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Lieu : Avignon, Vaucluse, France

dimanche 30 septembre 2007


Les points clefs du discours de Laurent Fabius en clôture de la journée de "Reconstruire la gauche" le 29 septembre

- "Nous avons besoin de déconstruire la droite et de reconstruire la gauche."
Déconstruire la droite, c'est comprendre les mécanismes par lesquels le gouvernement endort l'opinion et manie les médias.

- Le paquet fiscal est inefficace et injuste.

Il pourrait bien s'avérer être un "boulet fiscal".

- La droite va se cogner au réel.

Elle sera confrontée, c'est pour les prochains mois, à un "contre choc de méfiance". Elle tentera de diviser, d'allumer des contre-feux, d'utiliser par exemple la question de l'immigration pour faire oublier ses échecs économiques et sociaux. Face à cela, le Parti socialiste doit mener une opposition claire et responsable.

- Les socialistes doivent revendiquer leurs valeurs, qui sont parfaitement actuelles: la liberté, l'égalité, la solidarité et la laïcité.

- Pour répondre aux nouveaux enjeux, il faut des propositions audacieuses et novatrices.

Quatre propositions concrètes :
- Pour assurer le respect de la démocratie, inscrire, dans la prochaine Constitution, l'exigence d'une expression pluraliste des radios et télévisions, un tiers pour le Président, ses collaborateurs et les membres du gouvernement, un tiers pour la majorité parlementaire, un tiers pour l'opposition. Ce pourrait être "un élément déterminant" pour que les socialistes votent la réforme constitutionnelle.
- Pour limiter les rejets de CO2 dans l'atmosphère, mettre en place une pollutaxe climat-énergie.
- Pour financer les dépenses liées à l'allongement de la durée de la vie (retraites, dépendance, santé), proposer que les revenus du capital soient également soumis à contribution.
- Pour être offensif dans la mondialisation, mettre en place une Communauté européenne de la Recherche et de l'Innovation, ces deux matières premières du futur, Communauté qui pourrait constituer la première « coopération renforcée » effectivement mise en place, notamment avec les pays de l'Euro.

- Clarifier notre stratégie.

"Nous sommes pour le rassemblement à gauche ; nous n’écartons pas par principe de ce rassemblement des personnes ou des forces qui ne s’y trouvaient pas auparavant mais à la condition incontournable qu’existe une cohérence politique. Cohérence nationale, c’est-à-dire refus des accords à la carte. Cohérence de projet, c'est-à-dire affirmation d’objectifs nationaux et locaux communs avec ces partenaires et d'abord le rejet de la politique économique, sociale et fiscale actuelle. Force est de reconnaître que cette cohérence n’existe pas aujourd’hui."

- Construire un grand Parti socialiste capable de rassembler 35% des voix au premier tour.

"Quand je réfléchis à plus long terme, j'ai même à l'esprit un mouvement rassemblant encore plus largement que le PS aujourd’hui les sensibilités de la gauche, un mouvement socialiste et progressiste. C'est dans cette perspective de l'unité la plus large qu'il faut reconstruire."

