'il a construit sa vie professionnelle et privée", observe Me Claudie Hubert, son avocate qui ne décolère pas. C'est toute la profession d'avocat qui a décidé de faire bloc derrière son confrère. Le Syndicat des Avocats de France et le Conseil national des barreaux interviendront lundi à l'audience

vendredi 18 janvier 2008

trouvé sur http://bertrand-bertrand.over-blog.com/ à propos de ressources annexes de la première dame - pas réellement politique, il y a d'autres choses à reprocher au président (en plus de tout le reste sa conception de la laïcité me crispe, euphémisme) mais cela entre tellement dans la répulsion qui sape notre moral, que idiotement je reprends :
"Pourquoi faut-il que j'apprenne la nouvelle par les media chiliens,quand cela concerne la femme du président de la République ?Ai-je raté un épisode ?Ici, le spot...http://www.youtube.com/watch?v=Ee6IXwRfIbkCarla Bruni qui fait de la pub pour Fiat ?Cela est-il compatible avec son nouveau statut ?Le gouvernement français va-t-il acheter des Fiat ?Un joli coup pour Fiat qui réussit a ce qu'on en parle jusqu'ici ?"Mais qu'est ce que tu veut que ca m'foute ?" comme le dit Feist à Arthur H. il s'agit de spots publicitaires pour Fiat"

mercredi 16 janvier 2008


laïcité - questions orales mercredi 16 janvier 2008
Monsieur Jean Glavany
Après le discours de Constantine, puis celui du Latran, voici donc le discours de Riyad ! Le Président de la République n’y cite plus Dieu à toutes les pages, mais à toutes les lignes, ce qui pose un problème de fond dans notre République. Il est hors de question de relancer les guerres de religion. Elles ont déjà fait assez de mal.
Mais j’aimerais vérifier que nous parlons toujours de la même République et des mêmes principes. D’où ma première question : la loi de 1905, dite de séparation des Églises et de l’État, n’interdit-elle pas au religieux de s’immiscer dans la sphère politique et au religieux de s’immiscer dans la sphère politique ? Et, si c’est bien le cas, n’a-t-elle pas été violée ?
Lorsque le Président de la République s’adressait aux étudiants de Constantine en disant « nous », nous pensions benoîtement qu’il parlait au nom du peuple français. Mais pas du tout : c’était « nous, les chrétiens ». Les juifs français, les musulmans français, les athées et les agnostiques français sont-ils encore représentés par le président de tous les Français ?
Le Président de la République affirme qu’ « un homme qui croit est un homme qui espère », comme si l’espérance était réservée aux croyants. Et Guy Môquet ? Était-il bien nécessaire d’honorer la mémoire de ce jeune militant communiste, qui a transcendé la peur de mourir pour cette belle espérance que l’on appelle la liberté, si c’était pour l’humilier de la sorte ? A-t-on le droit d’espérer en France sans être croyant ? A-t-on le droit à une spiritualité sans Dieu, à l’image de Spinoza, de Camus, de Sartre et de tant d’autres ?
Le Président de la République dit enfin que dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé…car il lui manquerait toujours le sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance… Cette nouvelle hiérarchie, qui place l’instituteur, fonctionnaire de la République assumant une mission de service public, au-dessous du prêtre, n’est-elle pas une insulte au dévouement exemplaire des instituteurs de la République et une nouvelle violation de la loi de 1905 ?


