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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

mercredi 30 avril 2008


Mémoires de l’immigration – tous les jours de mai
Passage d’un texte soumis à la réflexion en ce joli mois de mai par Edouard Glissant et son Institut du Tout-monde (via Mediapart):
"Une des transformations principales de nos modes d’être, (de nos modernités), réside en ceci qu’aujourd’hui nos mémoires, individuelles ou collectives, sont éclatées, qu’elles scintillent et se raccordent sur la scène du monde (lequel, pour cette raison, nous appelons le Tout-monde), qu’elles ne s’agrègent pas, et plus du tout sur un mode lent et progressif, autour d’un seul
thème qui serait celui de la nation, du proche et du très connu : nous ne nous souvenons plus de l’histoire ni des manières de notre seule collectivité, (laquelle, pour cette raison, nous pouvons appeler notre communauté, sans craindre de souffrir un enfermement ni d’en encourir le reproche).
Nos mémoires sont multilingues, elles connaissent tous les océans et tous les isthmes, elles errent de ville en ville, elles nomment dans toutes les langues, (plus personne n’ose refuser un prénom, sous prétexte qu’il ne serait pas chrétien, dans quelque service d’état-civil que ce soit), elles se partagent par dessus les frontières, nos familles vagabondent d’archipels en continents, quand elles en ont les moyens, les parents viennent de Lettonie et du Maroc, les enfants sont nés à
Port of Spain et à Sydney, ils ont fait leurs études en Californie et à Rio, tout le monde se rencontre à Québec, nous faisons tous de même, quand même nous voici-là immobiles et contenus dans nos présences, comme les peuples sans ressources. Nos mémoires inventent des ailleurs.Telle est la révolution incessante qui nous porte, plus agissante que les bouleversements des technologies ou que les grandes déferlantes des sensibilités globalisées.
Les immigrations, qui ont remplacé la poussée irrésistible des colonisations, complètent le travail de transmigration commencé par celles-ci. Mais les immigrations réprimées défont à nos yeux la légitimité des murs frontières qu’on élève contre elles.Les colonisations isolaient, les immigrations ouvrent

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vendredi 25 avril 2008

La Cimade dénonce la chasse acharnée aux sans-papiers
Il était titulaire d’un contrat de travail et d’une autorisation de travail délivrée par la Direction départementale du travail et de l’emploi. Et pourtant, ce sans-papiers a été placé en Centre de rétention administrative (CRA), où sont enfermés les étrangers en attente d’expulsion. Un juge l’a heureusement remis en liberté. Des cas de ce type, la Cimade en relate des dizaines dans son rapport 2007 sur les centres et locaux de rétention rendu public hier .

Cet acharnement s’explique par la «course au chiffre» induite par les «quotas d’expulsion» fixés annuellement par Sarkozy au gouvernement. En 2007, 35 000 sans-papiers ont été placés en centres de rétention dont «des malades, des vieillards, des femmes enceintes» et 242 enfants. Depuis 2003, début de «l’industrialisation du dispositif d’éloignement des étrangers en situation irrégulière», la durée légale de rétention est passée de douze à trente-deux jours (une directive européenne prévoit de l’allonger à dix-huit mois), le nombre et la taille des centres ont été multipliés (786 places en 2003, 2 000 prévues en 2009), et les objectifs d’expulsion sont en constante augmentation (25 000 pour 2007 non atteints, 26 000 pour 2008).
Drames. (et ridicules dixit Brigetoun) Résultat : des bavures en série. Deux touristes béninois sont arrêtés alors que leur passeport est en règle, y compris le visa Schengen, et qu’ils sont en possession de leur billet d’avion de retour. Placés en centre de rétention, ils ont été libérés par le juge. Une femme titulaire d’un titre de séjour italien parfaitement valide est interpellée dans le train du retour à Milan où elle travaille. Placée en centre de rétention, elle a été expulsée dix jours plus tard aux frais du contribuable.
Chez les étrangers, un climat de peur s’installe. Et provoque une série de drames. Dans les CRA : automutilations, tentatives de suicide, incendies sont «quasi quotidiens». Et à l’extérieur. En septembre, la Chinoise Chulan Zhang Liu décède après s’être jetée par la fenêtre, paniquée par l’arrivée de la police. En avril, le Malien Baba Traoré meurt noyé dans la Marne alors qu’il est poursuivi par des policiers.
Pourtant, ces sans-papiers ne sont pas des délinquants. «L’immense majorité des gens que l’on rencontre en rétention sont des travailleurs, affirme Damien Nantes, responsable du service Défense des étrangers reconduits. Certains ont été réguliers à un certain moment puis se sont retrouvés sans titre de séjour et ont continué à travailler.» D’après les observations de la Cimade, ils travaillent essentiellement dans l’agriculture, le textile, le BTP et l’hôtellerie. Ils ont été arrêtés pour certains au guichet des préfectures où ils s’étaient présentés munis d’un contrat de travail ou d’une promesse d’embauche, pour d’autres sur leur lieu de travail. «On a déjà vu arriver en centre de rétention une trentaine ou une quarantaine d’hommes d’un coup, tous en bleu de travail», témoigne Caroline Larpin.
Errements. Seule association présente dans les lieux de rétention, la Cimade n’hésite jamais à dénoncer les errements de la politique d’immigration. Au risque de déplaire ? Hier, Laurent Giovanonni, son secrétaire général, a fait part de ses inquiétudes. En haut lieu, la Cimade «agacerait». On lui demanderait une «communication plus discrète et moins critique». Des «mises en garde» lui auraient été signifiées. Son contrat avec l’Etat devant être renouvelé fin 2008, Laurent Giovanonni espère que le gouvernement ne cédera pas à la «tentation» de la remplacer par «d’autres associations plus enclines à une certaine réserve».

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jeudi 24 avril 2008


le Fatah l'emporte sur le Hamas aux élections de l'Univerité de Birzeit Ramallah (via la Paix Maintenant
Ma'an, 23 avril 200
Mardi, le bloc des étudiants "Yasser Arafat", lié au Fatah, a remporté les élections au conseil de l'université de Birzeit, près de Ramallah.
On considère généralement que les résultats des élections dans les universités palestiniennes reflètent les tendances lourdes de l'électorat palestinien.
Le bloc Yasser Arafat a obtenu 25 sièges, contre 19 au bloc "Al-Wafa", lié au Hamas. La liste du FPLP a obtenu 5 sièges, celles du Jihad islamique et du Parti du peuple un chacune. Les autres listes n'ont obtenu aucun siège.
Sur les 6 347 étudiants en droit de voter, 5 283 ont pris part au vote, soit une participation de 83,24%

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jeudi 17 avril 2008

Interview de Laurent Fabius parue dans Le Parisien. (14 avril)
Quel jugement portez-vous sur l’action du gouvernement ?
C’est le grand cafouillage. Après les zig-zags gouvernementaux sur la présence à la cérémonie d’inauguration des JO de Pékin, après Mme Kociusko-Morizet dénonçant « la lâcheté » de ses collègues, après le « candidat de la hausse du pouvoir d’achat » transformé en Président du tour de vis, voila l’embrouillamini sur la suppression de la carte familles nombreuses. M. Sarkozy exerce une omniprésidence mais une omniprésidence brouillonne et de courte vue. Avec une faute originelle, les 15 milliards d’euros du paquet fiscal - que j’appelle le « boulet fiscal ». Il y a un problème fondamental d’orientations initiales injustes et de compétence des dirigeants.
La rigueur ne s’imposerait-t-elle pas à n’importe quelle majorité ?
Le sérieux est une chose, la régression en est une autre ! Parmi les 166 propositions de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), celles qui sont de bon sens sont d’ampleur limitée, d’autres sont absurdes comme la baisse des plafonds HLM alors que dans le secteur privé on ne trouve rien à des prix abordables ; ou encore la réduction aveuglément uniforme du nombre des fonctionnaires ; et au total, l’ensemble de ces mesures ne produira pas les résultats financiers escomptés.
Redoutez-vous une contre-offensive du gouvernement ?
Elle a commencé. Sa prochaine cible devrait être à la fois le social et les collectivités locales. Il essaiera d’alourdir les compétences des collectivités locales et d’assécher leurs ressources pour les accuser ensuite de tous les maux, d’autant plus que beaucoup sont dirigées par la gauche. Cette manoeuvre, nous ne devons pas l’accepter.
C’est aussi le sens des projets sur le Grand Paris ?
Pour l’instant, ces projets sont flous mais eux aussi probablement pas dénués d’arrières-pensées électorales. Je me rappelle ce que disait avec humour F. Mitterrand : « On peut tenter toutes les manipulations, on ne remplacera jamais le fait de ne pas avoir assez d’électeurs »...
Le prochain congrès du PS sera-t-il vraiment un congrès d’idées ?
Je l’espère, car il faudra trancher plusieurs sujets de fond. Doit-on, comme je le pense, maintenir la stratégie de rassemblement à gauche tout en l’élargissant, ou bien l’abandonner ? Comment adapter nos propositions en tenant compte du massif défi écologique, de la redistribution indispensable des richesses ou encore de l’allongement de la vie ? Les Français attendent de nous une solide critique du gouvernement mais surtout que nous montrions notre capacité à proposer et demain à gouverner. Le choix des nouveaux dirigeants socialistes se posera également. Ce serait une erreur de confondre l’échéance immédiate du Congrès avec l’échéance présidentielle de 2012.
Quel rôle entendez-vous jouer ?
Aider à reconstruire la gauche et à proposer des solutions aux problèmes du pays. Je ne suis pas candidat pour ce qui relève du superficiel et du bling-bling ; en revanche, si on veut une politique du sérieux et de la compétence, cela m’intéresse.
Y compris par rapport au PS ?
Je ne brigue rien et ne souhaite pas me mêler de la cuisine interne.
Vous ne signerez pas de motion ?
J’apporterai certainement des propositions. La réflexion engagée par le pôle des reconstructeurs me parait utile.
Vous ne perdez pas de vue 2012...
A condition, je le répète, que le besoin de compétence et de pondération soit vraiment ressenti. Actuellement, ce n’est pas la mode. Cela pourrait le redevenir.
Comment jugez-vous l’inflation de candidatures au poste de Premier secrétaire ?
Avec le sourire : je serais embarrassé tout de même qu’il y ait à la fin plus de candidats... que de militants !
Ségolène Royal a relancé sa méthode participative...
Ce que les Français attendent des socialistes, ce sont surtout des réponses convaincantes. Je souhaite que le PS se consacre à cela et pas à se regarder le nombril ni à se déchirer. Les Français ont besoin d’une gauche forte, imaginative et unie. C’est cela qui m’intéresse.