vendredi 28 septembre 2007


Interview de Laurent Fabius publiée par le journal "20 minutes".
Pourquoi avoir si peu parlé jusqu’à présent ?
Un nouveau pouvoir s’est installé, j’ai trouvé normal de le laisser faire ses armes. Et puis, après nos défaites à la présidentielle et aux législatives, un temps de latence me semblait nécessaire.
Que comptez-vous dire ?
Je ne veux pas me mêler des disputes internes au PS. Ce qui m’intéresse, ce sont les analyses et les propositions de fond. Je serai donc un « actif sage ». Un reconstructeur.
Prônez-vous, comme d’autres, la refondation du PS ?
J’utilise le terme de reconstruction. Les valeurs de la gauche, comme l’égalité, la laïcité, l’internationalisme sont modernes et doivent être conservées. En revanche, certaines de nos propositions, dans un monde qui a changé, doivent être modifiées. Et notre stratégie doit être clarifiée, car elle a été plutôt floue dans la dernière période.
Reconstruction, mais pas droitisation ?
Non, le PS doit rester le grand parti de la gauche. Je n’exclus pas qu’à terme s’opère un rassemblement encore plus large, dans une formation socialiste et progressiste, des différentes sensibilités de la gauche. Pour le moment, si l’on doit discuter avec d’autres, il faut que ce soit sur des bases claires. Je n’envisage d’accord aux municipales que national et sur une cohérence de projets.
Donnez-nous quelques exemples de propositions...
Pour financer durablement les retraites et la protection sociale, nous devons proposer de soumettre les revenus financiers à cotisation sociale. En matière d’environnement, il faut aller rapidement vers une « pollutaxe » décourageant les émissions de carbone. Je propose également de lancer le projet d’une Communauté européenne de la recherche et de l’innovation, avec les pays de la zone euro. Sur le terrain de la démocratie, je propose d’inscrire dans la Constitution l’exigence d’équilibre des temps de parole dans les médias audiovisuels, en y intégrant le chef de l’Etat.
Le débat budgétaire, un bon moment pour l’opposition ?
En tout cas, c’est une occasion perdue pour redresser en profondeur la situation. Beaucoup de Français connaissent des difficultés de pouvoir d’achat, ils voient arriver les reculs sociaux, ils vont s’apercevoir que le slogan « Travailler plus pour gagner plus », c’est en réalité « Travailler plus pour ne pas gagner plus » et même souvent gagner moins. Le Premier ministre parle de faillite de l’Etat mais il décide de transférer près de 15 milliards d’euros par an aux plus aisés ! L’injustice est patente. Le réveil risque d’être pénible.
Fabius, c’est toujours une ligne de gauche au PS ?
Je ne m’enferme pas dans des carcans idéologiques. Je regarde les principaux problèmes - l’environnement, l’allongement de la durée de la vie, le financement de la solidarité. Ils ne peuvent être résolus que par la régulation, que propose la gauche, et non par la démolition des règles. Ces dernières années, plusieurs de mes positions ont été anticipatrices. J’ai parlé le premier de social-écologie, j’ai réclamé une loi sur les signes religieux à l’école, j’ai posé en amont la question des délocalisations, j’ai soulevé le lièvre de la TVA dite « sociale »... Il y a une cohérence dans ces positions.
Comment le PS doit-il aborder son congrès en 2008 ?
En essayant de clarifier les questions de fond et de dépasser certaines fractures. C’est une bonne chose que la réunion de demain convie toutes les sensibilités du PS.
Y aura-t-il une motion Fabius ?
Je ne me pose pas ce genre de question aujourd’hui.
Comment jugez-vous les premiers mois de la présidence Sarkozy ?
Beaucoup d’énergie est déployée, et même parfois une certaine fébrilité, mais on n’observe pas de résultat positif sur le plan économique et social, au contraire. Sur le plan international, je suis préoccupé : le discours présidentiel sur l’Afrique n’était pas pertinent, la tension est dommageable avec nos voisins allemands. Nous devons aussi éviter un flirt inopportun avec le président Bush. Enfin j’ai trouvé légères les déclarations récentes à l’emporte-pièce contre l’Iran. Au total, si les résultats ne sont pas au rendez-vous, le prétendu choc de confiance risque d’aboutir à un contre-choc de méfiance.