Assemblée nationale – 3ème séance mardi 15 janvier 2008
Monsieur Michel Vaxès
…Le protocole n° 7 prévoit quant à lui que la charte n’est pas applicable à la Pologne ou au Royaume-Uni. Le non français et néerlandais aura au moins servi à d’autres !
Si le terme de « constitution » est abandonné, de même que les symboles de l’Union, le déficit démocratique et l’orientation libérale demeurent. Les ministres nous ont assuré que la concurrence n’était plus un objectif qui fonde les politique de l’Union, et que les préoccupations des Français étaient donc prises en compte. Pourtant, la concurrence libre et non faussée est reprise dans un protocole annexé au traité : admettez donc que c’est un de vos objectifs, sans quoi vous n’en auriez pas eu besoin ! En prétendant avoir fait un geste important en faisant disparaître cette mention du texte, vous insultez et notre intelligence, et celle de notre peuple
Le nouveau traité conserve intégralement le carcan du pacte de stabilité et retire aux États toute marge de manœuvre pour conduire des politiques de croissance. Vous affirmez que les services publics seront protégés par un protocole ayant même valeur que le traité, mais l’article 106 prévoit bel et bien qu’ils resteront soumis à la concurrence ! Vous prétendez que le nouveau traité prend en compte les préoccupations des Français mais, alors que le non avait exprimé une crainte de dérive atlantiste de l’Union, l’article 42-2 fait clairement allégeance à l’OTAN. Il prévoit notamment que la politique de l'Union respecte les obligations découlant du traité de l'Atlantique Nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l'OTAN.
Vous prétendez que le traité de Lisbonne rend les institutions de l’Union plus démocratiques et efficaces, mais rien n’est fait pour combler leur déficit démocratique. La Commission décidera et les parlements s’inclineront. La Banque centrale européenne restera indépendante, avec seule mission de rendre la zone euro crédible pour les marchés financiers. Les élus n’auront aucun moyen d’infléchir des politiques aux conséquences sociales dramatiques. Les pouvoirs resteront concentrés dans des instances non élues comme la Commission et la Cour de justice des Communautés européennes. Quant au rôle des parlements nationaux, le traité de Lisbonne contient une évolution, certes, mais mineure. Les prérogatives qui leur sont reconnues sont très insuffisantes. Les résolutions votées dans le cadre de l’article 88-4 n’ont aucun caractère contraignant, les parlements ne seront pas les garants du principe de subsidiarité, et le pouvoir qui leur est reconnu de s’opposer à la mise en œuvre de la procédure de révision simplifiée n’est qu’un pouvoir d’empêchement, non de proposition. Nous sommes donc bien loin d’un véritable fonctionnement démocratique.
À l’évidence, le traité de Lisbonne et celui que les Français avaient rejeté en 2005 sont largement similaires. Votre refus de consulter le peuple par référendum est l’expression de votre peur. Vous savez qu’il n’est pas dupe. Vous craignez sa lucidité, et c’est pourquoi vous l’empêchez de s’exprimer. .. Vous le bâillonnez. Si vous ne craignez pas le verdict populaire, si vous êtes certains que les électeurs qui ont voté pour Nicolas Sarkozy ont approuvé implicitement le traité modificatif, pourquoi ne pas organiser un nouveau référendum ? Pourquoi ne pas asseoir ce traité sur la souveraineté populaire ? Vous auriez pu prendre exemple sur la Constitution californienne, selon laquelle une norme adoptée par référendum ne peut être abrogée ou modifiée que par la même voie.
La Cour constitutionnelle italienne fait siens les mêmes principes.
Ne refusez pas au peuple français le droit de s’exprimer. Ne lui dites pas que la question ne le concerne plus parce qu’il s’est trompé en 2005. Ne le sanctionnez pas parce qu’il ne s’est pas soumis à vos exigences. N’affirmez pas que la voie parlementaire est plus noble que le référendum et que les élus ont plus de légitimité que les citoyens. Ne l’accusez pas d’être responsable, car vous seriez coupable de mépris à son égard. Une majorité de nos concitoyens ont dit vouloir être consultés. Nous les représentons tous ici. Prenons le temps de les écouter. Rouvrons le débat sur la procédure, et il apparaîtra que ce que notre peuple a défait, seul notre peuple a le pouvoir de le refaire. C’est pour ouvrir à nouveau ce débat que je vous invite à adopter cette motion de renvoi en commission

dimanche 13 janvier 2008

marché du travail

déclaration de la délégation CGT
Les convergences réalisées et affirmées par les cinq confédérations syndicales ont, enfin, conduit dans les toutes dernières heures de la négociation, le patronat à bouger sur quelques uns de ses objectifs ondamentaux pour lesquels il s’était montré totalement intransigeant depuis quatre mois et vingt séances de négociations.
La CGT salue l’importance du travail réalisé entre les organisations syndicales. Quel que soit le positionnement final des unes et des autres quant à la signature de l’accord, la CGT mettra tout en oeuvre pour que cette élaboration convergente porte ses fruits dans les rendez vous futurs.
Cela étant, malgré les inflexions de dernières minutes obtenues de la partie patronale, le projet d’accord reste marqué de nouvelles mesures de flexibilité imposées aux salariés (création d’une période d’essai au
niveau national interprofessionnel, création à titre expérimental d’un CDD pour objet défini, création d’une nouvelle modalité de rupture du contrat de travail évitant le recours au juge pour les salariés, appel à
ce que la loi plafonne les indemnités…)
Les quelques dispositifs qui pourraient apparaître favorables aux salariés sont soit de faible portée, soit renvoyés à des négociations ultérieures (création d’une indemnité de rupture interprofessionnelle,
portabilité des droits à la couverture complémentaire santé et prévoyance, création d’une période de mobilité, création d’une prime forfaitaire pour les jeunes demandeurs d’emploi de moins de 25 ans…).
Rien dans le projet d’accord ne permet ni de réduire la précarité, ni de favoriser les créations d’emplois.
Les salariés, les demandeurs d’emploi, les jeunes ne trouvent pas de réponses concrètes pour de vraies perspectives d’avenir et une sécurité sociale professionnelle.
Avec ce projet d’accord, le patronat gagne donc de la sécurité pour accentuer sa politique de flexibilité.
Pour toutes ces raisons, la délégation CGT dans la négociation proposera au Comité Confédéral National de la CGT qui se réunit le 29 janvier de ne pas signer cet accord.
Le 11 janvier 2008


traité européen et référendum
communiqué de presse de Kléber Mesquida
Paris, le 09 janvier 2008