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à bas les AOC ! Sénat 16 avril 2008
M. Jean-Marc Pastor. - La question des OGM, que nous évoquons depuis dix ans, est un problème de société, et il est bien que le Parlement en débatte. Or, ce matin, nous avons appris que la majorité et le rapporteur ne présenteraient qu'un seul amendement, portant sur l'article qui a causé quelques difficultés à la majorité. Et la commission des affaires économiques a refusé tous les autres amendements. Il semble qu'une consigne a été donnée pour que le débat soit le plus restreint possible. Nous sommes face à une manipulation car ainsi seul l'article premier sera à nouveau examiné par l'Assemblée nationale, et le président de sa commission des affaires économiques, Patrick Ollier, pourra modifier le fondement même de ce texte et la base du Grenelle de l'environnement.
Nous allons donc passer quelques heures ensemble sans qu'aucun amendement puisse être adopté. La discussion sera faussée, et il est regrettable que les parlementaires de ce pays soient considérés comme des godillots.
…….
Mme Odette Herviaux. - Malgré le progrès que constitue l'amendement Chassaigne, l'article premier, en affirmant la liberté de produire « avec ou sans OGM », a considérablement réduit les espoirs nés du Grenelle de l'environnement. Liberté serait donc synonyme d'irréversibilité ? La liberté d'aujourd'hui sera une contrainte pour les générations futures -et l'on ne pourra pas dire que l'on ne savait pas !
Les signes de qualité -AOC, IGP, agriculture biologique- qui font la force de notre agriculture obéissent à des cahiers des charges stricts, incompatibles avec la présence d'OGM. Selon une étude récente, 72 % des Français estiment qu'il est « important de ne pas consommer de produits contenant des OGM ». Ils sont mal informés, direz-vous -mais le consommateur a toujours raison !
Il faut interdire la délivrance d'un label dès que le seuil de détection scientifique est atteint. Certains labels privés, marques propres ou IGP, revendiquent une absence totale d'OGM dans leur production. Ces efforts seraient anéantis par une contamination à l'intérieur du territoire du signe de qualité et les producteurs injustement exclus du champ de l’AOC
M. le président. - Amendement n°12, présenté par M. Bizet, au nom de la commission.
Compléter le premier alinéa du texte proposé par cet article pour l'article L.531-2-1 du code de l'environnement par deux phrases ainsi rédigées :
La définition du « sans organismes génétiquement modifiés » se comprend nécessairement par référence à la définition communautaire. Dans l'attente d'une définition au niveau européen, le seuil correspondant sera fixé par voie réglementaire, sur avis du Haut conseil des biotechnologies, espèce par espèce
M. Jean Bizet, rapporteur. - La commission des affaires économiques partage le souci légitime de l'Assemblée nationale, dès lors que ce projet de loi entend autoriser les cultures OGM en plein champ, de se préoccuper, non seulement de l'impact sanitaire et environnemental, ce qui est la stricte transposition de la directive européenne 2001-18, mais aussi des modalités de la coexistence entre les diverses filières agricoles, qu'elles utilisent des OGM, qu'elles soient conventionnelles ou qu'elles valorisent la qualité et l'origine.
Le premier et le dernier alinéas de l'article L. 531-2-1 du code de l'environnement doivent se lire dans le cadre de l'ensemble du projet de loi et des dispositions communautaires qui organisent les procédures d'autorisation des OGM et prévoient les conditions de coexistence afin de maintenir sous le seuil de 0,9 % la présence accidentelle d'OGM dans les cultures non OGM et de rendre responsable de plein droit les cultivateurs d'OGM quand ce seuil est dépassé dans la récolte d'un exploitant voisin
……
M. le président. - Amendement n°54, présenté par MM. Muller et Desessard et Mmes Blandin, Boumediene-Thiery et Voynet.
Compléter le premier alinéa du texte proposé par cet article pour l'article L. 531-2-1 du code de l'environnement par une phrase ainsi rédigée :
Ce respect implique la non-présence d'organismes génétiquement modifiés dans d'autres produits pour quelque cause que ce soit.
M. Jacques Muller. - Nous sommes au coeur du problème. La directive 2001-18 demande que l'on évite la présence d'OGM dans d'autres productions, c'est-à-dire que l'on recherche la non-présence, qui n'est pas une notion commerciale mais scientifique. Je regrette que certains entretiennent la confusion entre le seuil d'étiquetage, à l'intention des consommateurs, et le seuil de détection technique reproductible, qui est scientifique. Le seuil de 0,9 % est le résultat d'un compromis entre les États membres, les firmes agroalimentaires et les entreprises de distribution ; il n'a pas de consistance scientifique.
La détection des OGM varie en fonction de la nature de l'OGM : il n'y a pas un mais plusieurs seuils, dans une fourchette de 0,05 à 0,005 %. Les laboratoires ne s'engagent que sur les chiffres qu'ils peuvent reproduire : le seuil de détection technique reproductible est de 0,1%. C'est la seule réalité scientifique, technique et juridique : c'est le seuil que l'Autriche a retenu dans sa législation, sans que la Commission européenne, pourtant attachée à la libre concurrence, n'y trouve à redire ! C'est une question centrale, d'autant que de ce seuil découlent les modalités de financement des victimes et les périmètres d'isolement.
…..
Mme Odette Herviaux. - Le seuil d'étiquetage de 0,9 % vise avant tout à éclairer les consommateurs. Le droit communautaire n'interdit pas aux États membres de définir le « sans OGM » à partir d'un autre seuil, dont ce seuil de détectabilité. Dès 1999, le représentant de la fédération des entreprises du commerce et de la distribution constatait que les Français n'admettent pas que l'on cache des choses que l'on sait : nous voulons éviter toute suspicion en nous calant sur ce seuil de détection à l'analyse, préconisé par la DGCCRF.
….
Mme Marie-Christine Blandin. - M. Bizet nous propose un amendement qui, loin d'éclairer celui qu'a adopté l'Assemblée nationale, le dévitalise, et renvoit de surcroît la décision au pouvoir réglementaire, avec la part d'arbitraire que cela comporte.
M. Hirsch, alors président de l'Afsa, s'est clairement expliqué, lors d'une audition devant l'Assemblée nationale, sur la notion de seuil. Il parlait alors, certes, de l'alimentation et non des champs cultivés, mais ne recyclez-vous pas le seuil alimentaire pour l'appliquer au seuil de présence en récolte ? Il estimait impossible de tenir ce seuil de 0,9 %. Dans deux ou trois ans, disait-il, on s'apercevra que l'on est passé à 1,5 %, 2 %, 3 %, et l'on criera au scandale. Mais les fabricants rétorqueront que revenir à 0,9 % coûterait une fortune, et que jamais le consommateur ne pourra accepter une hausse si brutale des prix. « Vous en avez mangé et vous n'êtes pas mort » objecteront-ils. Et l'on acceptera. C'est le seuil, monsieur le ministre, qui fait franchir la porte. Et cette porte, vous l'ouvrez aux OGM dans les ruches, dans les champs et dans les assiettes de ceux qui n'en veulent pas.
….
M. Jean-Marc Pastor. - Je suis un peu ému : dans un texte aussi important, voici le seul amendement destiné à être adopté ce soir. Le seul, sur une centaine qui ont été déposés. Incroyable ! Cet amendement, il faut faire un numéro d'acrobatie pour y comprendre quelque chose. La commission des affaires économiques est ordinairement plus soucieuse de bonne rédaction ; d'ailleurs, en première lecture, l'opposition avait voté 18 amendements du rapporteur, preuve que nous savons reconnaître où est l'intérêt général.
Il est regrettable que le Parlement dise qu'on va préparer une définition en fonction d'une décision communautaire qui arrivera on ne sait pas quand. La seule raison, c'est qu'on va ainsi remettre l'article premier entre les mains de M. Ollier, et ça aussi, c'est regrettable. (Applaudissements à gauche
Adoption amendement dévitaliseur du rapporteur
M. Gérard Le Cam. - Les quatre-vingt-huit amendements restants ont été refusés par la commission des affaires économiques. La période à venir s'annonce comme une période de non-débat. J'interpelle donc le Gouvernement : sur tous ces amendements, a-t-il la même position que la commission ?
Je demande une interruption de séance afin que nous autres, sénateurs de l'opposition, puissions nous concerter.
M. Jean-Marc Pastor. - Je fais la même demande.
M. Gérard Le Cam. - Nous souhaitons que le Gouvernement nous réponde.
M. Jean-Louis Borloo, ministre d'État. - Vous me demandez si le Gouvernement est sur la même position que la commission ; celle-ci s'est réunie, le Gouvernement n'a pas à interférer avec ses travaux. Il a pris connaissance attentivement de la position du rapporteur, il est extrêmement heureux que son amendement à l'article premier ait été voté ; quant aux autres amendements, le Gouvernement est effectivement de l'avis de la commission.
M. Roland Courteau. - Vous avez le mérite d'être clair !
M. Jean-Marc Pastor. - La situation est des plus particulières : en deuxième lecture, la majorité et le Gouvernement annoncent qu'un seul amendement sera adopté et que la centaine d'autres sera repoussée ! Notre groupe ne saurait accepter qu'une telle consigne prive la représentation nationale d'un débat sur les OGM, véritable débat de société ! Nous partons, plutôt que de participer à ce débat fantoche ! (Applaudissements à gauche)
Mme Marie-Christine Blandin. - Au nom des Verts, je veux dire ce qui est au coeur de notre désaccord avec le rapporteur, sur ce texte qui concerne directement la relation de la société française avec ses chercheurs. Un chercheur en CDD devient docile quand, pour boucler son budget, il doit recourir au privé ! Un chercheur qui refuse la docilité, en affirmant, comme M. Christian Vélot, que certains OGM comportent des aléas non maîtrisés, se voit immédiatement retirer ses moyens, et son équipe avec !
Dans votre rapport sur le statut des chercheurs publics, monsieur Bizet, vous citez l'article 25 de ce statut : « Les fonctionnaires ne peuvent prendre (...) dans une entreprise soumise au contrôle de l'administration à laquelle ils appartiennent (...) des intérêts de nature à compromettre leur indépendance », pour appeler ensuite de vos voeux une loi qui modifie cette disposition. Qui donc a pu inspirer la commission ? Auditionné par l'Assemblée nationale en 2005, M. Marc Fellous, alors président de la commission du génie biomoléculaire, indiquait qu'en tant que médecin, il savait combien les malades avaient besoin de certitudes et qu'il fallait leur en donner : « Il ne faut pas dire au patient que l'on ne sait pas, ce serait une catastrophe ! » Cette justification de la dissimulation n'est pas acceptable de la part d'un expert !
Les Verts refusent de telles pratiques : nous préférons quitter l'hémicycle ! (Applaudissements à gauche)
Voix à droite - Charabia !
M. Gérard Le Cam. - Nous n'accepterons pas non plus de voir le débat ainsi bouclé d'avance, interdit : nous avons préparé ces amendements avec soin, nous quittons une séance indigne de la démocratie ! (Applaudissements à gauche ; les groupes CRC, socialiste et rattachés quittent l'hémicycle sous les exclamations ironiques de l'UMP)
M. Roger Karoutchi, secrétaire d'État. - Vous fuyez devant l'échec !
Et pour toute la suite, l’UMP ou le gouvernement dans leur clémence ont choisi Nathalie Kosciusko-Morizet pour occuper le banc du gouvernement