mercredi 26 septembre 2007


Le projet auquel j’ai du renoncer
Journée nationale d’échanges et de réflexion - rassembler à gauche
Le samedi 29 septembre 2007, de 13 heures à 17 heures 30
– à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris – 27 rue Saint Guillaume
Programme prévisionnel pour la journée de réflexion du 29 septembre 2007
13 h
Accueil
13 h 30
Ouverture des travaux par Claude Bartolone
13 h 45 – 15 h 15
Table ronde n°1 Face au nouveau pouvoir, réinvestir la question économique et sociale
Intervenants : Jean-Christophe Cambadélis, Anne Hidalgo, Stéphane Rozès, Alain Vidalies.Animatrice : Pascale Boistard
Quelle politique pour travailler mieux et plus nombreux ? Fragmentation sociale, nouvelles inégalités : quelles réponses de gauche ? Comment prendre en compte l'allongement de la vie et le vieillissement ? Comment lutter durablement contre le chômage des jeunes et des seniors ? Comment préserver les services publics et moderniser la protection sociale ?
15 h 15 – 16 h 45
Table ronde n°2 Etre socialiste dans l'Europe et face à la mondialisation
Intervenants : Pervenche Berès, Benoit Hamon, Arnaud Montebourg, Hubert Védrine.Animateur : Mohamed Bouabdallah
Qu'est-ce que la gauche peut attendre de la mondialisation ? Que peut-elle proposer à l'Europe ? Comment éviter le décrochage de croissance et de compétitivité en France ? Comment construire une économie sociale-écologique? Comment rééquilibrer le partage entre le capital et le travail ?
16 h 45 – 17 h 30
Conclusion des travaux par Laurent FabiusPropositions pour la gauche

Ma présence n'aurait aucune importance. J'espère simplement que l'assistance sera fournie et que faute de mieux des compte-rendus seront mis en ligne.


Paul Ricoeur - identité - mémoire - histoire

Il s'agit des phénomènes de manipulation qu’on peut assigner à un facteur inquiétant et multiforme qui s’intercale entre la revendication identitaire et les expressions publiques de la mémoire. Le phénomène a parti lié avec l’idéologie dont le mécanisme reste volontiers dissimulé ; à la différence de l’utopie, avec laquelle l’idéologie mérite d’être couplée, il est inavouable ; il se masque en se retournant en dénonciation contre les adversaires dans le champ de compétition entre idéologies ; c’est toujours l’autre qui croupit dans l’idéologie. De plus, il opère à des niveaux multiples. Au plus près de l’action, il constitue une stratégie indépassable, en tant que médiation symbolique relevant d’une "sémiotique de la culture" (Geertz) ; c’est à ce titre de facteur d’intégration que l’idéologie peut jouer le rôle de gardienne de l’identité. Mais cette fonction de sauvegarde ne vaut pas sans des manoeuvres de justification dans un système donné d’ordre ou de pouvoir, qu’il s’agisse des formes de la propriété, de celles de la famille, de l’autorité, de l’Etat, de la religion. Toutes les idéologies en définitive tournent autour du pouvoir. De là on passe aisément aux phénomènes plus apparents de distorsion de la réalité dont les adversaires se plaisent à s’accuser mutuellement.
On voit tout de suite à quel niveau les idéologues peuvent intervenir dans le processus d’identification par soi-même d’une communauté historique : au niveau de la fonction narrative. L’idéologie de la mémoire est