« Pas de tapis royal pour SARKOZY »
En 2005, le peuple de France, par référendum, avait rejeté le Traité européen. Le président SARKOZY a décidé d'ignorer l'expression populaire et de faire réviser la Constitution par le Parlement pour permettre la ratification du Traité.
En l'état du rapport des forces politiques du parlement, la majorité des 3/5ème ne lui étant pas acquise, ne pas participer au vote, c'est lui dérouler un tapis rouge en lui offrant plus de 90% des suffrages exprimés; une voie royale qu'il transformera en triomphe alors que sa cote de popularité s'effrite.
Les socialistes avaient soutenu la voie du référendum pendant les campagnes présidentielles et législatives. Ne pas se tenir à ces engagements c'est ajouter du trouble à la crédibilité du PS. Si certains ont des convictions volatiles et changent d'avis comme de tenue de ville, notre électorat nous le rappellera une nouvelle fois.
Pour ma part, je respecterai ces engagements, je me rendrai au Congrès de Versailles du 4 février pour voter NON.

jeudi 10 janvier 2008


Le vrai bilan des 35 heures - article Libération - enfin ! il aurait été bien que ces vérités soient rappelées ces dernières années pour dégonfler la propagande UMP Modem et la mollesse des socialistes aimés des médias

Nicolas Sarkozy a confirmé hier qu’il voulait aller «beaucoup plus loin» dans la réforme du temps de travail sans en changer la durée légale. Il relance ainsi un débat douloureux à gauche. Petit tour des idées reçues.
GRÉGOIRE BISEAU, MURIEL GREMILLET et FRANÇOIS WENZ-DUMAS
jeudi 10 janvier 2008


Ajustement de discours. Hier, à l’occasion des vœux aux parlementaires, Nicolas Sarkozy a tenu à préciser qu’il n’était pas dans «l’intention du gouvernement de supprimer la durée légale du travail», mais d’aller «beaucoup plus loin dans la réforme des 35 heures». Bref, de poursuivre la politique de détricotage de la réduction du temps de travail (RTT), au nom du pouvoir d’achat et de la compétitivité. Tentative de bilan de la mesure phare du gouvernement Jospin que la droite n’a jamais cessé de combattre, et que la gauche a de plus en plus de mal à assumer.

1. Les 35 heures n’ont pas créé d’emplois
Faux. Pendant la campagne électorale de 1997, le PS promettait la création de 600 000 à 800 000 postes grâce aux lois Aubry. La réalité est probablement plus près de 350 000 emplois entre 1998 et 2002. Ce chiffre arriverait presque même à faire consensus. Reste à savoir ce qui a permis ces créations de postes : Pour les économistes libéraux, ce n’est pas la baisse de quatre heures du temps de travail qui libère des postes. Ce sont la flexibilité accrue et les baisses de cotisations sociales sur les bas salaires qui sont à l’origine de cet effet emploi. D’autres considèrent que la baisse du temps de travail couplée à une croissance mondiale favorable à l’époque a encouragé les entreprises à créer des emplois.
2. elles coûtent très cher à l’Etat
Vrai. En 2008, les allégements de charges liés aux 35 heures vont coûter 21,4 milliards d’euros au budget. Mais de fait, il faudrait plutôt parler d’allégements de charge qui s’appliquent aux bas salaires, dont un peu plus d’une moitié sont directement en lien avec la réduction du temps de travail. Des allégements dits «Fillon», puisque c’est l’actuel Premier ministre qui a inventé le dispositif qui s’applique aux salaires entre 1 et 1,6 fois le Smic. En 2007, ces allégements représentaient 20,6 milliards d’euros. Reste à savoir s’ils n’encouragent pas à un «tassement» des grilles salariales vers le bas. Au-delà de 1,6 Smic, les entreprises paient davantage de charges. En 2008, l’Assemblée nationale a décidé de se pencher sur le problème et de réaliser une réelle évaluation de ces allégements.
3. Elles nous ont rendus paresseux
Faux
. Non seulement les Français ne sont pas les plus flemmards de la classe européenne, mais si l’on en croit Eurostat, l’organisme de statistique de la Commission, ils travaillent autant voire plus que leurs voisins. Avec 35,9 heures travaillées par semaine (tout emploi confondu), les Français sont au turbin un peu plus longtemps que les Anglais (35,7 heures), que les Allemands (35,8 heures) et beaucoup plus que les Bataves (34,5) ou que les Suédois (34,5). Pourtant la France est bien le pays dans lequel un salarié à temps complet travaille le moins en Europe. Contradiction ? Non, car c’est la part du temps partiel dans l’emploi total qui fait toute la différence. Or en la matière et notamment grâce aux 35 heures, la part du temps partiel notamment chez les femmes est beaucoup plus faible en France (17 %) qu’au Royaume-Uni (25,5 %), en Allemagne (26,3 %) et bien sûr aux Pays-Bas (46,9 %) le champion européen.
4. elles ont fait baisser la productivité