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mercredi 16 avril 2008

MODERNISATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL

Assemblée nationale- mardi 15 avril 2009 (très très vide)

Monsieur Roland Muzeau
– motion d’irrecevabilité
……Sous l'effet des départs en retraite et de la gestion administrative des catégories de demandeurs d'emploi, le chômage semble baisser, mais la faiblesse de notre croissance et la réduction du coût du travail conduisent à une segmentation du marché du travail. Michel Husson, économiste à l'Institut de recherches économiques et sociales, observe ainsi que nous avons changé de modèle économique : désormais il y a d’un côté les « bons emplois » bien payés, et de l'autre des emplois précaires et peu rémunérés, comme les services à la personne, qui représentent le tiers des emplois créés en 2007.
Sans sourciller, vous appliquez les mêmes recettes, texte après texte. Vous prétendez que la flexicurité est une avancée considérable, mais elle n'est pas aussi consensuelle que vous le croyez : la Confédération européenne des syndicats craint notamment qu’elle revienne à instaurer un permis de licencier plus facilement et des formes de travail plus précaires. De votre côté, vous n'apportez aucune preuve de l'efficacité des outils consacrés par l’ANI face au chômage des jeunes et des seniors, au tassement des salaires et à la déclassification de l'emploi. Vous vous contentez de prendre pour modèle un pays avec lequel nous n'avons rien de comparable, le Danemark, dont la population active est 10 fois moins importante que la nôtre, qui dépense 2,7 fois plus que la France pour chaque chômeur et s’appuie sur un secteur public très développé.
Comme l’observe l’économiste Robert Boyer, le système danois repose sur trois piliers indissociables : une forte flexibilité des règles d'embauche et de licenciement, une indemnisation généreuse du chômage et une politique active de l'emploi. « La flexibilité, ajoute-t-il, ce sont des règles, mais aussi un état d'esprit. »
En guise de règles, le Gouvernement souhaite uniquement le plus de flexibilité possible, et avec la réduction des dépenses sociales, la politique active de l'emploi passe à la trappe. Quant au changement d'état d'esprit, il est bien incertain… Mais rien de tout cela ne vous ébranle, car vous pensez qu’un droit du travail trop protecteur serait un obstacle au droit au travail. La libéralisation du droit du licenciement et l’individualisation des relations de travail ne peuvent que satisfaire les libéraux que vous êtes…
Les ultras regretteront seulement que Nicolas Sarkozy ait dû battre en retraite sur sa proposition du contrat de travail unique, qui aurait généralisé la période d'essai de deux ans du CNE, durant laquelle tout était possible. Le nouveau « super CDD », le contrat de mission, pourrait toutefois ressembler à certains égards à ce qu'aurait pu être le contrat unique.
Certains d’entre vous déploreront peut-être le caractère trop light des énièmes assouplissements que ce texte apporte au droit des contrats de travail. D’autres pourraient même transgresser la consigne gouvernementale et amender le projet de loi pour supprimer la seule véritable avancée qu’il offre aux salariés : la disparition définitive du contrat « nouvelles embauches » et sa requalification automatique en CDI, ce que la CGPME, relayée par M. Tian, trouve totalement inadmissible.
Mais vous vous retrouverez tous pour vanter la supposée modernité de la rupture négociée du contrat de travail, concession des organisations syndicales signataires de l'ANI. D'une seule voix, vous voterez un texte que vous qualifiez d'historique, non parce qu'il est la transcription d'un accord national interprofessionnel et que vous vous êtes convertis au dialogue social, mais parce qu’il porte la marque d'une rupture idéologique. Comme l’a observé Jean-Emmanuel Ray, professeur de droit à la Sorbonne, cet accord donnant-donnant et d'égal à égal signifierait que le vieux droit du travail destiné à protéger le collectif ouvrier, décrit par Dickens ou Zola, est désormais dépassé. Promu l'égal de l'employeur, le collaborateur du IIIe millénaire pourrait négocier lui-même tout ce qui le concerne. …..
Dans la foulée de la position commune adoptée le 16 juillet 2001 et du rapport de Virville, ce texte contribue en outre à déplacer les équilibres institutionnels, à alléger l'impératif légal, à réduire à sa plus simple expression le rôle de l'État, et de facto à consacrer la thèse du contrat libérateur, toutes évolutions que nous sommes très loin de partager.
………À supposer que l’initiative des négociations soit effectivement revenue aux partenaires sociaux, rappelons tout de même que si Mme Parisot a repris la main, c’est pour éviter que les gouvernements et plus globalement les politiques n’interviennent dans la sphère économique. La feuille de négociation était loin d’être blanche. « Nous ne nous faisons aucune illusion sur la difficulté de ces négociations, soulignait le leader de la CFDT, d’autant que les documents d’orientation du Gouvernement sont quelque peu directifs. » Impossible de faire comme si les négociations n’avaient pas eu lieu sous l’influence du MEDEF, portées par le candidat vainqueur de l’ultra-libéralisme tapi en embuscade, avec la menace permanente et annoncée d’une intervention législative plus dure. Tous les syndicats signataires ont admis avoir accepté un texte de large compromis, en espérant « limiter la casse ». Cessons donc ce jeu de dupes. Ayez au moins la rigueur intellectuelle d’une journaliste du Figaro pour reconnaître que l’enjeu très politique de la représentativité syndicale a pesé dans la balance au moment où certains syndicats ont dû signer. Assumez le fait que Nicolas Sarkozy a fixé les règles du jeu, contraint les syndicats à une obligation de résultat afin d’assurer un avenir sans vagues à ses projets communs avec le MEDEF……
…..Pour fluidifier le marché de l’emploi, le Gouvernement cherche à rendre plus flexibles les règles d’embauche et de licenciement, oubliant en retour les protections nouvelles nécessaires pour les salariés. Et si le prétendu gagnant-gagnant de la flexicurité n’était qu’un leurre ? Nous savons déjà que les bénéficiaires de minima sociaux, fortement incités à reprendre une activité, ne verront pas comme promis le RSA généralisé. Par ailleurs, il était déjà possible de sanctionner un chômeur et de l’avis même du directeur général de l’UNEDIC, « le débat est mal posé », les emplois non pourvus réclamant pour la plupart des salariés qualifiés, voire très qualifiés. De Cahors, le Président de la République nous a dit son souhait de renforcer la chasse aux chômeurs et a indiqué qu’un texte serait présenté prochainement tirant les conséquences pour un chômeur qui aura refusé deux offres dites raisonnables d’emploi. Le quotidien Les Échos précisait hier ce qu’il fallait entendre par là : après six mois de chômage, le demandeur d’emploi devra accepter toute offre ne requérant pas plus de deux heures de transport par jour et rémunérée au moins 70 % de son salaire antérieur. Cette grille élyséenne de définition de l’offre raisonnable d’emploi pèsera lourd en mai prochain lors de l’ouverture de la renégociation du dispositif d’assurance chômage. Dans ce contexte idéologique, il est à craindre que les syndicats, du moins ceux qui le souhaiteront, peineront à obtenir une amélioration de l’indemnisation du chômage. Dans ces conditions, vous osez invoquer l’autonomie des partenaires sociaux et parler de pratiques sociales nouvelles !
Concernant l’accompagnement et la formation des demandeurs d’emploi, clé de voûte du système de flexicurité danois dont vous prétendez vous inspirer, l’heure est hélas aux coupes claires dans les budgets. Un rapport sénatorial préconise même de supprimer l’obligation légale pour l’employeur de consacrer 0,9 % de la masse salariale au plan de formation des salariés et fait de l’individualisation des droits à formation une priorité, au risque de faire reposer sur chaque salarié la responsabilité, y compris financière, de sa formation.
Autant d’éléments qui rendent bien aléatoires les prolongements de l’ANI sur la flexicurité signé le 11 janvier 2008. Certes, et vous ne manquerez pas d’utiliser cet argument, l'ANI prévoit la portabilité de certains droits attachés au salarié et plus seulement au contrat de travail comme le droit à la formation ou à la complémentaire santé... Ces quelques avancées sont toutefois loin de constituer la protection sociale du salarié du XXIe siècle. Elles n'épuisent absolument pas l'exigence portée par les syndicats, dont la CGT, d'élaborer un nouveau statut du travail salarié reconnaissant à chacun des droits opposables et transférables tout au long de son parcours professionnel……..