rendue possible par les ressources de variation qu’offre le travail de configuration du récit. Tout récit est sélectif. On ne raconte pas tout, mais seulement les moments saillants de l’action qui permettent la mise en
intrigue, laquelle concerne non seulement les événements racontés mais les protagonistes de l’action, les personnages. Il en résulte qu’on peut toujours raconter autrement. C’est cette fonction sélective du récit qui
offre à la manipulation l’occasion et les moyens d’une stratégie rusée qui consiste d’emblée en une stratégie de l’oubli, autant que de la remémoration. De ces stratégies relèvent les tentatives exercées par certains groupes de pression qu’ils soient au pouvoir, dans l’opposition ou réfugiés dans des minorités agissantes, pour imposer une histoire "autorisée", une histoire officielle, apprise et célébrée publiquement.
Une mémoire exercée, en effet, c’est au plan institutionnel une mémoire enseignée ; la mémorisation forcée
se trouve ainsi enrôlée au bénéfice de la remémoration des péripéties de l’histoire commune tenue pour les
événements fondateurs de l’identité commune. La clôture du récit est mise ainsi au service de la clôture
identitaire de la communauté. Histoire enseignée, histoire apprise, mais aussi histoire célébrée. A la
mémorisation forcée s’ajoutent les commémorations convenues. Un pacte redoutable se noue ainsi entre
remémoration, mémorisation et commémoration. Cette mainmise sur l’histoire n’est pas la spécialité des
régimes totalitaires ; elle est l’apanage de tous les zélés de la gloire.
Nous en avons dit assez concernant cette seconde cause de faillibilité de la mémoire et de son exploitation
idéologique. Une des répliques à ces manipulations est à chercher au niveau même où elles s’exercent par
privilège. Celui du récit. On peut toujours raconter autrement, venons-nous de dire. Mais précisément cette
ressource n’est pas seulement offerte à la distorsion des faits mais aussi à la critique de la manipulation.
Raconter autrement, en confrontant des récits divergents, comme les historiens ont appris à le faire au plan
de la critique des témoignages, ces récits devenus document et archive. Confronter les récits, c’est d’abord
se laisser raconter par les autres, et en particulier laisser raconter par les autres nos récits fondateurs, et
ainsi accéder à une mise en intrigue différente des événements qui sont à la base de nos célébrations
communautaires ou nationales. Nous touchons ici aux correctifs que l’histoire peut exercer à l’égard de la
mémoire. Outre son amplitude dans l’espace et dans le temps, l’histoire apporte l’aiguillon de la
comparaison, à la faveur de laquelle nous sommes invités à réinterpréter notre identité en terme de
différence par rapport aux identités adverses. C’est sur cette voie que peut être retournée contre elle-même
la tendance initiale à ressentir la confrontation avec autrui comme une menace pour l’identité propre, celle
du nous comme celle du moi. "Conforter son identité sans refuser l’autre et sans le maltraiter" dit le titre de
notre session. Cela le récit critique peut le faire, à l’encontre des récits de la "déraison identitaire".
j'avoue que je ne sais plus dans quel texte j'ai copié ces passages