Faux. Le salarié français a toujours affiché une bonne productivité (nombre d’unités produites par heure de travail). Mais la mise en place des RTT dans les entreprises françaises, loin de semer le chaos, a encore amélioré cette performance. Lisons la prose de l’Insee, dans sa dernière livraison sur «l’évolution des salaires en France en 2007» : «La mise en œuvre de la réduction du temps de travail s’est accompagnée des modifications dans l’organisation du travail visant une meilleure productivité». Résultat, la productivité horaire du salarié français était en 2004 de 16,5 % supérieure à la moyenne de l’Europe des Quinze, contre un écart déjà positif de 11 % en 1996.
5. Elles ont fait stagner les salaires
Vrai. Au cours de la période 2000-2005, les salaires du secteur privé ont augmenté péniblement de 0,5 % par an, alors que la croissance annuelle moyenne du PIB s’est élevée à 1,6 %. Entre 2001 et 2003, le taux de croissance du salaire net moyen a même baissé, avant de repartir légèrement à la hausse à partir de 2004. Deux effets se sont conjugués. Un : les accords de modération salariale qui ont accompagné de nombreux accords de réduction du temps de travail dans les entreprises. Deux : la remontée du chômage à partir de 2001 qui a, elle aussi, pesé sur les salaires.
6. elles ont semé la zizanie à l’hôpital

Vrai. Aujourd’hui, ce sont près de 23 millions d’heures supplémentaires impayées et de 3,5 millions de jours de congés stockés dans des comptes épargne temps qui se sont accumulés dans le secteur hospitalier. Cela, en dépit des milliers d’emplois créés dans les secteurs médicaux et para-médicaux grâce à la RTT. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a programmé des rencontres avec les syndicats pour désamorcer des mouvements de grève qui s’annoncent. Mais la situation catastrophique de l’hôpital ne date pas de 2002. Les 35 heures n’ont fait que radicaliser le problème des recrutements dans certaines professions, comme les infirmières. Toutes les créations d’emploi promises n’ont pu être tenues faute de candidats et, dans certains cas, de financement.
7. Elles ne sont pas applicables dans les PME
Faux. Jusqu’ici les PME ne se plaignaient pas trop. D’abord, elles avaient obtenu un délai de deux ans avant de choisir d’appliquer la RTT et bénéficiaient des allégements de charges sur les bas salaires. Surtout, pour celles qui baissaient le temps de travail, les heures supplémentaires entre la 35e et la 39e heures étaient majorées de 10 %, contre 25 % pour une heure sup normale. Sauf que depuis le mois d’août dernier, la première heure sup est facturée à 25%, par la loi Tepa (travail, emploi, pouvoir d’achat), voulue par... Nicolas Sarkozy. Résultat, c’est aujourd’hui que les PME montent au créneau pour dénoncer ce renchérissement du coût des heures sup

mercredi 9 janvier 2008

L’utilisation berluskozyenne des médias déséquilibre la démocratie
intervention de Laurent Fabius sur le Nouvel Obervateur en date du 9 janvier
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/medias/medias__pouvoirs/20080109.OBS4339/lutilisation_berluskozyenne_des_medias_desequilibre_la_.html

je sais je ne suis pas concernée, surtout par la politique intérieure des USA (sauf répercussions sur l'économie mondiale) mais je suis navrée que pour la seconde fois John Edwards (normal je choisis toujours des loosers) soit "hors course" selon les journalistes américains.
Puisque selon eux aussi l'heure d'un ralliement approche, un souhait dans mon coin, qu'il choisisse Obama.