…De quoi parle donc cet accord et le projet de loi le traduit-il fidèlement ? L'ANI, c'est l'assurance de périodes d'essai à rallonge, d'un nouveau mode de rupture à l'amiable du contrat de travail et d’un nouveau CDD – le trente-huitième ! –, à objet précis celui-là. Trois domaines dans lesquels on remet en cause le droit du travail pour les salariés.
…..
Mme Martine Billard
….L’accord sur la formation traduisait en effet une volonté commune des partenaires sociaux et avait été signé par l'ensemble des confédérations représentatives. Par contre, l’accord du 11 janvier répond à une mise en demeure du Président de la République fixant les objectifs politiques, le contenu et les échéances et délégant aux syndicats la mise en musique. Le processus s’est en outre déroulé sous la pression permanente du Gouvernement, en accord avec le patronat, et sous la menace d'une loi pire en cas de désaccord. En droit civil, la signature d'un contrat sous contrainte entache le contrat d'un vice du consentement qui entraîne sa nullité…..
Et il est assez piquant de voir que le MEDEF et le Gouvernement, qui n'ont à la bouche que l'expression « le contrat plutôt que la loi », utilisent le Parlement pour tenter de faire passer en force des dispositifs que la négociation n’a jamais validés. Je pense notamment à l'allongement des périodes d'essai ou au contrat à objet défini, défendus avec une insistance notable par le syndicat patronal Syntec, dans le domaine de l’informatique. Faute d'être sorti vainqueur des négociations précédentes, le patronat a su trouver l'oreille du Gouvernement pour arriver à ses fins !
Vous accentuez la flexibilité sans apporter dans la loi des éléments de sécurisation probants. Je rappelle notamment que l’article 14 de l’accord – relatif à la portabilité des droits et à la possibilité d’indemniser les chômeurs de moins de 25 ans – n’a fait l’objet d’aucune transposition.
Vous réussissez à faire passer en une seule loi trois des revendications majeures du patronat : l’allongement de la période d'essai, la rupture conventionnelle du contrat de travail et la création du contrat de mission. Alors que vous vous plaisez à répéter que les accords nés de la négociation doivent l’emporter sur la loi, vous inscrivez dans la loi des dispositions conventionnelles qui convenaient à tout le monde ! La durée des périodes d’essai était gérée dans des accords de branche depuis des décennies et personne n’y trouvait à redire. Mais il est vrai qu’il est plus facile de modifier un article de loi pour complaire au patronat que de renégocier l’ensemble des accords de branche…
L’article premier dispose que le CDI est la forme normale de la relation du travail. L'ANI retenait pour sa part une formule plus précise : « forme normale et générale ». Votre rédaction traduit donc une fausse avancée car poser une telle affirmation pour mieux introduire, dans la suite du texte, un contrat précaire supplémentaire – le contrat à objet défini – relève pour le moins d'une certaine perversion.
L'article 2 procède à la codification législative de la période d'essai, laquelle relevait exclusivement des conventions collectives de branche. Les batailles contre le CPE et les CNE, qui prévoyaient des périodes d'essai de deux ans sans obliger l'employeur à motiver le licenciement, sont passées par là ! Cette codification revient à introduire de force un allongement d'un mois des durées d'essai et des renouvellements pour toutes les catégories. Autre incongruité : vous disposez que la période d’essai ne pourra être inférieure à la durée maximale inscrite dans la loi. Jusqu’à présent, la notion de maximum induisait qu’une fourchette était possible entre plancher et plafond.
L'article 3 transpose une petite avancée : dorénavant c'est après un an d'ancienneté – contre trois aujourd’hui – qu'un salarié en arrêt maladie pourra prétendre au bénéfice de l'indemnité conventionnelle complémentaire de celle de l'assurance maladie. C'est effectivement un acquis de l'accord interprofessionnel pour les branches qui n'avaient pas cette durée, mais l'ANI prévoyait aussi que toutes les périodes de travail accomplies dans la même entreprise étaient prises en compte pour le calcul de l'ancienneté. Et c'est fondamental à une époque où, malheureusement, l'entrée en entreprise s'effectue souvent par l'intermédiaire de CDD. Avec la restriction du texte de loi sur l'accord, les CDD effectués dans l'entreprise préalablement à l'embauche ne seront pas pris en compte. Et les nouveaux contrats à objet défini, non plus ! Si le Gouvernement campe sur sa position, cela ouvrira de nouvelles possibilités de contournement aux entreprises.
L'article 4 réécrit les articles du code sur les licenciements en alignant le régime des licenciements pour motif personnel et ceux pour motif économique. Conformément à l'ANI, le texte ramène l’obligation de présence dans l'entreprise de deux ans à un pour avoir droit aux indemnités de licenciement. Parallèlement, sous prétexte de rationaliser les dispositifs, le texte plafonne ces indemnités en supprimant la majoration au-delà de 10 années d'ancienneté, en cas de licenciement économique. Votre avancée est donc compensée par un nouveau recul.
Cet article prévoit aussi la réduction du délai de dénonciation du solde de tout compte. Or la législation prévoit qu'en cas de licenciement économique, toute embauche dans l'année qui suit doit être proposée en priorité aux salariés licenciés. Si réduction il devait y avoir, il serait apparu plus logique de la maintenir à 12 mois au moins pour qu'un salarié qui espère être réembauché puisse attendre la forclusion de ce délai avant d'attaquer son reçu du solde de tout compte.
L'article 5 introduit la rupture conventionnelle. Ce dispositif qui veut instaurer une troisième voie entre le licenciement et la démission se base sur l’égalité supposée de la relation entre l'employeur et l'employé. C'est nier la spécificité de la relation de travail qui justifie précisément l'existence d'un code du travail distinct du code civil. Sans doute s’agit-il une fois encore d’une forme de revanche du patronat et du Gouvernement suite aux échecs du CPE et du CNE, puisque la « rupture conventionnelle » introduit une possibilité de licenciement sans motif. Quelles que soient les intentions des parties, l'employeur libre est plus libre que le salarié libre ! Et l’on ne peut faire croire au salarié qu’il peut négocier dès à présent des ruptures conventionnelles alors que le dispositif n’est pour l’heure entouré d’aucune garantie. Nous devrons y revenir dans le débat, de sorte que le Gouvernement amende sa position pour éviter de créer des situations catastrophiques.
Autre motif de déséquilibre du dispositif, il n’est tenu compte à aucun moment du climat plus ou moins défavorable à la signature d'un tel contrat « amiable » de rupture de la relation de travail. Peut-on imaginer que, dans une entreprise où sont avérées des discriminations ou des situations de harcèlement, le climat soit propice à la négociation « libre et non faussée » d'une rupture conventionnelle ? ……..

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mardi 15 avril 2008

Berlusconi 3, Romano Prodi, triple zéro
fin d'un article (se rejouissant à vrai direun peu trop de la victoire de Berlusconi en ce qu'elle est la défaite de Prodi) de François Bonnet sur Médiapart (oubliant mes plus que réserve sur Edwy Plennel je dois reconnaître que, même si je ne suis pas toujours d'accord, mais un journal n'est pas fait pour cela, l'intérêt de ce site jutifie largement l'abonnement)
De retour en Italie, Romano Prodi s’est vite installé comme la résultante molle des forces disparates de la gauche italienne. Sans majorité, ballotté du centre à l’extrême gauche, prisonnier au Sénat des voix peu recommandables des sénateurs à vie, il aura donc survécu vingt mois en initiant des réformes qui ne pouvaient que braquer l’électorat de gauche : cure d’austérité après cinq ans de gabegie Berlusconi pour redresser les finances publiques (l’Italie demeure le pays européen à la plus forte dette publique) ; réformes dites structurelles dans la fonction publique.
Le résultat est là, avec la défaite cuisante de Walter Veltroni, dirigeant d’un parti voulu par Romano Prodi, le parti démocrate, censé coaguler tout ce qui compte au centre et à gauche, hors les reliquats de l’ancien parti communiste et l’extrême gauche.
Quelque part entre François Bayrou et Ségolène Royal, Romano Prodi a voulu incarner cette social-démocratie gestionnaire, respectueuse de la BCE de Jean-Claude Trichet et du traité de Maastricht. Ses modèles : Tony Blair et son New Labour ; Gerhard Schröder et son agenda 2010. Les deux sont partis sous les quolibets de leurs électorats traditionnels. Romano Prodi fait de même. Laissant derrière lui entière la question de l’opposition à Silvio Berlusconi et de la restructuration de la gauche. Il est des bilans plus souriants.