jeudi 20 septembre 2007

ma vision du service public - utopique ?
Une chose me surprend : la diminution des fonctionnaires (en achetant leur départ) devrait révolter non tellement ceux-ci que nous, le public.
Des fonctionnaires en moins, ou obligés de traiter les dossiers contre la montre (je me faisais reprocher un peu le soin que je prenais sur chaque cas, et ce n’était tolérable que parce que je le faisais grâce à des horaires très élastiques et non payés) c’est une vie plus difficile pour nous.
Et je préfère être une partie du public ou des usagers servis par les administrations qu’un client. Il y avait tout de même, malgré tous ceux qui n’en étaient pas dignes, un esprit « service public » qui n’est pas privatisable.

mercredi 19 septembre 2007

Assemblée nationale
Le 18 septembre 2007 - brides
Madame Pau-Langevin,
….Curieuse dénomination que celle de ce ministère qui manifestement entend s'approprier, voire manipuler, les peurs, les inquiétudes, le malaise d'une partie de l'opinion face à un monde qui change très rapidement, face à la précarité et à la concurrence toujours plus rude entre individus et pays dans une course toujours plus exigeante à la rentabilité économique. Cette dénomination a en elle-même suscité un malaise, tant il est vrai que jamais, sauf peut-être à une période limitée et peu glorieuse de notre histoire, on n'avait confié l'identité nationale aux bons soins d'une structure administrative. Ce vaste sujet aurait pu être traité par le Collège de France ou l'Académie, en référence à la Constitution, à la littérature, à l'histoire, mais pourquoi par un ministère chargé par ailleurs de l'immigration…
Serge Blisko
…Ce texte marque donc une suspicion envers les familles d’étrangers en situation régulière, mais aussi envers les Français désirant faire venir leur conjoint. Vous entretenez la confusion entre l’asile et l’immigration. La meilleure preuve de cette suspicion est le dépôt en commission de cet amendement sur le test ADN pour le regroupement familial, sous le prétexte que, selon un rapport sénatorial, l’état civil n’aurait « pas grande valeur » dans certains pays. Les pays amis d’Afrique apprécieront, puisqu’ils sont nommément désignés. Vous insistez, Monsieur le rapporteur, sur le caractère « volontaire » du test génétique pour les enfants désirant rejoindre leurs parents en France, l'objectif étant d'aller plus vite dans la procédure de regroupement familial : comme vous l’avez déclaré dans une interview, jeudi dernier, « soit on préfère attendre un an et demi, soit on se porte volontaire, et on aura la preuve en 15 jours. Et tant pis pour ceux qui ne pourront pas faire de tests ADN à leur frais : ils attendront des mois, voire des années, que l'on vérifie leurs papiers. Ces propos sont scandaleux ! Cette disposition établit en effet une discrimination : qui pourra se payer ces tests, qui coûtent entre 200 et 600 euros ?.....
….Il y a plus grave : l'article 16 du code civil dispose que « l'étude génétique des caractéristiques d'une personne ne peut être entreprise qu'à des fins médicales ou de recherche scientifique ». Votre amendement conduit également à modifier le code pénal dans son article 226-28. Le sénateur Claude Huriet, président de l'Institut Curie, note par ailleurs qu'une telle disposition serait contraire à la loi bioéthique, qui encadre très strictement le recours à de tels tests. Nous avons travaillé pendant des années pour que les lois bioéthiques soient consensuelles. Il nous semblait qu’au-delà des clivages partisans, nous avions la même volonté de nous opposer aux dérives des pays anglo-saxons, où l’on fabrique aujourd’hui des chimères. Est-ce cela que vous voulez ? Je vous le dis au nom des droits de l’enfant et de tous nos principes, pas seulement républicains : vous faites fausse route en nous entraînant vers un utilitarisme absolument contraire à la tradition française ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine) La convention d’Oviedo du Conseil de l’Europe interdit du reste ce genre de pratique.
En France, ce n'est pas le sang qui détermine la filiation. Il serait inconcevable de demander à un père de venir avec un test génétique pour déclarer son enfant. Il paraît d’ailleurs que mieux vaudrait ne pas le proposer (Sourires)… Le père, c’est celui qui élève son enfant : c’est en tout cas la tradition constante de notre droit…