Badinter dénonce le projet de loi sur la rétention de sûreté des pédophiles
sur le site du Nouvel Observateur en date du 9 janvier
Robert Badinter, ancien garde des Sceaux socialiste, a ouvertement critiqué, lundi 7 janvier, le projet de loi prévoyant "une rétention de sûreté" pour les pédophiles jugés toujours dangereux après avoir purgé leur peine.
"Il s'agit d'un changement radical de notre droit et d'une dérive que je ne peux que critiquer, dénoncer", a lancé Robert Badinter interrogé sur RTL. Le texte du projet de loi doit être débattu mardi à l'Assemblée nationale.
"Pas de prison sans infraction"
"Tout notre système judiciaire repose aujourd'hui sur un principe simple: il n'y a pas de prison sans infraction. Or, là c'est tout à fait autre chose, c'est après la peine que l'on maintient quelqu'un en prison, non pas au titre d'une infraction qu'on lui reproche, non pas au titre d'une infraction pour laquelle il a été condamné mais au titre d'une infraction virtuelle, d'un crime qu'il pourrait éventuellement commettre s'il était libre", a dénoncé le sénateur des Hauts-de-Seine."C'est une dérive dangereuse, nous oublions trop que la justice repose sur un certain nombre de principes et que le premier de ces principes, dans tout pays de libertés, c'est la présomption d'innocence", a-t-il poursuivi.
"Vous savez, il va peut-être récidiver un jour"
Soulignant que "le taux de récidive des violeurs est de 1 %", Robert Badinter a relevé que "de nombreuses mesures" existaient pour prévenir la récidive comme "le suivi socio-judiciaire avec injonction de soins, la surveillance judiciaire, l'inscription au casier avec obligation de se présenter à la police pour les criminels dangereux"."Garder quelqu'un en prison parce que des psychiatres auront dit 'vous savez, il va peut-être récidiver un jour' c'est une dérive vers une société, une justice que je n'accepte pas", a insisté l'ancien ministre de la Justice
.Pétition
Dans un communiqué commun diffusé lundi, le Syndicat de la magistrature (SM), le Genepi et le SNEPAP-FSU, ont dénoncé un projet de loi "attentatoire aux libertés et contraire aux principes fondamentaux de notre droit pénal. Ils ont lance un appel à signature contre le texte. Cette pétition a d'ores et déjà été signée par la Ligue des droits de l'Homme (LDH), le parti communiste (PCF), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et les Verts.
Les centres fermés opérationnels dès la promulgation
Si les centres fermés pour pédophiles dangereux en fin de peine n'entreront véritablement en fonction qu'en 2023, le projet de loi n'étant pas rétroactif, le premier des centres fermés à Fresnes pourra héberger dès fin 2008 ceux qui ne respecteront pas une mesure de surveillance électronique."Le premier centre ouvrira à Fresnes, en septembre 2008, (avec) 40 places", avait annoncé fin décembre la ministre de la Justice Rachida Dati.
Cependant, a précisé lundi la Chancellerie, les centres fermés --baptisés "centres socio-médico-judiciaires"-- pourront accueillir avant cette date [ndlr, 2023] des ex-détenus "qui ne respecteraient pas les obligations liées" au placement sous surveillance électronique mobile (PSEM ou bracelet électronique).

mardi 8 janvier 2008

Mercredi, premier jour des soldes à Paris: on pense au pouvoir d’achat des stagiaires?

repris de http://equilibreprecaire.wordpress.com/
Vous l’attendiez depuis longtemps, nous aussi, nouvelle action Génération précaire pour obtenir une vraie réforme des stages…
Rendez-vous le mercredi 9 janvier 13h M° Chaussée d’Antin pour l’ouverture des soldes
Deux jours plus tard, le 11 janvier, cela fera deux ans que des dispositions sur les stages ont été présentées en conseil des ministres par un certain Dominique de Villepin.

Deux ans après rien n’a changé : la rémunération n’est pas fixée et a failli reculer et l’encadrement n’a pas progressé.
Le 11 janvier, c’est aussi une nouvelle réunion du Comité des Stages lors de laquelles les ministres pourraient proposer leur réforme des stages.
En attendant les soldes sur les salariés continuent, et toute l’année !
Un stagiaire, c’est en effet au moins 70% de rabais sur le SMIC…
Alors nous ferons les soldes aussi, à notre manière et avec nos propres cartes de réduction
Rendez-vous le 9 janvier 13h
ici M° Chaussée d’Antin, à la pointe de l’angle du boulevard Haussmann et de la rue Lafayette(durée de l’action 30 à 45 minutes)
A mercredi, venez nombreux, faites passer le message et bonne année !
L’équipe de Génération Précaire
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Je ne peux bien sûr pas y être - mais penser à eux

dimanche 6 janvier 2008


pour la laïcité, pour l'Europe, pour le referendum, pour l'unité - à lire

mercredi 2 janvier 2008


Sur le pont d’Avignon, les socialistes ne dansent pas tous en rond…
Un billet, assez bonne image de notre réalité, daté de début décembre – je n’ai plus trop le courage de voir où nous en sommes - trouvé sur http://reformeraujourdhui.blogspot.com