sur le site également, un entretien, en date du 12 avril avec Paolo Flores D'Arcais, directeur de Micromega, revue intellectuelle de centre-gauche
qui bien entendu prone un vote pour Veltroni mais craint une forte abstention
........
Quelles erreurs a donc, selon vous, fait la gauche italienne ?
En 1992, quand l’opération judiciaire « mani pulite » (mains propres) a mis au jour un système de corruption du monde politique italien « Tangentopoli » (cité des pots-de-vin), une majorité écrasante des Italiens était disposée à se lancer dans une révolution morale de la vie politique.
Mais la gauche a eu peur. Elle n’a voulu utiliser de cette crise que l’aspect politique qui a abouti à la dissolution de la Démocratie chrétienne (DC) et du Parti socialiste italien (PSI) et n’a pas compris que la droite allait se réinventer de façon populiste, ce qu’elle a fait.
La gauche s’est retrouvée ensuite aux prises avec des alliances constamment modifiées, suivies de scissions puis de réunifications, sans que l’état-major ne soit renouvelé. Les dirigeants de la gauche italienne tels que Massimo D’Alema, Piero Fassino ou Antonio Bassolino sont absolument les mêmes qu’il y a seize ans et, dans la plupart des cas, ils sont discrédités.
La gauche au pouvoir n’a rien fait pour la liberté de l’information en Italie, son pluralisme, la destruction du monopole de la télévision privée aux mains de Berlusconi comme elle l’avait promis. Rien n’a été fait quand la gauche était au pouvoir. Connaissez-vous un autre pays en Europe où toutes les chaînes sont aux mains d’un seul homme ?
Son pouvoir médiatique monopolistique a continué de se renforcer pendant les gouvernements de gauche. Et aujourd’hui après quinze ans de contrôle sur l’information, c’est toute une génération – la génération Berlusconi – qui a été manipulée pour ne connaître qu’une certaine version de la réalité.
De même, les lois votées par Berlusconi pour dépénaliser les crimes des cols blancs, de l’establishment italien, n’ont pas été abrogées comme la gauche l’avait promis. Et sur la question de la laïcité, autre thème important de la campagne, la gauche n’a pas cherché à se démarquer de la droite
Y a-t-il urgence à modifier la loi électorale italienne qui rend le pays si difficile à gouverner?
La question de la loi électorale est secondaire. Le problème majeur est qu’il n’existe pas en Italie de pôle démocratique de droite ou de gauche comme en Grande-Bretagne, en Allemagne ou en France. D’un côté, nous avons une gauche médiocre, même plus modérée que Blair pourtant lui-même de droite. De l’autre côté, nous avons une coalition populiste, pas si éloignée des idées lepénistes....
et il y a un dernier article indiquant les socialistes français croient toujours en Veltroni - et si cela était encore possible je désespérerais d'eux. Attendre dix ou vingt ans ?

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Une note de service de la préfecture de Nanterre décrit comment les étrangers en situation irrégulière sont invités à se rendre en personne au guichet, en réalité pour être arrêtés sur place.
LIBERATION.FR : lundi 14 avril 2008

Préfecture, le piège ? C'est l'alerte que lancent depuis plusieurs semaines des militants associatifs, au premier rang desquels le réseau RESF, aux étrangers en situation irregulière qui voudraient se rendre en préfecture pour avoir des nouvelles de leur dossier ou demander une régularisation.
De plus en plus de sans-papiers seraient, selon les associations, «piégés» par les préfectures qui les attireraient sur place sous prétexte de «réexaminer leur dossier» pour pouvoir les interpeller à leur arrivée au guichet. Des documents de la préfecture de Nanterre (Hauts-de-Seine) obtenus par «Libération» semblent attester d'une telle pratique. D'abord, un courrier type, adressé aux étrangers en situation irrégulière, les informe que «les demandes de régularisation ne sont plus reçue par voie postale». Et précise: «Il vous appartient par conséquence de vous présenter le mardi ou le jeudi matin en préfecture».
Dans un autre document que s'est procuré «Libération» - une note interne adressée aux agents qui accueillent les sans-papiers en préfecture - il est écrit noir sur blanc que deux catégories d'étrangers en situation irrégulière sont susceptibles d'être interpellés au guichet: ceux faisant l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis plus d'un mois, et ceux à l'encontre desquels a été pris un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF) de moins d'un an.
La note, à l'en-tête de la Direction de la Population et de la Citoyenneté, décrit par le menu le scénario conduisant à l'interpellation. Une fois que l'étranger s'est présenté «de sa propre initiative pour demander la régularisation de sa situation ou le réexamen de celle-ci», s'il appartient à l'un des deux catégories «susceptibles d'être interpellées au guichet», l'agent d'accueil est tenu de suivre le «shéma chronologique» prévu.
Ce dernier se décline ainsi: «l'étranger remet son passeport à l'agent» et «prend place dans la salle d'attente». L'agent alerte ses supérieurs, qui saisissent la direction départementale de la sécurité publique. Enfin «l'interpellation sera réalisée en cabine fermée». Le texte se termine par un rappel aux agents: «L'éloignement des étrangers en situation irrégulière est une mission prioritaire de notre service: nous avons dans ce domaine une obligation de résultat. Je vous demande donc d'appliquer avec un zèle particulier les instructions contenues dans la présente note».
Depuis le 4 avril, des militants RESF mais aussi du parti communiste, de la Ligue des droits de l'Homme ou des Verts se relaient devant la préfecture de Nanterre pour distribuer des tracts et tenir une banderole «Ici on arrête, ici on expulse». RESF a également mis en ligne une pétition pour demander à la préfecture de mettre fin à ces pratiques.
En réaction, la préfecture explique dans un communiqué, publié également le 4 avril, que «depuis début 2008, 14 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés à la préfecture» alors qu'ils «étaient tous sous le coup de mesures d'éloignement déjà notifiées et devenues définitives».
«Avant chaque interpellation, la personne concernée a été réentendue par un cadre du bureau des étrangers, qui a une fois encore vérifié l'absence de motifs sérieux de régularisation, précise le texte (...) Plus de 650 dossiers de personnes en situation irrégulière ont été examinés depuis le début de l'année parmi lesquels 190 ont d'ores et déjà fait l'objet d'une régularisation.»

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lundi 14 avril 2008


Pour la mémoire d'André Wormser
Daniel Rachline *
Le journal Le Monde daté de dimanche 13 et lundi 14 avril consacre un grand article, page 15, sur une demi-page et avec photo, à notre ami André Wormser, décédé le 3 avril dernier.
L'auteur de l'article, la journaliste Anne Michel, avait jugé bon de chercher à nous interroger afin de recueillir des informations sur André auprès de quelqu'un qui avait été très proche de lui, et nous nous en réjouissions. Dans l'heure, mes coordonnées lui avaient été transmises, par e-mail et par téléphone. Car en effet, nous étions amis depuis près de 40 ans. Mais Anne Michel n'a jamais cherché à me joindre. Elle a finalement écrit un texte que, j'en suis certain, André aurait désavoué. Seule, dans l'article, une remarque quelque peu sibylline et entre guillemets pouvait suggérer, pour les seuls initiés, son profond attachement à notre cause.
Cet article, en particulier, insiste longuement sur son engagement auprès du CRIF. Or, depuis longtemps, il était en désaccord avec beaucoup des positions du CRIF et son engagement était ailleurs. André attachait depuis toujours une grande importance à la cause de la Paix Maintenant. Il m¹a toujours dit que c¹était pour lui la plus essentielle, même à l'époque où nous étions ensemble au Centre International pour la Paix au Moyen Orient (CIPMO).
Pendant des années, il a assisté à nos réunions, nous a prodigué ses conseils et apporté son aide. Nous avons parcouru ensemble Israël et Gaza, et participé ensemble à maintes et maintes réunions. C¹est tout cela que j'aurais souhaité qu'on rappelât dans Le Monde. Adieu l¹ami, nous ne t¹oublierons pas.
* Daniel Rachline est membre du bureau politique de La Paix Maintenant

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samedi 12 avril 2008


La FAO tire la sonnette d’alarme face aux émeutes de la faim (sur http://www.cridem.org/index.php

Selon la FAO, la flambée des prix agricoles aura un impact dévastateur sur la sécurité d’au moins 37 pays. Paris, qui a appelé une initiative européenne, y voit une occasion de défendre la PAC. Face aux émeutes soulevées par la flambée des prix des denrées alimentaires, la FAO a tiré la sonnette d’alarme, vendredi. Son directeur général, Jacques Diouf a lancé un appel aux chefs d’Etat et de gouvernement des 191 membres de l’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Son souhait est de les amener à tenir une Conférence sur la sécurité alimentaire mondiale. Elle se tiendrait à Rome du 3 au 5 juin prochain, avec pour objectif de réunir entre 1,2 et 1,7 milliards de dollars.
La facture des importations céréalières des pays pauvres va augmenter de 56% en 2008 après avoir augmenté de 37% en 2007, a indiqué Jacques Diouf. Et cette hausse aura « un impact dévastateur sur la sécurité de nombreux peuples et sur les droits de l’Homme » dans au moins 37 pays, s’est-il inquiété. De fait, des « émeutes de la faim » ont déjà éclaté en Mauritanie, au Cameroun, au Burkina Faso, en Ethiopie, en Indonésie, en Egypte, au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, à Madagascar ou encore aux Philippines. En Haïti, elles ont causé la mort de cinq personnes. Selon Jacques Diouf, une « opération massive de distribution de semences et de fertilisants » est nécessaire dans ces pays pour sortir de l’urgence alimentaire. Et le directeur de la FAO a également fustigé le développement des bio-carburants, en partie responsable de la flambée des cours.
En France, Michel Barnier, a indiqué vouloir demander lundi, à l’occasion d’un sommet des ministres européens de l’agriculture, « une initiative pour la sécurité alimentaire ». Michel Barnier a plaidé pour donner la priorité à la production agricole au sein de l’Union, à des fins alimentaires. Cette position a été confortée par la tribune cosignée vendredi dans Libération par le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet et la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, Rama Yade. « L’Europe, avec son agriculture performante et sa politique commune, doit pleinement jouer son rôle de fournisseur et de régulateur des marchés alimentaires mondiaux », écrivent-ils. Ils précisent que ce sujet sera à l’ordre du jour de la présidence française de l’Union, au second semestre.
La France prend ainsi argument de la flambée des prix des matières premières agricoles pour poser ses jalons en vue des discussions délicates qui s’annoncent sur l’avenir de la politique agricole commune (PAC). Son principal adversaire dans ce bras de fer, la Grande Bretagne, s’est déclarée pleinement d’accord sur la nécessité d’agir. Mais elle a plaidé vendredi pour une action au niveau international et non au sein de l’Union Européenne.