Que vont devenir, d’autre part, ces données génétiques ? Seront-elles archivées dans le Fichier national des empreintes génétiques, réservé aux délinquants et aux criminels ? Nous serions là dans le 1984 d’Orwell, et je ne donnerais pas cher des libertés individuelles. Vous assimileriez en outre l’immigré au délinquant, ce qui serait très grave…..
Noël Mamère
….Quant à notre rapporteur, je n’hésite pas à dire qu’il a introduit dans le projet de loi du Gouvernement un amendement crapuleux et nauséabond… (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche ; protestations sur les bancs du groupe UMP) Oui, crapuleux, nauséabond, et motivé par la seule perspective des élections municipales, car il faut bien attirer vers vous un certain électorat. (Protestations sur les bancs du groupe UMP)
Comme l’ont justement relevé Mme Pau-Langevin et M. Blisko, vous n’avez pas hésité une seconde à remettre en cause un principe inscrit depuis près de deux cents ans dans le code civil et confirmé à l’unanimité de notre Assemblée en 1994 et 2004 lors de l’examen des lois sur la bioéthique. Nous avions alors affirmé que les tests ADN devaient être strictement réservés aux investigations médicales. De fait, nulle famille française ne peut être soumise à de tels tests. Or voilà que vous prétendez l’imposer aux familles immigrées qui veulent se regrouper. Il s’agit, ni plus ni moins, d’une nouvelle forme d’apartheid et de ségrégation entre ceux qui peuvent vivre chez nous normalement et ceux sur qui pèse un soupçon permanent. C’est un véritable renversement républicain qui va contre la morale. En y cédant, vous prenez une lourde responsabilité…..
François Loncle
…En votre qualité de ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et de que sais-je encore (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), vous êtes, Monsieur le ministre, « à l’intérieur », comme on disait autrefois. Autrement dit, vos objectifs sont de politique intérieure, à visée strictement électorale, pour une clientèle que vous ne cessez de flatter (Mêmes mouvements). Mais l’image de notre pays est, elle, compromise, ternie et menacée. Aux yeux de très nombreux peuples, la France des droits de l’homme, la République française à la noble devise est devenue progressivement un pays où l’on suspecte celui que Prévert qualifiait – mais avec tendresse, pour ce qui le concernait – d’« étrange étranger », où l’on rejette l’immigré parce qu’il est étranger. C’est navrant, mais c’est bien ce dont on se rend compte lorsqu’on est en visite dans les pays du Sud de la Méditerranée, et je ne doute pas que vous vous y soyez rendu aussi, Monsieur le ministre, vous qui nous demandez de nous barricader contre les plus faibles, les réfugiés victimes des guerres et du sous-développement….
…Le droit d’asile, droit fondamental jusqu’à présent scrupuleusement respecté par notre pays, ressortit désormais de la politique d’immigration et le demandeur d’asile fait l’objet d’une suspicion a priori. Il s’agit, nous explique le rapporteur, d’« éviter des détournements de procédure »… Afin, sans doute, que ce nouvel esprit des lois soit plus sûrement respecté, le ministère des affaires étrangères se voit enlever la responsabilité de l’OFPRA, qui était sienne depuis la création de l’Office, en 1952. Le Quai d’Orsay a-t-il démérité ? Ou s’agit-il encore d’un détournement de principe, la défense du droit étant subordonnée à la nécessité de refouler le maximum d’étrangers au prix éventuel de contorsions juridiques ? Le ministère des affaires étrangères ainsi diminué a subi dès la constitution du premier gouvernement de M. Sarkozy une autre amputation révélatrice de la régression politique en cours. La politique de coopération, à présent dite « de codéveloppement », relevant désormais du ministère de l’identité nationale, est conçue comme l’un des instruments permettant de contenir ceux que la droite désigne comme des boucs émissaires. En évoquant à Dakar un « homme africain » qui serait, comme par essence, différent des autres, le Président de la République a repris à son compte une conception poussiéreuse, paternaliste et raciale des relations entre les peuples. On ne sache pas qu’il ait trouvé bon d’évoquer l’« homme américain » lors de ses vacances aux États-Unis… Il est regrettable que cette rupture idéologique et l’abandon des traditions républicaines d’ouverture, de dialogue et de respect aient été le fait de celui qui en est pour cinq ans le gardien suprême.
Le rejet de l’autre que reflète la nouvelle politique extérieure de la France a sans doute offert quelques avantages électoraux, jugés très attrayants, mais ce choix est, à terme, intenable sur le plan international….
Etienne Pinte (UMP)