La préparation des élections municipales est toujours une période délicate pour les partis politiques qui doivent rendre parfois des arbitrages douloureux.
C’est encore moins simple pour le PS qui est aujourd’hui aux abonnés absents, voire carrément à contre-courant en plein conflit sur les régimes spéciaux ou les universités, son premier secrétaire ne faisant guère entendre la voix de l’opposition face à la politique ultra-libérale de Nicolas Sarkozy.
En prenant position en faveur du Oui au mini traité européen, lors du prochain congrès de Versailles, le bureau national du PS aide objectivement le président de la république. Ce nouveau Oui socialiste, malgré le vote populaire en faveur du Non au TCE le 29 mai 2005 et après avoir dit précédemment qu’un nouveau référendum était nécessaire, arrive au terme d’une «logique» qui n’est plus acceptée par une partie grandissante des militants.
Les socialistes de la cité papale n’échappent pas à ce débat sur l’absence de ligne politique claire et d’idées fortes de leur parti. Hasard du calendrier, le premier des trois forums nationaux inscrits dans le processus de rénovation du PS se tenait justement à Avignon 24 novembre dernier…
En vue des élections municipales du printemps prochain, deux des trois candidats socialistes à l’investiture : Yves Léonard et Cécile Helle viennent de jeter l’éponge au niveau local de sorte que les militants n’auront plus aucun choix possible, une seule personne restant en lice : Michèle Fournier-Armand, vice-présidente du Conseil Général de Vaucluse.
Cécile Helle appelle à une initiative citoyenne de gauche, en n’excluant pas de rejoindre le conseiller général communiste André Castelli, entrant ainsi en concurrence avec la liste socialiste officielle.
Mais ce débat politique est d’autant plus vif que, pour nombre de militants socialistes avignonnais, le fonctionnement démocratique de la section d’Avignon laisse plus qu’à désirer. Cette section comprend en fait deux sous-sections ; celle d’Avignon-ville et celle d’Avignon Montfavet. Ces deux communes, bien qu’ayant des codes postaux différents, constituent ensemble la section d’Avignon.
Dans l’une, Avignon-ville, milite la vice-présidente du CG de Vaucluse : Mme Michèle Fournier-Armand. Dans l’autre, celle de Montfavet, milite Cécile Helle, ancienne suppléante d’Elisabeth Guigou (reclassée par le PS dans une autre circonscription électorale plus clémente…)
La proximité équidistante des villes de Marseille et de Montpellier et les règles démocratiques internes très particulières qui y règnent, semblent avoir déteint fortement sur la section d'Avignon. On constate en effet qu’avant chaque vote important (congrès, référendum sur le TCE ou désignation des candidats aux diverses élections), le nombre d’adhérents de la section d’Avignon-ville augmente dans des proportions fulgurantes ! Sans doute l’opération des adhérents «soldés» à 20 € favorise-t-elle ces envies subites de prendre une carte au PS avignonnais…
Les partisans de Cécile Helle pointent du doigt également une convocation des adhérents dans le local appartenant à la section d’Avignon-ville (plutôt que dans un autre endroit «neutre»), à quelques mètres d’une rocade très bruyante et d’une capacité de quelques dizaines de personnes alors que les deux sections réunies en comptent plusieurs centaines…, des dates de réunion fixées au dernier moment de sorte que tous les adhérents ne puissent être convoqués, une mise à l’écart dans les préparatifs de débat de la secrétaire de la section d’Avignon-Montfavet, bref tout l’arsenal que l’on a déjà connu ou que l’on connaît encore aujourd’hui dans certaines fédérations départementales du PS…
Bien que cette histoire, digne des plus belles intrigues de l’ancien Palais des Papes, soit aussi une rivalité de personnes, elle porte en germe le débat qui pourrait voir le jour, dans les mois qui viennent, à l’approche du prochain congrès du PS, à savoir celui d’une scission éventuelle entre les sociaux-libéraux (la fédération de Vaucluse étant plutôt strauss-kazienne…) et les autres socialistes pour un dénouement à l’Allemande avec un regroupement de l’aile gauche du PS, du PC, d’écologistes, etc. dans un autre parti politique…
Contrairement à ce que l’on entend généralement, le choix à faire ne serait pas entre une orientation résolument à gauche et une orientation sociale-démocrate modérée mais entre une politique de gauche réformiste et une orientation démocrate résolument centriste incarnée par Ségolène Royal ou DSK pour le PS, François Bayrou pour le MODEM, Eric Besson, Bernard Kouchner ou autre Jean-Marie Bockel pour les transfuges du PS au gouvernement, etc.
Autant de dirigeants qui sont devenus au fil des années tout simplement démocrates, à l’Américaine, comme Tony Blair en Angleterre, Gérard Schröder en Allemagne, Romano Prodi en Italie, bref tous les partisans de la troisième voie et du vote Oui au TCE en 2005 ou à la constitution européenne bis en 2007.
Aujourd’hui, faire passer l’âge de départ à la retraite à 67 ans comme l’ont fait les sociaux-démocrates allemands, réduire de 80% en 25 ans le nombre de lits d’hôpitaux, comme l’ont fait les sociaux-démocrates suédois, ne pas assujettir les stocks-options aux cotisations sociales, comme l’ont fait les socialistes français lorsqu’ils étaient au pouvoir, c’est être «réaliste, moderne, vivre avec son temps et naturellement réformiste» !
Mais de nombreux socialistes n’acceptent plus ces reculs de société, qualifiées outrancièrement de «réformes». On peut d’ailleurs constater qu’en Allemagne, la création du parti Die Linke («La gauche»), à l’instigation d’Oscar Lafontaine (ancien dirigeant du SPD qui a démissionné en 2005 pour protester contre l’alignement de Gérard Schröder sur les politiques libérales), est un réel succès.
En effet, le SPD, après avoir perdu plusieurs élections locales dans les Lander, est en grande difficulté à cause de son alliance avec la CDU. Cependant, si la droite allemande obtient un meilleur score que le SPD, elle n’est pas majoritaire. L’existence de Die Linke a ainsi redonné à la gauche allemande la possibilité d’être majoritaire, à condition que le SPD renonce à ses alliances avec Angela Merkel.
Le prochain congrès du PS en 2008 pourrait être le moment idéal pour les vrais réformistes de faire ce qui paraît inévitable depuis le référendum du 29 mai 2005 : scinder le PS en deux partis distincts, un parti socialiste réformiste et un parti démocrate, ce qui n’exclurait pas d’éventuelles alliances électorales entre eux par la suite et ce qui réduirait sans doute les prétentions de François Bayrou à vouloir capter les voix des électeurs du centre-gauche…
Ci-après quelques extraits de la lettre de Cécile Helle, adressée à Jean-François Lovisolo, premier secrétaire du parti socialiste de Vaucluse :