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vendredi 11 avril 2008


Santé: le dépeçage continue sur Médiapart
10 avr 2008Par
christian lehmann
Selon une dépêche AFP du 25 mars, le président de la République a annoncé en septembre 2007 sa volonté d'engager « un grand débat sur le financement de la santé». « Qu'est-ce qui doit être financé par la solidarité nationale, qu'est-ce qui doit relever de la responsabilité individuelle à travers une couverture complémentaire ? Ce débat, qui a déjà eu lieu chez tous nos voisins, je demande au gouvernement de l'organiser », a alors indiqué le chef de l'Etat.
«Le gouvernement mène une réflexion sur la prise en charge des soins par l'assurance maladie qui pourrait déboucher sur une loi au « premier semestre 2009 », a indiqué la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Ce texte « pourrait redéfinir les soins qui relèvent de l'assurance maladie et ceux qui relèvent de la responsabilité individuelle, »
Malgré l’emploi du conditionnel, les choses se précisent. Et le mouvement s’accélère.
Dans la réalité quotidienne des malades, sans concertation, sans communication, sans information, des décisions sont déjà prises. Et appliquées.
C’est le cas des franchises sur les soins, appliquées avec un tel zèle que certaines caisses de Sécurité Sociale continuent de les prélever au-delà du plafond de 50€, tandis que des patients renoncent à certains soins, amenant les communicants de la Sécu à vanter cet « effet franchise » qui améliorerait fictivement les comptes… en dégradant l’accès aux soins…
Et pendant ce temps, une nouvelle vague de déremboursements est décidée et appliquée dans la plus grande discrétion, tandis que l’on étudie sérieusement la restriction du cadre des Affections de Longue Durée, évoquant sans honte ni crainte du ridicule l’hypothèse de ne prendre en charge le diabète ou les maladies cardio-vasculaires qu’au stade des complications avérées ( tout en pérorant sur la nécessité de mieux impliquer les médecins dans la prévention !).
La suite se profile derrière les arguments comptables déshumanisés du gouvernement et les formules creuses censées nous faire croire qu’il réfléchit, consulte, dialogue, « modernise ».
« Moderniser » serait-il le nouveau synonyme, politiquement correct, de « privatiser » ?Car, sous le pudique euphémisme de « redéfinir les soins qui relèvent de l'assurance maladie et ceux qui relèvent de la responsabilité individuelle », c’estla privatisation qui avance, même plus masquée. Et elle avance vite, espérant prendre le citoyen par surprise.
Dans ce contexte, la mobilisation contre les franchises est emblématique. Elle porte en elle la colère des malades, des professionnels, des citoyens qui refusent le sacrifice de la santé, de notre santé, sur l’autel de la Bourse et du profit.
Le gouvernement nous martèle que le trou de la Sécu est un gouffre insondable…
Mais depuis quand l’actionnariat privé volerait-il au secours d’une action publique qui s’écroule ???
La vérité, c’est que le secteur de la santé est rentable. Extrêmement attractif. Mais pour que les Français, attachés à leur système d’assurance-maladie solidaire, acceptent la privatisation, il faut leur faire croire que celui-ci est à bout de souffle . Il faut aussi qu’il dysfonctionne, en particulier au niveau des remboursements. Et il faut surtout que le citoyen, de lui-même, se tourne vers les assurances privées.
Rien de tel, pour faire accepter une réforme inacceptable, que de la déguiser, aux yeux des citoyens, en réforme nécessaire, de faire en sorte qu’ils y viennent eux-mêmes…
L’instauration des franchises marque, à ce titre, la bascule dans un système de pensée pervers, qui fait porter sur les malades la « responsabilité » du financement de la maladie.L’étape suivante, le « tri » des malades, ou des pathologies, n’est qu’un pas de plus vers le système du « chacun pour soi ».

Christian Lehmann (
www.appelcontrelafranchise.org) et Bruno-Pascal Chevalier ( www.grevedesoins.fr)

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L’Etat a des sous pour l’école privée, pas pour le public sur le site de Gauche Avenir : http://www.gaucheavenir.info/

Henri Pena-Ruiz, philosophe, professeur, écrivain, ancien membre de la commission Stasi est signataire de l'appel de Gauche Avenir. Il a publié ce rebond dans libération du 9 Avril 2008.

Le gouvernement projette de créer un fonds spécial pour subventionner la création d’une cinquantaine de classes d’enseignement privé dans les cités en septembre 2008, dans le cadre du plan espoir banlieues annoncé par Nicolas Sarkozy, le 8 février. Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric de Labarre, se frotte les mains. Dans le même temps, plus de 11 000 postes d’enseignants vont être supprimés dans l’enseignement public.
Faut-il également préciser que le rapport de la commission Stasi rappelait l’Etat à ses devoirs en lui demandant de créer des écoles publiques dans les communes qui en sont dépourvues ? Là est la priorité véritable de l’argent public. L’argent payé par des contribuables athées ou agnostiques va donc servir à diffuser la foi, au lieu d’être consacré à la qualité de l’instruction et de l’éducation publiques. Il est vrai que le Président a osé dire que le curé ou le pasteur font mieux que l’instituteur, déconsidérant au passage ceux dont son ministre assure pourtant qu’il faut les entourer de respect.
C’est une nouvelle provocation. M. Sarkozy déclarait que la République a besoin de croyants. Il passe à l’acte, en aidant financièrement la religion, tout en dépouillant les services publics des moyens nécessaires à leur bon fonctionnement. Discrimination manifeste : l’intérêt général est sacrifié sur l’autel du particulier. Après la création des franchises médicales, la fragilisation du service public de l’audiovisuel, c’est le tour de l’école. Avec, en soubassement, une idéologie thatchérienne : mettre à mal ce qui est d’intérêt général par la privatisation et privilégier l’intérêt particulier. La santé, la culture et l’instruction publique subissent de plein fouet cette politique. On a bien, là, trois provocations emblématiques qui bafouent simultanément la justice sociale et la laïcité.
En somme, l’Etat est trop pauvre pour ces biens qui sont de tous, croyants et athées réunis, mais se découvre assez riche pour subventionner une religion instrumentalisée, implicitement appelée à prendre en charge, sur le mode de la charité, ce que la République assumait sur le mode de la solidarité. Il est ainsi porté atteinte à la fois à la religion et à la République.
La première est réduite à un opium du peuple au lieu d’être tenue pour une option spirituelle respectable, qui n’engage que les croyants. La seconde est amputée du rôle social qui donne chair et vie aux libertés politiques. Quant au mouvement laïque, il est en mesure, désormais, de méditer sur le triste résultat de l’«accommodement raisonnable» qui conduisit à mettre en veilleuse le principe selon lequel «l’argent public doit aller à l’école publique».
Ce principe avait recueilli onze millions de signatures lors du serment de Vincennes, en 1960, en protestation contre la loi Debré, qui organisait le financement public des écoles privées. L’éducation et l’instruction ne sont pas une prestation comme une autre, que l’on pourrait déléguer sans dommage à des instances plus soucieuses de profit ou d’endoctrinement que d’émancipation. Force est de constater que les défaites d’hier, et les renoncements qui les ont parfois accompagnées sous prétexte de réalisme, tendent à faire jurisprudence dans la bouche des adversaires déclarés ou cachés de la laïcité. Bien des entorses sont invoquées, par eux, comme des adaptations dans les faits, et passent ainsi pour normales.
Le contournement de la distinction entre culturel et cultuel, par exemple, sert trop souvent à financer les cultes, bafouant ainsi la loi de 1905 et préparant d’éventuelles généralisations antilaïques. Il est grand temps de se réveiller. Les termes hypocrites de toilettage, de laïcité ouverte-positive-inclusive, permettent de noyer le poisson, de fragiliser un peu plus la laïcité. Ceux qui sont décidés à en finir avec ce qu’ils s’obstinent à appeler «l’exception française» n’ont que ce vocabulaire à la bouche. Ce n’est pas être figé ou passéiste que de rappeler la force régulatrice des principes, et dire aux politiques que «trop c’est trop». Toute concession est manifestement interprétée comme une faiblesse, une brèche à élargir. Et qu’on ne parle pas de sectarisme à propos de ceux qui soulignent le danger de telles concessions !
Il est vrai que la nouvelle habitude de l’idéologie dominante est de traiter de conservateurs ceux qui défendent les droits sociaux ou l’émancipation laïque. Ce n’est pas sans émotion que je me souviens du témoignage de Fadela Amara devant la commission Stasi. Oh, chère Fadela, vous nous aviez touchés en disant votre conviction que la laïcité est émancipatrice, notamment pour les femmes, et qu’il est du devoir de la République de la promouvoir. Comment pouvez-vous accepter aujourd’hui que le plan banlieues, au nom de l’urgence sociale, porte atteinte à la laïcité qui vous est chère ? Votre engagement de naguère était clair et net : laïcité et justice sociale allaient de pair. Cela interdisait à la fois la mise à mal des services publics et la mise en cause de la laïcité. Je ne peux imaginer que la vaillante fondatrice de Ni putes ni soumises se réjouisse, en son âme et conscience, de la démarche antilaïque du gouvernement.
Devant la gravité de la situation, le mouvement laïque semble retrouver le chemin de l’unité. La protestation monte et s’amplifie. Mais il est important qu’elle s’exprime sur des bases claires. Égalité de traitement des croyants et des athées, finalisation de la puissance publique par le bien de tous, sont indissociables de la liberté de conscience. Et chacun peut bien comprendre, aujourd’hui, qu’il n’y a pas à tenir la laïcité pour secondaire au regard de la justice sociale, ou l’inverse, mais que toutes deux sont solidaires.
Le Président de la République et le gouvernement n’ont pas été mandatés pour bafouer le principe constitutionnel de laïcité. Ils doivent se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps, un million de personnes étaient descendues dans la rue pour le rappeler à qui de droit.