…Lorsqu'il est question d'immigration, j'ai l'impression d'assister à une bataille de chiffres quotidienne. Les objectifs ne sont que quantitatifs, et il serait même question de légiférer bientôt sur des quotas, terme que je n’aime pas, même si je ne suis pas assez naïf pour croire que notre pays peut accueillir toute la misère du monde. N'oublions jamais que derrière des nombres jetés en pagaille il y a des hommes, des femmes et des enfants, très nombreux et en grande souffrance, et pour lesquels « émigrer » rime avec « nécessité ».
Le texte qui nous est présenté aujourd'hui ne s'attaque pas à l'essentiel car il se focalise sur le regroupement familial, qui n'est pas la première source d'immigration, au lieu de traiter les vrais problèmes, concentrant nos moyens pour limiter l’afflux d'étrangers dans toute l’Europe et augmenter substantiellement l'aide au développement.
Il est question des conditions d'accueil de l’émigrant, mais je m'interroge : les dispositions prévues visent-elles réellement à intégrer l'étranger, ou plutôt à sélectionner les candidats à l'immigration ? L'objectif affiché ne dissimule-t-il pas le sempiternel enjeu des chiffres….
Françoise Hospitalier (UMP)
…Vous avez demandé aux préfets de respecter un quota de reconduites à la frontière. La loi doit être appliquée, j'en conviens. Mais derrière les chiffres, Monsieur le Ministre, il y a des êtres humains, et autant qu’aux clandestins, je pense aux forces de l’ordre. Récemment, après une interpellation de clandestins pendant laquelle tout s’était «bien» passé, sans révolte, avec seulement des larmes, – mais l’un de ces hommes avait femme et enfants – les gendarmes m'ont dit leur désarroi, ils m'ont dit avoir espéré que le juge saurait trouver la solution humaine. Et c'est bien là toute la difficulté de lois comme celle que vous nous proposez : Protéger notre pays des risques de flux migratoires incontrôlés, mais traiter les personnes avec humanité et dignité…
Plusieurs articles renvoient à des décrets d'application. S’agissant d’un texte aussi sensible, et dans le cadre plus général de la modernisation de nos institutions, je souhaiterais que le Parlement, ainsi que des organismes spécialisés, soient associés à leur rédaction. En effet, trop souvent – l'affaire du droit au logement opposable nous en fournit un triste exemple –, les décrets complexifient la loi, voire en dénaturent l'esprit…
Patrick Braouezec
…Intéressons-nous d’abord à la reconnaissance du droit des migrants. Dans la lettre de mission qui vous a été adressée le 9 juillet, un objectif a retenu mon attention : l'engagement de concertations pour l'élaboration d'un traité multilatéral définissant les droits et devoirs des Etats en matière de gestion des flux migratoires. Or il existe déjà une Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, adopté par l’ONU le 18 décembre 1990 et entrée en vigueur le 1er juillet 2003, que 37 États – dont l'Algérie, le Sénégal, le Maroc ou la Turquie – ont ratifiée à ce jour. Aucun État membre de l’UE n'a cependant mis son paraphe au bas de ce traité.
Cette Convention, dont l'objectif premier est de protéger les travailleurs migrants de l'exploitation et de la violation de leurs droits humains, institue un cadre propre à garantir des conditions équitables en ce qui concerne les migrations internationales. Le seul argument avancé par la France à l’appui de cette absence de ratification par l'intermédiaire de son ministre des affaires étrangères, en août 2005, dans une réponse à la Commission nationale consultative des droits de l'homme, porte sur des dispositions fiscales contraires à notre droit.
Aujourd'hui, les pays de l'OCDE fournissent l'équivalent de 100 milliards de dollars – 73 milliards d'euros – d'aide annuelle. Ce chiffre est à rapprocher des 360 milliards de dollars d'intérêts de la dette que les pays en développement remboursent chaque année. En outre, la France devrait consacrer à cette aide 0,7 % de son PIB, ce qu’elle ne fait pas. Si le Gouvernement veut vraiment parler du codéveloppement, qu’il commence par cesser de soutenir les politiques d’ajustement structurel imposées par les institutions financières internationales et par contrôler l’activité des sociétés transnationales !
La France devrait aussi faire preuve de plus de transparence, en renonçant aux artifices comptables qui consistent à élargir l’assiette de l’aide au développement en incluant certaines dépenses relatives aux DOM-TOM, au développement de la francophonie ou à l’accueil des demandeurs d’asile….
Etc….