Avignon, le 5 novembre 2007
Monsieur le Premier Secrétaire Fédéral,
Je tiens par la présente à t’informer de ma décision, quelques jours après celle formulée par Yves LEONARD, de retirer ma candidature dans la cadre de la procédure d’investiture mise en place par notre parti pour désigner le ou la Premier(e) des socialistes sur la commune d’Avignon.
Cette décision, difficile à prendre mais mûrement réfléchie, s’explique pour de multiples raisons, notamment le fait que nombre de militants qui se reconnaissaient dans ma candidature m’ont fait part de leur choix de refuser de participer à ce vote. Je leur laisse le soin de t’expliquer plus en détails leurs motivations.
Pour ma part, je souhaitais profiter de cette décision difficile pour te dire un certain nombre de choses quant à la désignation qui se profile, mais également et surtout quant à la situation de la gauche avignonnaise dans la perspective des élections municipales de mars prochain.
Mais là n’est pas l’essentiel de mon propos. C’est ne faire offense à personne que de dire que la désignation militante qui se profile est loin de faire l’unanimité dans nos propres rangs, au niveau local comme au niveau fédéral, et plus largement encore au sein de la gauche avignonnaise.
Longtemps, je me suis cantonnée dans une attitude de réserve. Aujourd’hui tu l’auras compris, je ne m’y résous plus. Militante socialiste depuis vingt ans, élue avignonnaise depuis dix ans, il ne serait pas responsable à mes yeux de ne rien dire et de ne pas réagir. Au-delà en effet des considérations socialo-socialistes que je viens d’exposer, c’est bien de l’avenir d’Avignon et des attentes de ses 90 000 habitants dont il s’agit. A ce propos, il me semble bon de rappeler qu’Avignon est gérée depuis plus de 12 ans maintenant par une majorité UMP qui n’a eu de cesse au fil des ans (quoi qu’en dise Madame ROIG) de conduire une politique de droite profondément marquée par l’idéologie libérale et qui profite aux plus riches. Rappeler aussi les difficultés sociales et la grande précarité qui touchent nombre de familles avignonnaises pour lesquelles bien peu de solutions sont aujourd’hui apportées. Rappeler enfin les dénis de démocratie qui ont régulièrement ponctué la vie municipale et qui ont surtout laissé peu de place à la volonté citoyenne.
Ces enjeux, ces urgences, l’espoir aussi suscité par les 48% des voix enregistrés par Ségolène Royal au deuxième tour des élections présidentielles, enfin la situation préoccupante de l’ensemble des partis de gauche à l’issue de l’épisode électoral du printemps dernier me conduisent à en appeler à une initiative collective de gauche sur Avignon. En écho à l’initiative citoyenne et républicaine que tu as appelé de tes vœux, et c’est tout à ton honneur, sur Orange. En écho aussi au positionnement pris, il y a quelques semaines, par André Castelli, désireux de construire dans une logique de rassemblement un projet d’avenir ancré à gauche pour Avignon. En écho enfin, à l’absence de leader naturel pour conduire la gauche avignonnaise à la bataille des Municipales de mars 2008.
C’est là, il faut bien l’avouer, une situation inédite, notamment par rapport à 1995 et à 2001 qui peut de prime abord apparaître comme un handicap, mais qui peut tout aussi bien être une chance. D’abord parce que nous avons fait l’expérience que l’existence d’un leader n’assure pas forcément la victoire. Ensuite parce que face à l’extrême personnalisation à prévoir de la campagne du Maire sortant, cela peut être un atout pour la gauche d’avancer plusieurs visages, plusieurs personnalités. Enfin et surtout parce que cela oblige à construire collectivement un projet pour les Avignonnais sans hégémonie d’aucune sorte, à mettre en avant l’équipe qui sera chargée de le concrétiser, enfin à poser un réel partage des pouvoirs, c’est-à-dire à inventer une nouvelle gouvernance municipale où le Maire d’Avignon et le Président de la COGA seront deux personnes différentes, où les Adjoints se verront reconnaître de vraies délégations et où le Président de l’assemblée Municipale ne sera pas forcément le Maire.
Je compte avec un certain nombre de camarades socialistes, militants et sympathisants, mettre à profit le mois qui nous sépare de la validation définitive par les instances nationales du choix du Parti Socialiste sur Avignon pour travailler à cette alternative à gauche, seule gage de rassemblement et de réussite à mes yeux. Face au chaos qui caractérise la gauche nationale aujourd’hui et alors que la résistance sociale s’organise, je suis convaincue que le nécessaire renouveau idéologique peut émerger d’initiatives locales novatrices qui transcendent les appartenances partisanes. Dans chacune de nos villes en mars prochain, les élections municipales nous donnent l’occasion d’inventer cette nouvelle gauche.
Pour ma part sur Avignon, tu l’auras compris, j’ai décidé, avec d’autres, d’y travailler. Par-là, il s’agit de ne pas considérer comme irrémédiable la victoire de la droite. Par-là, il s’agit surtout de redonner espoir à toutes celles et ceux qui nous attendent.
Au regard de ce que tu as évoqué, il y a quelques jours, sur les investitures internes à propos d’une autre ville importante du département, je ne doute pas que tu accueilleras favorablement cette démarche.
Amitiés Socialistes
Cécile Helle