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jeudi 10 avril 2008


Mixité à l’école et le travail de sape se poursuit

Le droit communautaire
La directive 2004/113 a pour objet d’établir un cadre pour lutter contre la discrimination fondée sur le sexe dans l’accès à des biens et services et la fourniture de biens et services, en vue de mettre en œuvre, dans les États membres, le principe de l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes.
La directive prévoit cependant un certain nombre de dérogations à la mise en œuvre de ce principe :
– elle ne s’applique ni au contenu des médias et de la publicité ni à l’éducation ;
– elle n’exclut pas les différences de traitement si la fourniture de biens et services exclusivement ou essentiellement destinés aux membres d’un sexe est justifiée par un but légitime et que les moyens de parvenir à ce but sont appropriés et nécessaires ;
– les États membres peuvent décider d’autoriser des différences proportionnelles en matière de primes et de prestations pour les assurés lorsque le sexe est un facteur déterminant dans l’évaluation des risques, sur la base de données actuarielles et statistiques pertinentes et précises.
(rien sur l’école)


Projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discrimination enregistré le 19 décembre 2007
Article 2 – alinéa 4
4° Interdiction des discriminations fondées sur le sexe en matière d’accès aux biens et services et de fourniture de biens et services, sous réserve de trois exceptions :
– cette interdiction, conformément à la directive 2004/113/CE, ne vaut pas pour le contenu des médias et de la publicité, et ne fait pas non plus obstacle à ce que soient organisés des enseignements qui regroupent les élèves en fonction de leur sexe ;…..


commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Aemblée nationale - 6 février 2008
M. Jean-Patrick Gille a craint que l’article 2 ne revienne à légitimer un concept de « race » dans lequel il ne se reconnaît pas du tout et s’est inquiété de ce que l’avant-dernier alinéa de cet article rende possible l’organisation d’enseignements distincts suivant le sexe des élèves


Texte adopté le 25 mars2008 par l’assemblée
4° Toute discrimination directe ou indirecte fondée sur le sexe est interdite en matière d’accès aux biens et services et de fourniture de biens et services.
Ce principe ne fait pas obstacle :
– à ce que soient faites des différences selon le sexe lorsque la fourniture de biens et services exclusivement ou essentiellement destinés aux personnes de sexe masculin ou de sexe féminin est justifiée par un but légitime et que les moyens de parvenir à ce but sont nécessaires et appropriés ;
– au calcul des primes et à l’attribution des prestations d’assurance dans les conditions prévues par l’article L. 111-7 du code des assurances ;
à l’organisation d’enseignements par regroupement des élèves en fonction de leur sexe.
Le contenu des médias et de la publicité n’est pas considéré comme un accès aux biens et services ni comme une fourniture de biens et services à la disposition du public au sens du 4° du présent article.


Rapport d'information n° 252 (2007-2008) de Mme
Christiane HUMMEL, (UMP) fait au nom de la délégation aux droits des femmes, du Sénat déposé le 1er avril 2008
.....Deux dispositions inscrites à la fin de l'article 2 appellent cependant de sa part des réserves, voire des objections.
Celles-ci ont pour objet d'autoriser deux types de dérogations à l'interdiction de toute discrimination fondée sur le sexe en matière d'accès aux biens et services ou de fourniture de biens et services, instituée par le 7e alinéa (4°) de l'article 2. Ces deux dérogations portent respectivement sur l'enseignement d'une part, et sur le contenu des médias et de la publicité, d'autre part.
1. Les regroupements d'élèves par sexe : éviter toute remise en question de l'objectif de mixité
Le projet de loi précise que le principe de l'égalité d'accès aux biens et services n'interdit pas d'organiser des enseignements en regroupant les élèves en fonction de leur sexe.
Certes, une application trop absolue du principe d'égalité d'accès entre les sexes au « service » que constitue l'enseignement aurait présenté de nombreux effets non souhaités comme, par exemple, l'interdiction des établissements privés non mixtes ou, à une autre échelle, la constitution d'équipes masculines ou féminines dans les compétitions sportives en milieu scolaire ou universitaire.
Il convenait donc d'introduire dans la loi une exception au principe, et votre délégation ne le conteste pas.
Elle tient cependant à rappeler que même si la mixité ne constitue pas un principe absolu de notre droit de l'éducation, elle n'en constitue pas moins l'un des objectifs assignés aux écoles, collèges, lycées et établissements d'enseignement supérieur, par l'article L.121-1 du code de l'éducation qui dispose qu'ils « contribuent à favoriser la mixité et l'égalité entre les hommes et les femmes ».
Même si la rédaction adoptée par l'Assemblée nationale améliore le dispositif, votre délégation tient à rappeler son attachement à cet objectif, et souhaite que la portée de l'exception prévue par le présent projet de loi soit bien circonscrite. Celle-ci ne doit en effet pas pouvoir être instrumentalisée et remettre en question, pour des motifs culturels et religieux, la bonne intégration des jeunes filles dans la vie des établissements d'enseignement, et leur participation à l'ensemble des activités, notamment sportives, qu'ils proposent. Elle élève également une mise en garde contre l'organisation d'enseignements distincts qui reproduiraient des stéréotypes sexués contre lesquels il convient au contraire de lutter, et qui proposeraient, par exemple, des cours de couture réservés aux filles, et des ateliers de mécanique pour les garçons.
2. Le contenu des médias et de la publicité : une régression inacceptable
Votre délégation s'interroge sur le sens et la portée du dernier alinéa de l'article 2, qui dispose que « le contenu des médias et de la publicité n'est pas considéré comme un accès aux biens et services ni comme une fourniture de biens et services » au sens de la présente loi.
Cette perplexité est partagée par la HALDE dont le président a indiqué à votre délégation, au cours de son audition du 25 mars 2008, que le sens de cette disposition lui restait obscur, ainsi qu'aux hauts magistrats présents au collège de la HALDE, tout comme à ceux de son service juridique. Votre délégation juge cette perplexité générale peu rassurante au regard de l'exigence de clarté de la loi pour les justiciables.
Elle craint plus particulièrement que, comme certains propos le laissent penser, cette disposition n'ait pour objet plus ou moins avoué, car pas nécessairement avouable, d'autoriser des représentations de la femme discriminatoires dans les médias et la publicité.....

Petite loi (séance du 9 avril 2008)
4° Toute discrimination directe ou indirecte fondée sur le sexe est interdite en matière d’accès aux biens et services et de fourniture de biens et services.
8Ce principe ne fait pas obstacle :
9– à ce que soient faites des différences selon le sexe lorsque la fourniture de biens et services exclusivement ou essentiellement destinés aux personnes de sexe masculin ou de sexe féminin est justifiée par un but légitime et que les moyens de parvenir à ce but sont nécessaires et appropriés ;
10– au calcul des primes et à l’attribution des prestations d’assurance dans les conditions prévues par l’article L. 111‑7 du code des assurances ;
11– à l’organisation d’enseignements par regroupement des élèves en fonction de leur sexe.

Les sénatrices UMP se sont tout de même rebellées contre la publicité et cette disposition a sauté

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mercredi 9 avril 2008

Asemblée nationale – mercredi 9avril 2008 – loi « OGM »
M. Germinal Peiro - Depuis huit jours, l'Assemblée nationale travaille sans relâche sur ce projet de loi. Au cours du débat sont apparues de sévères contradictions dans les rangs de la majorité .... Aujourd’hui, la crise éclate au grand jour... c’est une crise politique sans précédent : Quand a-t-on vu un Premier ministre demander à sa secrétaire d’État de s’excuser publiquement auprès de ses collègues ?....
En l’occurrence, elle ne se serait pas montrée suffisamment favorable aux OGM ! Aujourd’hui, à notre grand regret, l’esprit du Grenelle de l’environnement est mort ! ... D’ailleurs, Mme Kosciuscko-Morizet a disparu des bancs du Gouvernement…
Pire, le Premier ministre s’est engagé à ce que l’amendement 252 visant à protéger les structures agricoles, les écosystèmes locaux et les productions de qualité sans OGM soit supprimé au Sénat. C’est une atteinte inadmissible au travail du Parlement et à la dignité des représentants du peuple ...
Sur un sujet aussi sérieux, qui pose de nombreuses questions dans les domaines de l’éthique, de la santé publique, de la protection de l’environnement, de l’économie, nous considérons qu’il faut garder son calme, avant toute décision hâtive. Si les efforts de recherche doivent être poursuivis, la science doit être au service de l’homme et non servir les intérêts financiers de quelques multinationales....
En matière de santé publique, il existe des doutes sérieux sur des plantes que le Président de la République a qualifiées lui-même de « plantes pesticides ». Nous demandons que s’appliquent à ces plantes les mêmes protocoles de recherche que pour les produits pesticides.
En matière de protection de l’environnement, toutes les expériences menées ainsi que la généralisation des plantes génétiquement modifiées en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Espagne montrent que la coexistence est impossible et qu’il y a dans tous les cas dissémination et contamination.
Le texte porte en outre atteinte à la production labellisée qui fait la plu-value de l'agriculture française et européenne, et l'excellence de notre gastronomie... De même, les OGM font peser une menace sur l’organisation des territoires qui ont souhaité s’engager dans une démarche de protection de l’environnement, comme les zones Natura 2000, les parcs naturels nationaux et régionaux…..
Au plan mondial, les OGM sont l’ultime prétexte pour permettre à quelques multinationales de dominer l’alimentation de l’humanité. Si les lobbies ne cessent de répéter que les OGM régleront le problème de la fin dans le monde, en réalité, les multinationales privatisent les semences ancestrales et privent les peuples de leur souveraineté alimentaire .... Le problème de la faim dans le monde est avant tout un problème politique lié à la répartition des richesses. Les pays les plus riches accaparent les espaces agricoles pour produire des carburants et satisfaire leurs besoins énergétiques.
Monsieur le ministre, en garantissant la liberté de produire ou de consommer avec ou sans OGM, vous les privilégiez ; en accordant à quelques-uns la liberté de cultiver des OGM, vous bafouez la liberté du plus grand nombre à produire et consommer sans OGM. Ce choix, parce qu’il est irréversible, est d’une extrême gravité.
Quoi que vous en disiez, ce texte est pro-OGM et liquide l’héritage du Grenelle de l’environnement....
Autre preuve, s’il en était besoin : avec le délit de fauchage, vous créez un délit d’opinion. Comment comprendre que les dommages causés à un champ OGM soient punis plus durement que les dommages causés à un champ d’agriculture biologique ? Ce choix, contraire à la Constitution, témoigne que vous entendez privilégier les cultures OGM. Les récentes déclarations du Premier ministre le confirment.
Notre devoir est d’appliquer le principe de précaution inscrit dans la Charte de l’environnement, de protéger les générations futures et de résister aux pressions du lobby semencier. Pour toutes ces raisons, le groupe SRC vous invite à voter contre ce texte"