mardi 18 septembre 2007


respect de la magistrature - vision simplificatrice d"un ministre de la République Française séance de l'après-midi du mardi 18 septembre 2007
Monsieur Brice Hortefeux
Espérant sans doute rallier à votre cause une cohorte de fonctionnaires et de magistrats chargés d’appliquer la loi, vous avez également évoqué la lassitude des juges administratifs. De fait, il y a lieu de s’interroger sur la pertinence du dispositif selon lequel une décision prise par un préfet, confirmée par un juge administratif et mise en œuvre par la police et la gendarmerie peut être annulée, après des jours, voire des semaines d’efforts, par un juge judiciaire. Parce que la politique de l’immigration ne doit pas devenir le champ clos d’un affrontement entre deux ordres de juridiction, j’ai décidé d’initier un débat constitutionnel sur la possibilité de confier à un seul juge l’ensemble du contentieux et des mesures intéressant l’entrée, le séjour et l’éloignement des étrangers.
simple ? quel est le juge en trop ?

vendredi 14 septembre 2007

soyons fiers
- de la chasse aux immigrés ne tenant compte d'aucune considération humaine (ni même du vague à l'âme de la police)
- de mon cher voisin Mariani et son ADN
- de l'intelligence d'avoir cru au programme économique de ce génie que l'Europe nous envie
- d'être heureux du bouclier fiscal qui pourrait nous avantager en rêve et nous rendra la vie plus difficile, ce qui est gratuit ne pouvant plus être
- des efforts pour lutter contre la désindustrialisation
- de la valse des magistrats- de l'effort fait par la nation pour l'éducation de ses enfants
- découter les bonnes ou mauvaises intentions des ministres et d'en discuter comme si cela avait un rapport avec la réalité
- de pouvoir bénéficier d'une politique culturelle, avec des résultats chiffrés
- de vivre au pays qui glorifie l'intelligence
- de nous incliner devant l'être qui exige des efforts et une moralisation (fort bien !) - hum avec des exception et qui fait preuve de mesure et d'à-propos dans ses images, comme dans cette envolée pour annoncer la dépénalisation de délits économiques : « A quoi sert-il d’expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c’est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme ? »
Toute honte bue et popularité croissante.
Et soyons fiers, nous socialistes, de notre fermeté.

mercredi 12 septembre 2007


OPPOSITIONS (et autres sons de cloches)
Oppositions en manière d’espoir contre les révoltes que déclenchent chaque jour en moi l’action et le vocabulaire détourné, ou cynique, du gouvernement que les français se sont donné, contre mon désarroi-refus en écoutant les élucubrations de la majorité, faussement rénovatrice, du PS, il y a ce qui bouge encore, ce qui peu à peu pourrait permettre une renaissance.

- Démocratie et socialisme,
http://www.democratie-socialisme.org et les trois journées d’études au Puy, avec Marie-Noelle Lienemann, Gérard Filoche, Benoit Hamon, Michaël Moglia et Madame la maire Arlette Arnaud, et une assistance fournie dont l’ami Gilbert Soulet (le monsieur avec Benoit Hamon et madame la maire)qui m’a offert des potos, dont celles-ci


































Et le webmaster de http://democratiemilitantesocialiste.over-blog.com qui en rend compte ; le 10 septembre sur l’axe général, le 11 à propos des municipales et de la proportionnelle, le 12 sur le traité modificatif européen.

Il y a
http://www.renovaction-socialiste.org à la naissance duquel j’ai assisté, lieu de débats intéressants, jalousement indépendant

Il y a
http://www.gaucheavenir.org assez foisonnant, qui se voudrait lien

Il y a la journée de débat de « rassembler à gauche » le 29 septembre à Science-Po à laquelle j’ai du renoncer
http://lrassemblezagauche.midiblogs.com - http://www.2007lagauche.net et http://www.laurent-fabius.net

mardi 11 septembre 2007


si Manuel Valls est le porte-parole des socialistes, s'il incarne la rénovation, je ne suis pas socialiste, et ne désire pas être rénovée.
En général, et en particulier sur les retraites des "régimes spéciaux" je préfère très nettement les avis exprimés sur http://www.democratie-socialisme.org/ par Jean-Jacques Chavigné et Gérard Filoche