Brigetoun : je suis, et asez seule, dans la section d'Avignon, et n'ai pu aller à une réunion avec Castelli et Cécile Helle (j'étais malade). Essayer de relancer les camarades de Montfavet ? attendre que cela murisse en lisant la presse locale
Et une amorce de chance existe parce que la droite se bagarre semble-t-il avec assez d'entrain contre elle même.

mardi 1 janvier 2008

Témoignage au CRA de Vincennes via le 9ème

« Nous ne sommes pas des bêtes sauvages, ni des chiens ! »sur http://quotidiensanspapiers.free.fr/

Il y a à peu près un mois, un sans papier s’est évadé du centre de rétention de Vincennes. Depuis cet évènement, les policiers sont particulièrement énervés et virulents envers les « retenus ».
Par exemple, ils entrent dans les chambres pour faire des fouilles à n’importe quelle heure de la nuit, ils font entre 8 à 10 rondes par 24 heures, au lieu de 3 habituellement.
Suite à cette évasion, les policiers ont eu pour ordre de dénombrer, tous les soirs, les sans-papiers pour vérifier qu’aucun ne s’est enfui. Avant hier, les retenus n’ont pas accepté de se faire comptabiliser comme du bétail et ont refusé de remonter dans leur chambre. Les policiers ont appelé les CRS en renfort qui ont passé une partie de la nuit à Vincennes.
Hier soir, routine. Les policiers exécutent leur tour de surveillance et accusent un homme en train de fumer d¹avoir fait entrer un briquet en rétention. Ils le menottent pour l¹emmener en isolement. Les autres sans papiers jugent cet acte injustifié et interpellent à leur tour les policiers pour leur demander de le relâcher. Ils font valoir leurs droits et leur refus de l’arbitraire. Mouvement de masse, violences policières, au final, il y a trois blessés légers parmi les retenus. Ils ont vu un médecin, apparemment pas de jambe cassée. Les CRS sont revenus en renfort et sont restés jusqu’à 4 heures du matin.
Ces incidents se situent dans un contexte plus général puisque c¹est suite au transfert d¹un sans papier de Roissy vers Vincennes que les informations sur les évènements de Mesnil Amelot ont circulé et qu’une grève de la faim a commencé il y a trois jours : sur approximativement 260 personnes retenues réparties dans les deux centres de Vincennes, la moitié serait en grève de la faim aujourd’hui.
Depuis trois nuits, les retenus se mobilisent pour dénoncer les conditions de rétention déplorables : un simple filet d’eau chaude dans les douches, du chauffage parcellaire, mise en isolement sans motif, humiliations et violences policières gratuites, destination d’expulsion parfois arbitraire (un Algérien devait aujourd’hui être expulsé vers le Maroc, il ne serait pas sorti du centre de rétention suite aux mobilisations de ses collègues sans papiers), et encore non respect de la dignité et des droits de l’homme...
Les retenus dénoncent aussi les pratiques du personnel médical : des jours pour obtenir un simple doliprane, des maladies contagieuses qui se transmettent à profusion. Un sans papier explique que "les docteurs préfèrent soigner leurs relations avec la préfecture plutôt que de déclarer que les situations médicales de certains retenus sont incompatibles avec la rétention".
Au téléphone, on entend des termes tels que « désobéissance civique » et le brouhaha général présage d’une évolution mouvementée. Les sans papiers semblent remontés, prêts à ne pas céder, d’autant plus qu’ils ont réussi à éviter une expulsion aujourd’hui, ils sont soutenus à l¹extérieur, forts de leurs dénonciations, par contre, et à mon avis à juste titre, ils « redoutent le pire pour ce soir ».
Mais, c’est pas grave, c’est noël.