Fin de l’article du Monde retraçant et objet de la polémique dans la majorité
« Fauchée par ses collègues, la secrétaire d'Etat ne décolère pas. "J'appelle chacun à prendre ses responsabilités, répond-elle à ceux qui l'ont mise en cause. Il y a un concours de lâcheté et d'inélégance entre Jean-François Copé, qui essaie de détourner l'attention pour masquer ses propres difficultés au sein du groupe, et Jean-Louis Borloo, qui se contente d'assurer le minimum. Si le travail de préparation préalable avait été fait dans le groupe, cela ne se serait pas produit. Ce n'est pas normal qu'il y ait eu si peu de députés de la majorité en séance. Manifestement, Copé n'arrive pas à tenir le groupe. Quant à Jean-Louis [Borloo], j'attends avec impatience qu'il vienne exprimer la parole unique du gouvernement dans l'Hémicycle. Quand il veut, il vient."
Mme Kosciusko-Morizet a reçu le soutien de Greenpeace et de France Nature Environnement, qui dénoncent le "procès en sorcellerie" instruit contre elle par l'UMP. »

Et il est de fait pour qui regardait les séances, que l’absence de Jean Louis Borloo à partir d’une certaine heure était criant et que l’amendement en cause, qui avait été présenté à l’origine par Louis Giscard d’Estaing avant qu’il s’incline devant la persuasion de son groupe a l’outrecuidance de protéger les AOC et autres cultures de qualité.

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lundi 7 avril 2008

M. Ahmadinejad, nous ne voulons pas exterminer Israël, et arrêtez vos salades
par Zohir Andreus (rédacteur en chef du quotidien arabe israélien Ma-Alhadath)
Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant

Mahmoud Ahmadinejad, président de l¹Iran, mène dans notre région une politique étrangère problématique, ou paradoxale pour être plus précis. En voici deux exemples :

Premier exemple : l¹occupation de trois îles arabes par la République islamique d¹Iran, la Grande Tunb, la Petite Tunb et Abou Moussa, qui toutes trois appartiennent aux Emirats Arabes Unis. En dépit des appels répétés du petit Etat du Golfe à en finir avec cette occupation et à rendre ces îles à ses vrais propriétaires, les dirigeants iraniens refusent pour des raisons variées, voire étranges.
Mais une occupation reste une occupation, et l¹on ne peut séparer l¹occupation par Israël de terres arabes de l¹occupation iranienne. Ceux qui exigent d¹Israël d¹en finir avec l¹occupation des territoires palestiniens ne sont pas en droit de le faire pour des raisons politiques et morales, tant qu¹eux-mêmes occupent des territoires qui appartiennent à d¹autres.

Deuxième exemple : depuis son arrivée au pouvoir, le président iranien ne manque pas une occasion d¹attaquer Israël. Il répète devant tous les micros qui lui sont offerts qu¹il fera tout pour effacer l¹Etat juif de la carte. Ces déclarations sont des insultes à l¹intelligence. Il faudrait faire comprendre à Ahmadinejad et à son groupe d¹amis vociférants que le peuple palestinien, qui souffre de l¹occupation israélienne depuis plus de 40 ans, en a assez de cette rhétorique. Non seulement ses déclarations nuisent très gravement à la cause palestinienne, mais elles servent aussi la propagande israélienne dans le monde.

Le point le plus important à souligner du point de vue des Palestiniens est que nous ne souhaitons ni effacer Israël de la carte, ni l¹exterminer. Nous avons accepté son existence et avons admis ce fait historique. Ce que nous souhaitons, c¹est créer, non pas un Etat d¹ayatollahs, mais un Etat palestinien laïque et démocratique, à côté de l¹Etat d¹Israël, avec Jérusalem Est pour capitale, et une solution équitable au problème des réfugiés, en conformité avec les résolutions des Nations unies.

M. Ahmadinejad, s¹il vous plaît, arrêter de vendre au peuple palestinien vos illusions et vos tromperies. Le peuple palestinien a le devoir moral et politique de contrer les tentatives iraniennes actuelles qui tendent à créer un fossé entre les organisations palestiniennes. Ils doivent se souvenir de l¹ironie de la chose : ils sont le seul peuple au monde à ne pas avoir d¹Etat mais deux gouvernements.

Dernier exemple de politique paradoxale : la visite d¹Ahmadinejad en Irak il y a quelques semaines. Les commentateurs ont qualifié d¹historique cette première visite d¹un président iranien en Irak, pays arabe occupé par l¹ennemi n° 1 de l¹Iran, les Etats-Unis. Comment expliquer cette contradiction dans la politique étrangère iranienne ? Un président iranien rend visite à un pays qui subit une occupation américaine, et dont les nouveaux dirigeants ont été nommés avec l¹accord du gouvernement américain et ne peuvent pas mener une politique indépendante vis-à-vis de Washington.

Alors, il faut demander à M. Ahmadinejad haut et fort : le chemin des canaux, ouverts ou secrets, avec l¹administration américaine passe-t-elle par les dirigeants irakiens, qui coopèrent avec vos ennemis les plus farouches aux Etats-Unis ? Autre question à laquelle on ne peut échapper : Cette visite résulte-t-elle de l¹histoire chiite en Irak et en Iran ? Et comment les dirigeants iraniens peuvent-ils soutenir les chiites irakiens, qui ont fait alliance avec l¹occupant américain, tout en soutenant le Hezbollah qui combat les Etats-Unis et Israël ?

Toute personne sensée aboutira à la conclusion que le conflit historique entre les nations perse et arabe n¹est pas terminé. L¹Iran fait tout pour diviser la nation arabe qui, de plus, ne manque pas de conflits secondaires. La preuve en est la décision de l¹Egypte et de l¹Arabie saoudite de n¹envoyer au récent sommet à Damas que des diplomates de second rang, alors que l¹Iran était représenté par son ministre des affaires étrangères.

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vendredi 4 avril 2008


Le secteur « optionnel » n’est pas acceptable : il n’y a pas de « bons » dépassements d’honoraires
communiqué de presse du 26 mars 2008 du Syndicat de la Médecine Générale

Initialement discuté avec les chirurgiens, le secteur optionnel sera la possibilité donnée à tous les médecins de pratiquer des dépassements d’honoraires.
Ne nous laissons pas leurrer par les défenseurs du secteur « optionnel », qui ne sera en rien optionnel pour les patients.

· Ce serait un moindre mal puisqu'il permettrait de contenir et moraliser les dépassements ?
C'est faux : les dépassements « encadrés » remplaceront le tarif opposable du secteur 1 et les dépassements « libres » du secteur 2 persisteront.
· Les patients seraient correctement remboursés ?
C’est faux : le remboursement de l’Assurance Maladie se fera sur la base du tarif opposable. Pour payer les dépassements les assurés devront cotiser à des assurances complémentaires et donc leur RAC (Reste A Charge) va augmenter.
· L’Assurance Maladie et les assurances complémentaires seraient la même chose ?
C’est faux : les cotisations à l’Assurance maladie sont proportionnelles aux revenus, celles aux assurances complémentaires sont le plus souvent indépendantes des revenus, mais augmentent avec l’âge et parfois l’état de santé. 10% de la population n’a pas de couverture complémentaire.
· Ce serait une bonne réponse à la question de la rémunération des médecins ?
C’est faux : ce secteur va permettre de revaloriser le tarif des actes médicaux aux dépends des patients, mais laissera intact le problème des inégalités de revenus, liées au paiement à l’acte, et le différentiel des tarifs entre catégories de médecins.

Le secteur « optionnel » est la mort de notre tarif opposable, avec la dérive vers un système à l’américaine :
- où la part du budget familial dévolue à la couverture maladie augmente régulièrement avec une augmentation parallèle des personnes exclues des soins
- où les soignants verront leur pratique de plus en plus assujettie aux intérêts financiers des assurances complémentaires.

D’autres réponses à la question de la rémunération des médecins sont possibles.
Le SMG rappelle son combat pour la diversification des rémunérations et la fin de la rémunération exclusive à l’acte. Le SMG appelle tous les citoyens et les associations de patients à intervenir dans le débat actuel qui ne concerne pas que les médecins.
Le système de soin ambulatoire doit garantir la mise en place d’une médecine générale véritable pôle de soins primaires et d’une médecine spécialisée de deuxième recours, accessibles quels que soient le revenu des patients.
Seule une Assurance maladie solidaire peut être le garant de ce système.

http://www.pratiques.fr/

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